« Je pense que, à travers l'analyse des résultats du référendum constitutionnel, les Marocains ont exprimés leur sagesse. Ils ne sont pas descendus dans la rue pour se révolter comme c'est le cas en Tunisie ou en Egypte mais pour revendiquer le changement. Ils ont voté massivement pour réclamer une nouvelle ère. Les partis politiques ont, de leur côté, fait preuve de perspicacité dans ce processus important. Aujourd'hui, il faut aller de l'avant, sinon on risque gros. Ce qui est significatif dans cette échéance référendaire, c'est le taux de participation qui atteint 73,46%. Ce chiffre est à lire avec beaucoup de sérieux. Car il est révélateur d'un vœu réel et fort du changement et du renouveau. C'est l'équivalent de quatre ou cinq fois le taux de participation enregistré dans les échéances législatives. Le caractère à souligner aussi et sur lequel il faut insister à la lecture des résultats du référendum, c'est l'attitude spontanée des électeurs. Ce n'est pas pour autant qu'il faut prétendre à une quelconque réconciliation entre les citoyens Marocains et la chose politique. Le pari est encore loin d'être gagné. On devrait parler de réconciliation lorsque les Marocains manifestent la même affluence lors des prochaines échéances législatives. Ce vote massif est revendicatif. Pour redonner confiance en politique, il faut avancer dans le processus du changement en coupant illico presto avec les toutes anciennes pratiques douteuses qui ont toujours entaché la crédibilité des élections au Maroc. Il est question de bannir l'usage de l'argent pour l'achat des voix, mettre en place les lois assainissant la scène politique et traduire concrètement les messages démocratiques. Car, si on enchaîne avec les candidats corrompus et avec les mêmes visages qui se sont longtemps accaparés la scène, on risque de reculer. L'enjeu est de convaincre le citoyen.»