A fin avril 2011, les importations énergétiques ont augmenté de 37%, en glissement annuel, suite à la forte hausse des cours internationaux. Elles se sont établies à 27,5 milliards DH, représentant 24% des importations totales de marchandises contre 21,5% en 2010. La DEPF, qui publie sa dernière note sur « les tendances des marchés des produits de base », indique que la facture alimentaire a enregistré au cours des quatre premier mois de l'année, une forte augmentation, s'établissant à 15,7 milliards DH. En conséquence, le gouvernement devait allouer à la Caisse de compensation quelque 17 milliards DH, en plus des 15 milliards DH budgétés, en vue d'assurer la stabilité des prix des principaux produits de base sur le marché intérieur. La facture pétrolière a enregistré une hausse de 16% à 9,5 milliards DH, suite à la hausse de 30% du cours moyen de la tonne importée (à 6.090 DH), malgré un recul du volume importé de 11%, rapporte la DEPF dans sa dernière notre publiée jeudi. De même, les importations en gasoil et fuel ont doublé pour s'établir à environ 9,8 milliards DH, en raison d'une hausse du cours moyen de 27% et du volume importé de 57%. La hausse des importations du gasoil et fuel a contribué de deux tiers à la croissance de la facture énergétique. Dans ce sillage, le gouvernement a relevé en février le budget alloué à la compensation de 15 milliards DH pour le porter à 32 milliards DH. Cette mesure vise à assurer la stabilité des prix des principaux produits de base sur le marché intérieur, en évitant une répercussion de la flambée des prix à l'international sur le consommateur. Hausse des volumes importés A fin avril 2011, la facture alimentaire a augmenté de trois quart par rapport à 2010 pour s'établir à 15,7 milliards DH, en raison du renchérissement des cours mondiaux et de la hausse des volumes importés de céréales, de sucre et de produits oléagineux. Ainsi, les importations de blé ont plus que triplé pour atteindre 6,3 milliards DH, tirées par un doublement du volume importé et une hausse de 68% du prix moyen de la tonne importée (à 3.020 DH). Les achats de maïs ont augmenté de 35% à 1,8 milliard DH, en raison d'un rebond du prix moyen de la tonne de 43% (à 2.622 DH), malgré une baisse du volume importé de 6%. Les importations de céréales devraient s'atténuer sur les prochains mois, suite à la nouvelle récole nationale jugée favorable. Les importations de sucre ont augmenté de 95%, suite à une hausse du volume importé de 30% et du prix moyen de la tonne de 50%, à 5.413 DH. De leur côté, les achats des huiles végétales brutes ont rebondi de 31%, tirés par une hausse de 47% du prix moyen de la tonne importée, à 10.905 dirhams, malgré une baisse du volume importé de 11%. En revanche, les exportations des produits alimentaires, à fin avril 2011, sont restées quasi stables à environ 9,8 milliards DH. La hausse des ventes des crustacés, mollusques et coquillages (+17%) et de tomates fraîches (+26%) est compensée par la baisse des exportations des poissons en conserve (-26%) et des agrumes (-12%). En somme, à fin avril 2011, la balance alimentaire marocaine a affiché un solde déficitaire d'environ 5,9 milliards DH contre un excédent de près de 800 millions DH à la même période de 2010. Rebond des exportations des phosphates et dérivés Au terme des quatre premiers mois de l'année 2011, les exportations des phosphates et dérivés ont atteint près de 14,4 milliards DH, en hausse de 64% par rapport à 2010 et de 80% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, suite à une forte augmentation des cours. Leur part dans les exportations totales de marchandises est ainsi passée à 26% contre 19,5% en 2010. Les exportations des engrais naturels et chimiques ont rebondi de 143% sur un an, en raison d'un rebond du prix moyen de 54% et du volume exporté de 58%. Malgré une faible hausse du volume exporté (+4%), les ventes en valeur de phosphate brut ont augmenté de 63%, suite à la hausse du prix moyen de 56%, à 1.158 dirhams la tonne. Quant aux exportations d'acide phosphorique, elles ont marqué une hausse de 11%, tirées par une montée du cours moyen de 39%, malgré la baisse du volume exporté de 20%. Dans ce sillage, les importations de soufre brut ont augmenté de 152% à 1,5 milliard de dirhams, en raison d'un doublement du prix moyen et d'une hausse du volume importé de 23%. Les exportations des phosphates et dérivés devraient poursuivre leur hausse, soutenues par le redressement de la demande mondiale des fertilisants en ligne avec la flambée récente des cours internationaux des produits agricoles.