Un rapport confidentiel du Centre national de renseignement espagnol (CNI) révèle que des éléments radicaux affiliés au Front Polisario, mouvement activiste basé dans les camps de Tindouf en Algérie, ont rejoint des groupes terroristes opérant dans la région du Sahel, notamment Al-Qaïda et l'État islamique (EI). Cette évolution inquiétante menace d'aggraver l'instabilité dans la bande atlantique de l'Afrique. Selon des médias espagnols, des militants du Polisario, partis des camps de Tindouf, occupent désormais des postes de commande « préoccupants » au sein de ces organisations terroristes, faisant de la zone l'un des principaux foyers du jihadisme mondial. Le rapport souligne que plusieurs de ces individus ont participé au programme Vacances en paix, organisé par des ONG espagnoles pro-Polisario, permettant à des enfants sahraouis de séjourner en Espagne durant l'été. Maîtrisant la langue et connaissant les sociétés européennes, ces éléments représentent une menace accrue en termes de planification d'attaques sur le sol européen, selon des sources sécuritaires. Les renseignements espagnols surveillent de près ce qu'ils qualifient de « mutations alarmantes » dans l'activité des groupes jihadistes, notamment l'expansion géographique d'Al-Qaïda et de l'EI. Le rapport met en garde contre un possible basculement de la région en « zone refuge » pour les extrémistes, avec deux mouvances principales, le JNIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), qui cherche à étendre son influence vers le Maghreb et l'ISWAP (Province de l'État islamique en Afrique de l'Ouest), considéré comme plus radical et comprenant dans ses rangs des cadres issus des camps de Tindouf, susceptibles de fomenter des attentats en Europe. Une menace imminente pour les intérêts occidentaux Les attaques se sont intensifiées en juin, profitant de la période de l'Aïd al-Adha pour cibler des positions militaires stratégiques. La montée en puissance d'Iyad Ag Ghali, décrit comme le « nouveau seigneur de guerre » du Sahel, à la tête de plus de 6 000 combattants, renforce ces craintes. Les autorités espagnoles estiment que la situation pourrait dégénérer « à tout moment », nécessitant une vigilance accrue en Europe, d'autant que certains chefs terroristes entretiennent des liens linguistiques et culturels avec l'Espagne. Cette alerte intervient alors que les forces de sécurité ont arrêté cette semaine au Pays basque deux individus, liés familialement à des responsables du Polisario, pour « apologie du terrorisme ». Une affaire qui confirme les inquiétudes de Madrid face aux ramifications sécuritaires du conflit sahraoui.