L'écrivaine et universitaire Latifa Labsir était, lundi, l'invitée du café littéraire de la prison locale de Béni Mellal pour présenter aux pensionnaires de cet établissement pénitentiaire son recueil de nouvelles « Le Petit covid », un ouvrage qui relate en grande partie des scènes de la vie quotidienne durant la pandémie avec un style littéraire. A cette occasion, Mme Labsir a salué la Délégation générale à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) pour le grand intérêt qu'elle accorde à la création littéraire et intellectuelle en tant que pilier essentiel de son programme de qualification et de réinsertion des détenus, avant de présenter son recueil qui comprend 15 nouvelles inspirées du contexte sociétale marqué par la propagation de la pandémie de la Covid-19. La thématique de la pandémie occupe justement une place centrale dans ce recueil à travers lequel l'écrivain a essayé de transmettre aux lecteurs la douleur engendrée par cette crise sanitaire par le biais d'une oeuvre littéraire qui use brillement les techniques de narration et les codes de la fiction. Mme Labsir à qualifié cette expérience à la prison locale de Beni Mellal de "journée exceptionnelle chargée en échanges et en émotions". "Deux heures passées autour de la littérature avec les détenus où les portes de la prison semblaient ouvertes, où les prisonniers semblaient libres", a-t-elle commenté à l'issue de cette rencontre. Après une brève présentation de son recueil, Mme Labsir a cédé la place au débat avec l'assistance qui a enrichi les discussions en soulevant plusieurs interrogations et idées axées en grande partie sur le thème central du recueil et sur la capacité de l'écrivaine à allier brillamment la réalité et la fiction dans une oeuvre littéraire riche en événements qui se sont déroulés à travers le monde durant la période de la pandémie. Cette rencontre a été agrémentée d'animations artistiques et musicales ainsi que de lectures de poésie données par des pensionnaires de la prison locale de Béni Mellal. Native de Casablanca, Latifa Labsir est une écrivaine en langue arabe et chercheuse en lettres et en sciences humaines. Elle est, aussi, enseignante à la Faculté des lettres et sciences humaines de Ben M'sik (Université Hassan II, Casablanca), où elle parraine, depuis des années, des ateliers littéraires d'écriture. Les cafés littéraires des prisons ont été lancés en 2017 par la Délégation générale à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) dans le cadre de la nouvelle génération de programmes de réinsertion qui donnent la possibilité aux détenus de rencontrer des hommes de lettres, de l'art, de la culture et de la science, et de s'ouvrir sur le monde extérieur en vue de faciliter leur intégration dans la société.