D'après la note de la Direction des Etudes et des Prévisions financières, relevant du ministère de l'Economie et des Finances, les dépenses de compensation ont atteint, au terme des dix premiers de l'année 2010, près de 23 milliards DH, dépassant de 9 milliards DH le montant prévu dans la loi de finances 2010. Cette hausse s'explique par la montée vertigineuse des prix des produits importés, notamment les céréales et les hydrocarbures. En effet, le renchérissement des factures pétrolière et céréalière devait peser lourd sur la balance commerciale. Le déficit de la balance commerciale a été atténué grâce à la forte augmentation des exportations des phosphates et dérivés. En revanche, les exportations des produits alimentaires ont accusé un repli de 3% , suite au recul des ventes de tomates et des légumes frais. Malgré le rebond des exportations des agrumes, la balance commerciale alimentaire affiche un déficit de près de 3 milliards DH contre un excédent de 343 millions DH un an plutôt. 58,5 milliards DH pour l'énergie Au terme des dix premiers mois de 2010, les importations énergétiques ont augmenté de 36%, en glissement annuel, suite à la hausse des cours mondiaux. Elles se sont établies à 58,5 milliards de dirhams, représentant 24% des importations totales de marchandises contre 20% en 2009. La facture pétrolière a augmenté de 58% à 20,6 milliards de dirhams, suite au rebond de 15% du volume importé et de 38% du cours moyen de la tonne importée (à 4.711 dirhams). De même, les importations en gasoil et fuel ont rebondi de 22% pour s'établir à 15,9 milliards de dirhams, en raison d'une hausse du cours moyen de 24%. Le renchérissement des importations des hydrocarbures est accentué par l'appréciation du dollar par rapport au dirham sur le premier semestre 2010. Dans ce sillage, les dépenses de compensation (soutien aux prix) ont atteint près de 23 milliards de dirhams à fin octobre 2010, dépassant de 9 milliards de dirhams le montant prévu dans la Loi de Finances pour toute l'année 2010. Toutefois, le recul du dollar entamé en juin devrait atténuer la hausse de la facture pétrolière sur les derniers mois de l'année. 22,6 milliards DH pour la facture alimentaire A fin octobre 2010, la facture alimentaire a rebondi de 12% sur un an pour s'établir à 22,6 milliards de dirhams, en raison notamment de la hausse des importations de maïs, de blé et de produits laitiers. Ainsi, les achats de maïs ont augmenté de 21% à 3,1 milliards de dirhams, tirés par une hausse du prix moyen de 14% et du volume importé de 6%. De même, les importations de blé ont augmenté de 12% à 5 milliards de dirhams, suite à une hausse du volume importé de 26%, malgré une baisse du prix moyen de 12%. Les importations de céréales devraient se renchérir davantage, suite à la flambée récente des cours internationaux et la hausse des besoins d'approvisionnement. D'après l'ONICL (Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses), le volume importé devrait se renforcer davantage en raison d'une récolte céréalière limitée à 74,6 millions de quintaux (Mq), dont la moitié en blé tendre, contre un record de 102 Mq en 2008/09. Ainsi, au terme des six premiers mois de la campagne de commercialisation 2010-2011, qui démarre en juin, les importations des céréales ont rebondi de 78,5% en glissement annuel pour atteindre 24,94 Mq, dont 48% de blé tendre et 38 de maïs. Seules les importations de sucre qui marquaient un recul de 13% à 2,5 milliards de dirhams, suite à une baisse du volume importé de 22%, malgré une hausse du prix moyen de la tonne de 11%. Croissance de 4,7% du PIB hors agriculture Par ailleurs, au registre des comptes nationaux, le HCP indique l'activité économique nationale, au troisième trimestre de l'année 2010, a été marquée par une augmentation du PIB hors agriculture en volume de 4,7% au lieu de 1,5% le même trimestre de l'année précédente et une baisse de la valeur ajoutée agricole de 8,4% contre une hausse de 29,4%. A l'exception de la pêche qui a enregistré une baisse de 1,4% contre une augmentation de 14,4%, les autres secteurs non agricoles ont connu des augmentations plus ou moins importantes, note le HCP. Globalement, le PIB en volume a enregistré un taux de croissance de 3% au lieu de 4,9% une année plus tôt. A prix courants, il a marqué une augmentation de 3,4% par rapport au même trimestre de l'année 2009, soit une augmentation du niveau général des prix de 0,4%. Le HCP fait remarquer que la prévision du taux de croissance de 2,9% du troisième trimestre 2010, établi à partir des enquêtes de conjoncture, s'est avérée inferieure de 0,1 point par rapport à celui réalisé par les comptes nationaux trimestriels.