Le Maroc, par le biais de l'ensemble des réformes financières et bancaires qu'il a adoptées depuis 1993, connaît une évolution très importante au point qu'il devance actuellement beaucoup de pays dans ce domaine, notamment ceux ayant le même niveau de développement, a affirmé M. El Hadi Chaibainou, directeur général du Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM). "Ces réformes des secteurs bancaire, financier, de la bourse et des marchés de capitaux sont audacieuses comme le témoigne, d'ailleurs, l'importance des chantiers ouverts actuellement par le Royaume selon une vision claire, réaliste et intelligente", a ajouté M. Chaibainou dans un entretien à la MAP en marge des travaux du 32-ème congrès de l'Association Interarabe des Cambistes (ICA) tenu actuellement à Marrakech. "Notre pays est en plein mouvement et il y a de grands changements positifs qu'il faut reconnaître", a-t-il dit, mettant en relief les atouts dont dispose le Maroc en la matière, notamment la croissance rapide de son économie, la pertinence de sa politique libérale de commerce extérieur, ainsi que sa position géographique (carrefour des courants commerciaux et financiers). Le Royaume dispose également d'énormes compétences humaines très qualifiées dans le domaine des marchés financiers, en témoigne le nombre important de cerveaux marocains qui travaillent dans de grandes sociétés et organismes spécialisés dans ce domaine à travers le monde, a-t-il poursuivi. Evoquant l'organisation de cette manifestation au Maroc, M. Chaibainou a tenu à expliquer qu'il s'agit là d'un signe de confiance à l'égard du Royaume, pays ouvert, tolérant et évolué techniquement sur les plans des marchés financiers et de capitaux. C'est une occasion pour les experts arabes et marocains en particulier d'échanger leurs idées, leur savoir-faire et leurs expériences et de s'ouvrir sur les nouveautés dans ce domaine, a-t-il expliqué, qualifiant "d'enrichissante" cette rencontre qui regroupe également des experts internationaux et des représentants de grandes institutions financières internationales. Cette rencontre, qui se tient sous le thème "Saisir les opportunités", revêt également une importance capitale pour le Maroc en général et pour la ville de Marrakech en particulier, notamment sur le plan touristique, puisqu'elle sert d'occasion pour les congressistes de découvrir l'ensemble des potentialités et de toucher de près l'authenticité et l'hospitalité du peuple marocain, a-t-il expliqué. "Les quelque 500 participants à ce congrès seront nos ambassadeurs auprès de leurs pays", a souligné le directeur général du GPBM, qualifiant le thème de cette édition de "très important". L'importance du thème choisi se justifie, selon M. Chaibainou, par le fait que les congressistes sont unanimes à considérer que l'investissement dans les marchés de capitaux figure parmi les meilleures opportunités à saisir. "Actuellement, avec les réformes dans nos pays et les liquidités dans les pays pétroliers il y a beaucoup d'opportunités à saisir", a-t-il estimé. M. Amr Youssef El-Ganainy, président de l'Association Interarabe des Cambistes (ICA) s'est félicité, quant à lui, de la tenue au Maroc de ce congrès qui, a-t-il dit, permet l'établissement de liens de contact entre les experts arabes et leurs homologues marocains et l'examen des dernières nouveautés enregistrées dans le domaine des marchés financiers. Ainsi, les congressistes ont eu l'occasion de se pencher sur l'examen de plusieurs questions se rapportant, entre autres, à l'économie dans le Moyen-Orient, aux facteurs de fluctuation du dollar et des autres devises, à l'inflation et aux marchés financiers des pays arabes. Après avoir mis en relief l'importance du rôle du cambiste, M.El Ganainy a insisté sur la nécessité pour ces agents de se doter de qualités particulières et de grandes qualifications professionnelles, à même de mener leurs missions dans les meilleures conditions possibles. M. Mouhssine Cherkaoui, responsable au Groupe des Banques Populaires du Maroc, a, de son côté, fait savoir que le Royaume est actuellement dans une phase de développement, puisque la banque centrale est devenue de plus en plus sensible aux opérations et instruments de couverture qu'elle pourrait mettre à la disposition des opérateurs commerciaux et financiers afin que ces derniers se mettent au diapason de leurs concurrents étrangers. M. Cherkaoui a fait remarquer également qu'il y a une courte expérience qui se forme pour les salles de marchés et qui sont actuellement beaucoup plus professionnelles par rapport à leurs consoeurs américaines et européennes, estimant que celles-ci, même s'elles n'ont pas la même taille et ne disposent pas des mêmes instruments, demeurent, au moins, identiques en ce qui concerne les produits basiques. "Maintenant il y a un travail énorme de sensibilisation qui se fait avec la banque centrale, l'Office de change et le Trésor de manière à ce que les opérateurs de marchés puissent proposer également des choses concrètes en fonction de l'évolution des besoins en la matière", a-t-il rappelé, notant que des produits structurés et très sophistiqués commencent à faire leur entrée sur le marché permettant, ainsi, une meilleure gestion de la trésorerie.