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Bilan de santé 2024 en demi-teinte
Publié dans Albayane le 31 - 12 - 2024


Ouardirhi Abdelaziz
La page 2024 est tournée. Nous commencerons avec une autre page toute blanche avec la nouvelle année 2025. Au moment où nous disons donc adieu à l'année 2024, que peut-on dire du secteur de la santé ? Quelles sont les réformes entreprises ? Quelles sont les réalisations réussies ? Quelles sont les forces et les faiblesses de ce secteur ? En d'autres termes, quel bilan peut-on faire aujourd'hui de la santé au Maroc ?
De grands efforts et moyens consentis
Une année s'en va, une autre commence. C'est l'occasion de survoler les grands évènements, les décisions, les réalisations opérées dans le secteur de la santé, de faire une petite halte pour passer en revue ce qui a été entrepris par le département de la Santé et de la protection sociale en 2024.
Sans aller trop vite en besogne, de procéder à un flash-back des projets, des programmes et réalisations, qui ont été initiés et instruits par le département de la santé tout au long de l'année 2024, il nous faut reconnaître en toute objectivité, que de grands efforts et moyens ont été consentis pour redresser la barre du secteur de la santé qui naviguait à vue.
Grace aux hautes orientations de sa Majesté le Roi Mohamed VI que Dieu l'assiste, le ministère de la Santé a connu une nouvelle dynamique, qui a permis la mise en place d'une réforme radicale et profonde du système national de santé. Ce qui a contribué à la généralisation de la couverture sanitaire et de la protection sociale, qui permet aujourd'hui à de nombreux citoyens d'avoir un meilleur accès aux soins et aux médicaments.
Transparence dans la gestion des services de santé
Parmi les projets phares de la réforme du secteur de la santé, il y a lieu de citer celui de la gouvernance qui a été profondément repensée. A ce titre, la création de la Haute Autorité de la Santé (HAS). Cet organisme indépendant a pour mission d'encadrer techniquement l'assurance maladie obligatoire (AMO), d'évaluer les prestations des établissements de santé et d'orienter les politiques publiques. Ce cadre institutionnel garantit une continuité dans l'action étatique et une transparence dans la gestion des services de santé.
Par ailleurs, les Groupements Sanitaires Territoriaux (GST) sont instaurés pour harmoniser l'offre de soins au niveau régional. En regroupant les établissements de santé sous une même entité, le Maroc aspire à une meilleure coordination et à une rationalisation des ressources. Ces entités joueront un rôle clé dans l'amélioration de la qualité des services et dans l'élargissement de la couverture sanitaire, en particulier dans les zones rurales.
La haute technologie au service des citoyens
Pour permettre aux citons qui s'adressent aux hôpitaux et centres de santé publics d'avoir accès aux soins de qualité, sécurisés, aux médicaments, à la technologie de pointe, et aux professionnels de santé qualifiés, le budget de la santé a enregistré une hausse historique, atteignant 30,7 milliards de dirhams pour 2024, soit une augmentation de 9,1%.
Cette enveloppe budgétaire à permis de financer la réhabilitation de plus de 1.400 centres de santé, la construction de nouveaux hôpitaux et l'ouverture de Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) dans plusieurs régions.
Grâce à cette nouvelle enveloppe, le nombre des postes budgétaires dédiés aux professionnels de santé et de 5500 postes. C'est important à souligner. Il y a un grand travail qui est réalisé au département de la santé, on le voit, on le constate. Mais on peut et on doit encore chercher des solutions aux faiblesses qui entravent le secteur de la santé.
Malaise des professionnels de santé
Depuis pratiquement toute l'année 2024, et tout au long des 12 mois de janvier à décembre 2024, le domaine de la santé traverse des tensions constantes. Les relations entre les professionnels et le ministère de la Santé enregistrent une dégradation constante, source de tension perceptible au sein des différentes catégories de professionnels de la santé ( médecins – infirmiers – administratifs ..), un véritable pourrissement de la situation comme jamais atteint auparavant , qui par la force des choses exaspère tout le monde, aboutissant à une confrontation qui se manifeste par une succession d'actions de contestations, de sit-in, de marches, d'arrêts de travail.
Au total, ce sont plus de 30 jours de grèves qui ont mis à mal la bonne marche de nos hôpitaux, qui ont causé de très grands torts aux malades, qui ont payé le prix fort de ces nombreux débrayages.
Le pire dans ces situations, c'est l'attitude, le peu de cas qui est fait par les responsables qui par moment ont laissé pourrir la situation. Ce qui a eu pour effet l'escalade, le ras-le-bol, le mépris et le dégout exprimés par nombre de professionnel de santé, qui finissent par chercher à par ailleurs sous d'autres cieux.
Aujourd'hui , il faut être très attentif aux messages des professionnels de santé qui annoncent la reprise des mobilisations dès le début de l'année 2025, et partant de nouvelles grèves.
Une situation qui menace de compromettre sérieusement la mise en œuvre des réformes tant attendues pour moderniser et renforcer le système de santé.
On se doit aussi de rappeler ici que les étudiants des facultés de médecine ont entrepris une grève de 11 mois en 2024.
Fraudes, malversations, immoralité, corruption...
La corruption dans le secteur de la santé, n'est pas une vue de l'esprit, elle existe et à la peau dure. Quoiqu'il en soit, celle-ci est traumatisante, choquante, surtout pour notre pays qui entreprend d'énormes efforts pour garantir le droit à la santé pour toute notre population. Ces agissements criminels font très mal aux citoyennes lambadas. Surtout quand les coupables sont des individus occupant de hautes fonctions au sein du secteur de la santé ( directeur d'hôpital, responsable direction , ingénieur ...), qui magouillent, qui fricotent, qui manigancent avec des entreprises de matériels, ou de médicaments détournant délibérément l'argent de l'état à leur profit, au détriment de l'intérêt général.
Des responsables reconnus coupables par la justice et condamnés à des peines de prison. Cs responsables sont coupables de fraude dans l'exécution et la passation de marchés publics dans le secteur de la santé ces dernières années, en contrepartie d'importants pots-de-vin. Il y a aussi ceux coupables d'avoir vendu du matériel médical de l'hôpital public à des cliniques privées. Il reste beaucoup à faire dans ce domaine car la vermine à la peau dure et la corruption est une maladie très contagieuse qui nécessite un traitement de longue haleine.
Remettre le dialogue social sur les rails
Dans le cadre du dialogue social qui doit reposer sur une approche participative impliquant le ministère de la Santé et les centrales syndicales les plus représentatives de ce secteur, le ministre de la Santé se doit de rester à l'écoute, disponible, d'ouvrir la porte de son bureau au dialogue.
Une telle approche est de nature à permettre de briser la glace, de réaliser de grandes avancées dans le domaine des revendications et attentes des professionnels de la santé. Et chaque fois que la situation l'exige, et à la demande des uns et des autres, il ne faut pas hésiter à initier des échanges et des concertations en vue de proposer des solutions appropriées réalistes et réalisables aux problèmes et revendications des professionnels de santé.
Une telle initiative qui repose sur une méthodologie dynamique, efficiente, cohérente et responsable n'est malheureusement pas au menu des différentes parties, ce qui finit par créer le doute, la suspicion et le malaise.
Il est nécessaire de mettre en place au ministère de la Santé, une cellule composée de personnes aux grands qualités humaines, sages, honnêtes, comptants dans la communication qui seront chargées d'anticiper et de traiter toutes les questions relatives au dialogue social.
En finir avec les nominations partisanes
Le secteur de la santé a des spécificités bien à lui, ce n'est pas un salon de coiffure, ou de soins esthétique, une boutique de prêt à porter, un glacier ...
Non et mille fois non, les femmes et les hommes qui travaillent en tant que médecins, infirmières ou infirmiers, s'orientent vers ces métiers par vocation.
En effet, on ne fait pas médecine et on ne devient pas médecin ou infirmière par hasard. A l'origine de ce choix, il y a souvent la passion d'un métier, une envie d'aider et de soigner les autres. Partant de ce préalable, il est loisible de dire que celles et ceux qui doivent exercer ces métiers nobles doivent impérativement être comptants, honnêtes, exemplaires.
En d'autres termes, il faut les femmes et les hommes qu'il faut à la place qu'il faut.
Dans le même ordre d'idée, il faut en finir avec les nominations partisans, bak sahbi, le piston, d'ouvrir les portes à certains et d'exclure d'autres, de laisser certains occuper les mêmes responsabilités pendant 6 ou 10 ans. C'est la porte ouverte à tous les égarements.
Remédier aux disparités et aux inégalités
Peut- on affirmer qu'en matière d'accès aux soins, tous les citoyens Marocains sont égaux, soignés partout de la même manière, ont un accès facile aux structures de santé et ce quel que soit leur lieu de résidence ?
A l'évidence, la réponse à cette question coule de source, c'est biens entendu non. Le milieu rural est par endroit sous médicalisé, pire encore au niveau de certaines zones enclavées, difficiles d'accès, c'est un désert médical.
De nombreux malades sont obligés par endroit de faire des dizaines, voire centaines de kilomètres pour accéder à un hôpital, ou un centre de santé pour être pris en charge, avec tout ce que cela représente comme contraintes.
Ce sont en majorité des citoyens vivant dans des petits douars éloignés, aux moyens très limités, démunis, qui sont les plus exposés, les plus vulnérables.
Sans chercher à blâmer qui que ce soit, à critiquer ou à disqualifier tel, ou tel responsable. Car cette situation pénalisante et choquante existe depuis de longues années, mais ce n'est pas un raison pour que le monde rural, mais aussi Les zones périurbaines pâtissent toujours de cette inégale répartition du droit à la santé.


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