En chiffres, le ministre de la Santé, Anass Doukkali, a tenté de défendre le Régime d'assistance médicale (RAMED) à la Chambre des représentants, ce lundi, à l'occasion de la séance des questions orales. Face à des députés qui critiquent les dysfonctionnements de ce régime, géré, pour l'instant, par l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM), Doukkali a annoncé que les services médicaux délivrés dans ce cadre ont "enregistré une amélioration". "Le dernier rapport de l'ANAM, en 2018, montre que 20 millions de services médicaux ont été dispensés aux titulaires du RAMED. Et cela englobe notamment des opérations de greffe d'organes qui n'étaient pas comprises avant dans ce régime", a-t-il affirmé. Un bilan positif, pour Doukkali, qui reconnait l'existence de difficultés dans la gestion de ce régime estimant que le partenariat privé/public est appelé à se développer afin d'élargir les prestations. Et pour cause, le nombre de Marocains détenteurs de cette carte d'assistance médicale a atteint 8,5 millions, selon le ministre. Et de préciser qu'au mois de septembre 2018, plus de 12 millions de Marocains se sont inscrits au régime, soit 5 millions de ménages. Le RAMED, généralisé en 2012, a été instauré pour venir en aide aux plus démunis des citoyens, mais son efficacité escomptée n'a pas été au rendez-vous. Le 7 novembre dernier, lors d'une audience avec le chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani et le ministre de la Santé, le roi Mohammed VI avait d'ailleurs exhorté le gouvernement d'accélérer les réformes pour mettre à niveau le système de santé. Le souverain avait demandé le "redressement des anomalies qui entachent l'exécution du programme de couverture médicale RAMED et de la refonte en profondeur du système national de santé". En attendant que ce chantier soit sur pied, ni les conditions ni les critères d'éligibilité pour son obtention n'ont changé, comme l'a laissé entendre un média arabophone. Ce dernier avait annoncé, jeudi dernier, que "chaque bénéficiaire devrait désormais s'acquitter de 480 dirhams pour payer le renouvellement de cette carte pourtant adressée aux démunis". Le jour même, l'ANAM réagissait par un démenti relayé par le ministère de la Santé, estimant que cette information est infondée et qu'elle "touche à un important projet bénéficiant d'une veille royale". Dans ce communiqué, l'ANAM a rappelé que conformément aux dispositions du décret n°2-08-177, tel que modifié et complété, la contribution financière des bénéficiaires est fixée par les décisions prises par des commissions locales permanentes, composées de représentants des différents départements ministériels concernés. Et de préciser que la catégorie classée par ces commissions comme pauvre est dispensée de toute participation. Ce sont les collectivités territoriales qui doivent s'en acquittent à hauteur de 40 dirhams par bénéficiaire pauvre. La catégorie dite précaire, elle, doit contribuer à hauteur de 120 DH par an pour chaque membre de la famille. Toutefois, le plafond ne peut dépasser les 600 DH par an pour chaque famille comme seuil maximal, précise la même source.