L'assemblée générale ordinaire du Widad de Fès, tenue en présence de 18 adhérents sur un total de 31, a été marquée par la démission fracassante du président Abderrazak Sebti, lassé visiblement de devoir débourser sans compter pour maintenir le club parmi l'élite. A l'en croire, le WAF ne peut plus s'aventurer en accumulant les dettes encore moins de se contenter de promesses non tenues, la saison 2010 – 2011 s'étant soldée par un déficit arrêté à 3930.578,57 DH (total recettes 12.456.009,10 DH contre un total dépenses 16.386.587,67 DH). Une interrogation de circonstance : Le WAF va-t-il faire un saut dans l'inconnu ? Une lecture attentive du rapport moral nous permet de relever que le doigt est mis d'une façon claire sur les difficultés qui ont entravé la marche de l'équipe, à telle enseigne que la relégation n'était pas loin de frapper aux portes des «blanconeri». Des dettes financières qui ont poussé le fisc local à procéder à la saisie des comptes bancaires du WAF pour des histoires d'arriérés remontant à ce qui a nécessité négociations et arrangements en attendant l'épuration définitive du dossier. De même, des contacts ont eu lieu avec l'administration des domaines de la place pour régler la situation juridique du clos, première source de revenus du club (entre 2 et 3 millions DH / an). Des démarches sensées rentrer dans le cadre de la restructuration du WAF à la veille de l'instauration du professionnalisme. A ce sujet, le bilan moral fait état de promesses faites par le conseil de la ville concernant la session d'un terrain de trois hectares destinés, entre autres, à abriter une école de formation, le WAF accordant un intérêt particulier à ce secteur puisque cette saison les juniors ont brillé au niveau du championnat de ligue et de région d'une part, les joueurs Nabil Cherradi et Adil El Ouardi sélectionnés respectivement chez les Olympiques et les juniors d'autre part (équipes nationales). Le rapport, enfin, reconnaît à sa juste valeur le travail effectué par le cadre Abderrahim Talib après deux saisons passées à Fès. Au lendemain de la démission de M. A Sebti, le quartier de Fès-Jdid a enregistré la mobilisation de bon nombre de sympathisants et de supporters à l'initiative d'anciens joueurs à l'image de Hassan Rafahia, une mobilisation matérialisée par des signatures collectées parmi les fans en vue de convaincre le président partant de revenir sur sa décision annoncée le 25 juin dernier. Par ailleurs, M. Noureddine Moussadaq, proche de Sebti et ancien widadi nous annonce en dernière minute que le président accepterait de continuer à la tête d'un WAF professionnel pourvu qu'à Fès, autorités, élus et décideurs daignent accepter que Fès a besoin de tous ses clubs et que les temps de cultiver la différence sont révolus. Comprendre par là que le WAF autant que le MAS a droit au respect de l'autre.