Mawazine-Rythmes du monde Dans la foulée des festivals qui ont scandé la scène culturelle marocaine cette année, le désormais festival célèbre de la «world music», Mawazine Rythmes du monde. Classé le 2e plus grand festival à l'échelle mondiale par MTV Igg, un site web dédié à la musique indépendante et alternative, filiale de la chaine de télévision américaine, Mawazine 2013 a devancé cette année les autres festivals nationaux dès le printemps, annonçant une saison festivalière estivale les plus riches en rythmes, danses et musiques. Pour une 12e fois, le public marocain a eu l'occasion de se laisser bercer et tanguer par des artistes nationaux et internationaux. Avec plus de 2000 artistes venus des quatre coins du monde, c'est un menu assez disparate et varié que cette rencontre musicale a offert aux mélomanes marocains et étrangers venus savourer ce devenu incontournable rendez-vous artistique. Comme chaque année, le festival a battu son record drainant plus de 2,5 millions de festivaliers et spectateurs. Le temps n'importe, la distance encore moins, il fallait saisir l'occasion de voir «en live» Rihanna, Iglesias, Shakira, Mariah Carey, BB King, Shakira, Carlos Santana, Kanye West et chahuter au cours de leurs prestations scéniques. Les chiffres l'ont démontré, Mawazine s'est fait des fans même à domicile. Le festival a enregistré plus de 20 millions de téléspectateurs qui ont pu déguster devant leurs écrans des «shows» d'artistes nationaux et internationaux. Ce fut un printemps bien mouvementé, animé et vivace au-delà des occupations professionnelles et scolaires. Hommes, femmes et jeunes y ont trouvé leur compte. Enfin un festival prisé à l'international à domicile. L'édition 2013 est venue confirmer que Mawazine n'a plus rien à envier à ces festivals internationaux fortement médiatisés. Malgré les propos de détracteurs, cette place à l'échelle internationale a permis encore de conforter l'image d'un Maroc en mouvement et ouvert sur le monde. Une nation fière de son legs culturel, de son passé, en pleine mutations socio-économiques et orientée vers l'avenir. Cette place prestigieuse est venue refléter et démontrer le savoir-faire du Maroc en matière d'organisation d'évènements publics. Les artistes de 50 nationalités qui se sont produits sur les 10 scènes de Mawazine 2013 ont confirmé une véritable ouverture du Royaume sur les différents rythmes musicaux du monde et témoigné des valeurs de tolérance qu'il s'évertue à véhiculer à l'extérieur. Si ce sont les artistes internationaux qui donnent un aspect prestigieux à ce festival et font la une du festival, comme le critique ses détracteurs, Mawazine constitue tout de même une ouverture sur l'identité nationale marocaine, son originalité et authenticité. Une vitrine de la musique marocaine et africaine. Selon le président de Maroc cultures et président du festival Mawazine, Mounir El Majidi «Mawazine 2013 a permis l'émergence des artistes marocains et leur a offert une plateforme pour donner à voir, à découvrir et à écouter l'étendue de leurs talents. En plus du concours «Génération Mawazine», ce tremplin pour promouvoir de jeunes talents, nous avons multiplié cette année les prestations des artistes marocains sur les grandes scènes internationales, notamment sur les scènes du Bouregreg et de Nahda. Les artistes marocains ont pu ainsi se produire avec les artistes internationaux, jouer dans les mêmes conditions, et intéresser, comme nous le souhaitons, les nombreux professionnels des industries de la musique, présents à Rabat. Avec plus de deux millions de spectateurs le printemps dernier, l'on se demanderait vraiment si pour tous les marocains Mawazine heurte et percute, comme l'ont critiqué certains adversaires de cette cause artistique. Les fonds alloués à ce festival, les efforts déployés pour hisser son drapeau à l'international sont-ils vraiment peine perdue à y voir de près et surtout en considérant ses retombées touristiques ? Comment capitaliser ces investissements pour les mettre au service du développement socioculturel et économique de la population ? Telle est la question vitale à se poser.