Le Cabinet «Leaders-Reporting» a lancé le 16 novembre à Casablanca, avec la participation du GRI, la première Conférence sur le Reporting Extra-Financier avec comme mandat le déploiement de la GRI-G4 en Afrique Francophone. Quel en a été l'objectif et pourquoi le choix du Maroc ? Je tiens d'abord à vous rappeler le rôle et la mission de la GRI. Il s'agit d'une organisation internationale à but non lucratif qui inscrit son action dans le cadre d'une mission d'intérêt public avec une vision pour le développement d'une économie mondiale durable dans laquelle les organisations ont à gérer leur performance économique, environnementale, sociale et de gouvernance en s'assurant de la responsabilité de leur impacts. Des milliers d'organisations du secteur privé et public dans plus de 90 pays utilisent les lignes directrices de la GRI. Plus de 29 000 rapports de durabilité ont été enregistrés dans la base de données de GRI à fin octobre 2015 et 25 pays et régions référencent le GRI dans leurs politiques. L'objectif de cette conférence est d'abord de sensibiliser le tissu productif des pays de l'Afrique Francophone et notamment au Maroc sur l'existence d'une version G4 du GRI, une version qui apporte une méthodologie actualisée par rapport à la précédente la G3 et qui permet aux entreprises de faire valoir leur contribution en matière d'impacts économiques, sociaux, environnementaux et de gouvernance. Le choix du Maroc est venu tout naturellement suite à la désignation par le GRI d'un Community Leader dans la région de l'Afrique Francophone constitué par les deux Data Partner du Maroc et de la France. En tant que Community Leader, notre rôle est de faire rayonner ce standard afin d'intégrer le maximum possibles d'organisations à l'adopter et en faire un outil de pilotage. Pourquoi les deux Data Partner du Maroc et de la France ? Mon cabinet «Leaders-Reporting » et le cabinet français «Materiality Reporting», tous les deux Data Partner au Maroc et en France, ont réalisé il y a plus d'une année une alliance stratégique avec comme mission de desservir la région de l'Afrique Francophone avec des solutions à même d'apporter de la valeur dans l'élaboration des méthodologies de reporting extra-financiers. C'est à ce titre que le GRI a désigné les deux cabinets pour bénéficier de cette synergie et promouvoir le cadre de référence du reporting extra-financier le plus reconnu aujourd'hui dans le monde. Votre positionnement couvre-t-il les autres aspects de la RSE ? Nous sommes tous les deux certifiés ISO 26000 par des cabinets internationaux, mais notre positionnement est adressé prioritairement aux problématiques de reporting. Notre objectif est que les grandes organisations au Maroc et en Afrique Francophone puisse profiter de notre expertise avec des solutions numériques qui seront bientôt disponibles sur le marché. Les entreprises peuvent dès lors à travers une plateforme web élaborer directement leur reporting avec une assistance ponctuelle ou continue de la part de nos deux structures. Au cas où une entreprise est soumise à une notation extra-financière, pourquoi devra-t-elle réaliser un reporting Extra-Financier ? C'est surtout parce qu'elle est évaluée par des agences de notation extra-financière qu'elle doit élaborer son reporting. D'abord, parce que la notation peut puiser facilementdans les indicateurs du GRI qui eux scannent tous enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Cela apporte donc, une facilité supplémentaire aux agences de notation. Et ensuite, parce que le reporting apporte dans son sillage un instrument de régulation et de pilotage des activités extra-financières. En déterminant les enjeux ESG les plus pertinents, les entreprises disposent d'une feuille de route pour scruter et monitorer les risques stratégiques et opérationnels que l'entreprise encourent tout au long de leurs cycles de vie. Cela dépasse donc le simple exercice d'une communication ? Nous avons parfois cette croyance qu'il s'agit simplement d'une disposition de conformité à une pratique de reporting entendu selon une sémantique exclusivement communicationnelle. Or, cette démarche transcende l'aspect de reporting informationnel que l'entreprise réalise ordinairement puisqu'elle offre un cadre normé de comparabilité avec les entreprises de son secteur à l'échelle mondiale mais aussi avec les entreprises qui opèrent sur son marché.