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Histoire : Trois capitales du Maroc dont vous n'avez presque jamais entendu parler
Publié dans Yabiladi le 18 - 10 - 2019

Outre la liste des capitales que tout le monde connaît, comme Rabat, Fès, Marrakech et Meknès, le Maroc compte plusieurs villes oubliées et ayant servi de capitales pour les dynasties qui se sont succédé, parfois pour de courtes périodes.
À travers l'histoire, le Maroc a connu plusieurs capitales. Outre les plus célèbres, telles que Marrakech, Fès et Rabat, les différentes dynasties ayant gouverné le royaume ont veillé à construire et à fortifier leurs propres capitales.
Sur la base de leurs propres calculs politiques et militaires à l'époque, ils ont construit des capitales inconnues pour ensuite les abandonner. Hajar al-Nasr, Taroudant ou Aghmat, étaient toutes des capitales, tombées en disgrâce après des années de gloire ou lorsque leurs dirigeants perdaient le pouvoir. Dans certains cas, l'abandon est effectué car il ne s'agit plus d'un lieu géopolitique pour étendre son contrôle sur le royaume.
Hajar al-Nasr ou le «Rocher de l'Aigle»
Cette forteresse transformée en capitale du Maroc a été le dernier refuge de la dynastie des Idrisides, qui gouverne le Maroc de 788 à 974. Hajar al-Nasr (Rocher de l'Aigle) a servi de capitale militaire et politique importante pour cette première dynastie, à une époque où ses dirigeants avaient le plus besoin de protection.
Hajar al-Nasr est en effet une de ces capitales marocaines que peu de gens connaissent. Située dans le nord-ouest du Maroc, l'histoire de cette ville marque la fin d'une ère pour la première dynastie islamique dans le pays d'Afrique du Nord. Sa création n'était pas un privilège, mais plutôt une solution stratégique influencée par la situation politique du royaume à l'époque.
Les historiens pensent que Hajar al-Nasr a été construit après l'expulsion des Idrisides de Fès, capitale qu'ils ont eux-mêmes bâtie et le centre du pouvoir de longue date. «Finalement expulsés de leur capitale par les berbères Miknasa, les Idrissides ont été poussés à s'allier aux Omeyyades de Cordoue, qui ont laissé la dynastie se reconstituer», écrit Josef W. Meri dans son livre «Medieval Islamic Civilization» (Editions Taylor & Francis, 2006).
Josef W. Meri rappelle que la protection des Umayyades a aidé la dynastie marocaine, en fin de vie, à construire «dans les années 930 (…) leur capitale Hajar Al-Nasr».
Dans les mêmes circonstances, Emmanuel Kwaku Akyeampong, Henry Louis Gates et Steven J. Niven indiquent dans leur «Dictionary of African Biography» (Editions OUP USA, 2012), que la ville a été plutôt construite au «milieu du IXè siècle» par «les ancêtres d'Ibn al-Mashish, une branche du clan Idrisside», qui a également été chassée de Fès.
Malgré des histoires légèrement différentes liées à cette ancienne capitale, la plupart des historiens s'accordent à dire que la ville a gagné en renommée et en puissance en raison du «conflit entre les Omeyyades et les Fatimides» à l'époque. Cependant, bien que «pris dans le conflit» entre les deux empires, les «territoires tombés entre les mains des Idrissides seront pris par les forces de Zenata», marquant la fin de la première dynastie du Maroc islamique en 974.
Hajar al-Nasr était une capitale des Idrissides située à l'est de l'actuelle Larache. Ici, la Zawya de Sîdî Mazwâr Al Idrissi. / Ph. DR
Taroudant, la «grand-mère de Marrakech»
Située dans la vallée du Souss, dans le sud du Maroc, Taroudant est aussi importante que les autres capitales impériales du royaume. En effet, la petite ville à l'est d'Agadir, érigée en capitale par la dynastie saadienne, partage de nombreuses caractéristiques avec Marrakech.
Tout comme la ville ocre, Taroudant était la capitale de cette dynastie venue du Sud, qui a régné sur le Maroc de 1549 à 1659. De la même manière que Marrakech, la ville de Souss servait de forteresse aux Saadiens alors qu'ils cherchaient encore à s'imposer en tant que force gouvernante.
Les livres d'histoire révèlent qu'«avant de conquérir Marrakech, ils avaient Taroudant pour capitale», écrivent Muzaffar Husain Syed, Syed Saoud Akhtar et B.D. Usmani dans leur livre «Concise History of Islam».
La ville est restée pendant un moment la capitale et le centre du pouvoir de la dynastie, avant que ceux-ci décident de conquérir Marrakech. Selon l'ouvrage «Morocco Handbook with Mauritania», Taroudant est surnommé «la grand-mère de Marrakech par sa population locale».
Bien que construite avant même que les Saadiens prennent le pouvoir, cette ville du sud du royaume connaitra, grâce à eux, «sa plus glorieuse période», écrit Holidway. «L'émir Mohamed Cheikh Saadi a procédé à la fortification de la ville, distinguée par ses cinq portes voûtées d'architecture mauresque, qui est devenue la première capitale des Saadiens», ajoute la même plate-forme.
La ville était économiquement dynamique, possédait l'une des universités les plus prestigieuses de l'époque et abritait certains des plus grands érudits du XVIe siècle. Plusieurs atouts n'ayant toutefois pas empêché les sultans saadiens de la quitter et de se diriger vers le Nord.
Les remparts de la ville de Taroudant, autrefois capitale des Saadiens. / Ph. DR
Aghmat, un bouclier contruit puis abandonné par les Almoravides
Au sud-est de Marrakech, Aghmat a elle aussi une histoire similaire à celle de Taroudant. Si l'histoire d'Aghmat avait été un livre, Marrakech s'emparera d'un grand chapitre. La cité ocre lui a en effet volé la vedette pour séduire l'attention de Youssef Ibn Tachfine et sa femme Zainab Nefzaouia.
Tout comme Taroudant, Aghmat était aussi un centre politique et commercial florissant durant les premières années du règne des Almoravides (1040–1147). Elle était un chef-lieu du sud du Maroc entouré de «jardins riches et bien irrigués», comme la décrit Abd Allah Ibn Bulluggin dans son livre «The Tibyān: Memoirs of ʻAbd Allāh B. Buluggīn, Last Zīrid Amīr of Granada». «Aghmat était un centre culturel actif dans lequel de nombreux érudits s'étaient rassemblés depuis Cordoue et Kairouan, déchirées par des conflits», a-t-il rappelé.
L'importance d'Aghmat a été marquée par le rôle qu'elle a joué pour les Almoravides. Pour eux, la ville était «la résidence principale et la capitale pour les treize prochaines années», a écrit Abu Ubaid al-Bakri dans son livre «Kitab al-Masalik w'al-Mamalik» (Livre des routes et des rois).
Mais la ville n'est pas restée aussi longtemps vivante, les dirigeants Almoravides ayant décidé de faire de Marrakech leur nouvelle capitale. Ils auraient été «mal à l'aise, au pied des montagnes du Haut Atlas, où résidaient leurs adversaires». En conséquence, Aghmat perd son prestige et s'éclipse en faveur de Marrakech, la prochaine capitale de la dynastie des Almoravides.
Pour conclure, il convient de rappeler que Hajar al-Nasr, Taroudant et Aghmat n'ont pas été les seules anciennes capitales marocaines que les dynasties abandonneront au profit d'autres villes. De nombreuses autres cités ont connu le même sort, comme le cas de Taza, capitale de la dynastie des Mérinides, et d'Anfa (ancien nom de Casablanca) et Azemmour, deux villes ayant brièvement servi de capitales à l'Etat des Bouraghwatas.
Des ruines à Aghmat. / Ph. DR


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