· Un atelier organisé par les voyagistes casablancais et RAM en début de semaine · Objectif : attirer 20.000 touristes turcs LES touristes turcs intéressent les agents de voyages casablancais. En début de semaine, ils étaient à Istanbul pour rencontrer leurs homologues lors d'un atelier. Une manifestation organisée par l'Association régionale des agences de voyages de Casablanca (AVC) en collaboration avec la délégation de Royal Air Maroc en Turquie. C'était une belle occasion pour promouvoir la destination Maroc et notamment Casablanca, devant un riche parterre de professionnels du tourisme, membres de la Tursab (l'association des voyagistes Turcs). «L'objectif est de drainer à court terme quelques 20.000 touristes turcs, soit 100.000 nuitées», indique Othman Cherif Alami, président de l'AVC. Dans l'immédiat, il s'agit de séduire 1.500 visiteurs environ à l'occasion de la fête de l'Aïd Seghir. Depuis le lancement il y a un an et demi par RAM d'une ligne directe Casablanca-Istanbul en code share avec Turkish Airlines et la réouverture d'une représentation régionale, le flux de visiteurs dans les deux sens a évolué. Selon Abdellah Kenfaoui, représentant régional de la compagnie nationale en Turquie, un nombre de 6.138 passagers ont été transportés de novembre 2005 à juin 2006 via ce vol quasi quotidien (6 fréquences par semaines et cinq depuis ce mois de septembre). «A court terme, l'objectif de la RAM est de porter le taux de remplissage de cette ligne de 65 % actuellement à 85%, poursuit Kenfaoui». Pour ce faire, la RAM a programmé à partir de janvier une campagne de publicité en Turquie au profit du Maroc à travers différents supports médiatiques. Le développement de ce marché émetteur sur la destination Maroc ne pourra toutefois pas se faire sans l'implication de tous, institutionnels tout autant que professionnels marocains car le Royaume reste encore méconnu des touristes turcs. Ces derniers n'étaient que 10.000 à visiter le Maroc en 2005. «Pourtant près de 8 millions de turcs ont voyagé à l'étranger l'an dernier», précise Nebil Celebi, vice président de la Tursab et président de Hilal Tours. Selon lui, c'est réalisable d'autant plus qu'il n'y a pas de visa entre les deux pays. «Mais il faut faire plus de publicité pour le produit Maroc», ajoute-t-il Pour Riza Epikmen, vice-président également de la Tursab, les Turcs sont de grands consommateurs de culture. Ainsi, le Maroc peut ainsi se positionner avec les villes impériales. D'autres perspectives se dessinent avec l'accord de libre-échange entre les deux nations. Un tourisme d'affaires et de corporate est en cours de développement. «Dans ce but, il faut beaucoup plus que des coups de promotion, il faut mettre en place une véritable stratégie pour doper ce marché, qui en raison de son développement fulgurant, est un exemple à suivre», explique Cherif Alami. A noter que la Turquie a reçu près de 21 millions de touristes en 2005. Au cours de cette même année, Antalya a à elle seule enregistré 6 millions de visiteurs. Echanges FASLI, c'est ainsi que les Turcs appellent et situent les Marocains en référence à Fès. Ville du Maroc que les Ottomans ont connu sous le règne du sultan Soliman le Magnifique (1520-1566). Depuis cette période, ce peuple, qui compte aujourd'hui plus de 70 millions de personnes, a connu un grand essor économique. «Entre le Maroc et la Turquie, si les échanges entre les deux pays restent encore en deçà des potentialités des deux pays, ils ont été multipliés par trois entre 2001 et 2005», indique Abdallah Zagour, ambassadeur du Maroc en Turquie.