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«L'Islam reste la référence du PJD»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 13 - 04 - 2004

Saâd Eddine Al Othmani a été élu à une large majorité à la tête du PJD. Dans cet entretien, il trace les grandes orientations de son parti et les «cinq piliers» qui le composent. Il revient aussi sur le désistement de Mustapha Ramid et la réforme de la Constitution qui sera débattue lors d'une prochaine journée d'étude.
ALM : Quel sens revêt pour vous cette victoire avec une majorité écrasante ?
Saâd Eddine Al Othmani : A vrai dire, je ne m'attendais pas à une victoire avec un aussi grand nombre de voix. C'est une lourde responsabilité. Les membres du parti ont senti qu'ils étaient confrontés à de nouveaux défis, et avaient besoin de serrer leur rang et de rester unis pour que le parti poursuive sa voie en toute sérénité. Ils voient en moi la personne digne de leur confiance, et je n'épargnerai ni mon temps, ni mon énergie pour ne pas les décevoir.
Que pensez de la position de Mustapha Ramid qui a demandé à ce que sa candidature au poste de secrétaire général soit retirée ?
La liberté d'opinion est de vigueur chez nous. Si une personne a un avis différent, elle est tout à fait libre de le formuler. Cet avis est personnel et n'engage que son auteur. Malheureusement, on constate que la presse se jette sur un avis personnel, au préjudice des orientations et de la politique générale du parti.
Mustapha Ramid a réussi à imposer la révision de la Constitution parmi les sujets que les congressistes ont appelé à débattre lors d'une journée d'étude. Cette réforme constitue-t-elle une priorité
pour vous ?
Nous avons clairement dit que la réforme de la Constitution n'était pas une priorité pour nous dans les prochaines phases. Cela ne signifie pas que l'on ne va pas débattre de ce sujet et que nous n'allions pas émettre des avis là-dessus. Lors des journées d'études, nous allons discuter de ce sujet pour adopter une vision commune. Cela éviterait l'existence de divergences trop significatives entre les membres du parti. Cette recommandation des congressistes est sensée, et ce débat aura lieu dans le parti. J'insiste toutefois sur le fait que ce débat ne constitue aucunement une priorité pour le PJD. Notre priorité demeure la réforme de la politique. Les dernières élections communales ont prouvé l'existence de nombreuses irrégularités. La priorité est donc l'adoption de la loi relative à la création de partis politiques, comme cela a été préconisé par Sa Majesté le Roi.
Une charte doctrinale a été longuement discutée dans ce congrès. Quelles en sont les lignes directrices?
La charte doctrinale a été approuvée dans le cinquième congrès du PJD. C'est un document nouveau dans le parti. Parmi les lignes directrices du parti, on trouve la référence à l'Islam, l'intégrité territoriale, notre attachement à la monarchie, la démocratie, la justice sociale et le développement global. Les différentes orientations du parti s'articulent autour de ces cinq piliers.
Quels sont les principaux sujets qui ont été débattus lors des différents ateliers du parti ?
L'exercice du parti a été débattu dans les différents ateliers. Certains ont reproché au PJD le manque de cohérence dans les coalitions formées avec d'autres partis dans les communes urbaines collectivités territoriales. C'est tantôt la droite, tantôt la gauche. Des militants appellent à adopter une conduite homogène à ce sujet. Certains ont reproché au journal du PJD, “Al Asr“, de ne pas être à la hauteur de la place qu'occupe le parti sur la scène politique. Le parti doit avoir un journal fort, digne de son rayonnement.
On a remarqué que la référence à l'Islam a été édulcorée, comparativement avec l'idéologie du parti et ses congrès antérieurs. Est-ce une conséquence des attentats du 16 mai ?
Pas du tout ! Cela n'a aucun fondement ! Bien au contraire, les slogans et chants des congressistes et militants nous embarrassent quelque peu. Ecoutez-les répéter notre attachement à l'Islam ! L'Islam est toujours notre référence. Que ce soit dans le rapport politique ou la charte doctrinale du parti, nous citons en premier lieu la référence à l'Islam. La référence à l'Islam est soulignée dans ce cinquième congrès avec le même volume et le même impact que dans le programme politique du parti en 1997. Et toute personne qui parle d'un recul dans notre référence à l'islam peut comparer les documents antérieurs aux attentats du 16 mai et ceux qui sont issus du cinquième congrès du parti. L'islam demeure le socle d'où tient notre parti sa force.
Vous êtes alors un parti islamiste?
Je ne veux pas entrer dans les nuances de la langue française. Nous sommes un parti “islamii“, comme on dit en arabe. En d'autres termes, un parti islamique, qui se prévaut des valeurs de la fraternité et de la solidarité. Nous ne sommes en rien hors-la-loi puisque l'Islam est la religion de tous les Marocains. C'est même la religion de l'Etat marocain. Mais si ‘islamiste' veut dire terroriste, je tiens d'emblée à préciser que nous nous opposons au terrorisme avec la plus grande fermeté et la plus grande vigueur.
Quelle est votre vision de l'avenir du PJD, en tant que nouveau secrétaire général de ce parti ?
Mon travail s'inscrit dans la continuité de ce qui a été fait par le docteur Khatib et des instances du parti. Le travail du PJD est le fruit des efforts d'un groupe. Un travail collectif et complémentaire. Il n'a jamais été question du travail d'un individu. En dépit du poids du docteur Khatib, il veillait à ce que les décisions soient prises par le groupe et y adhérait. Du moment que le fonctionnement du parti est fondé sur le groupe, il ne peut y avoir de changement radical. C'est une continuité.
En cas de remaniement du gouvernement, est-ce que le PJD pourrait faire partie d'une coalition gouvernementale ?
Je ne pense pas que nous puissions participer à une majorité gouvernementale. Nous avons choisi d'être dans l'opposition et nous devrons le rester. A moins que les instances dirigeantes du parti ne modifient cette orientation. Chose qui me semble très peu probable pour le moment. Nous avons été les premiers à reprocher à l'actuel gouvernement une composition pléthorique. Nous n'allons donc pas ajouter notre parti à ceux, très nombreux, qui composent déjà l'actuel gouvernement.
Et dans le cas où ce gouvernement serait remanié...
Le Maroc a besoin d'un gouvernement fort, cohérent et réduit aussi bien dans ses effectifs que dans le nombre de partis qui le composent. J'espère que le PJD demeurera un parti politique influent dans la scène politique nationale, capable d'influencer par des orientations saines, en semant plus de transparence, de rigueur et de démocratie dans la vie politique au Maroc. Notre priorité dans la période à venir, c'est la lutte contre les inégalités sociales. L'assainissement de la vie publique par la lutte contre la délinquance financière et administrative qui paralysent le développement de notre pays.
Vous êtes fier de rappeler que vous avez invité des Marocains de confession juive au congrès. Pourtant à l'ouverture du congrès, un lecteur a choisi une sourate qui appelle à combattre les juifs et les chrétiens. Qu'en pensez-vous ?
Ce choix n'est pas celui du parti. C'est le lecteur qui a choisi le verset. Mais c'est une erreur de penser que cette sourate désigne les Juifs et les Chrétiens, en général. Le verset en question fait référence à des combattants, et il ne faut pas l'extraire de son contexte si l'on veut vraiment en saisir la teneur. D'ailleurs, j'ai bien précisé dans le rapport politique que l'Islam est la référence religieuse de tous les Marocains. Mais j'ai insisté aussi sur le fait qu'il n'existe pas de différence entre les citoyens marocains, quelles que soient leur religion ou leur race.
Vous avez également préconisé l'adoption de la graphie arabe dans la transcription de l'amazigh, et ce contre les recommandations de L'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) relatives à la graphie tifinagh qui a pourtant été approuvée par SM le Roi Mohammed VI…
L'IRCAM a choisi le tifinagh comme graphie de l'amazigh dans l'enseignement. Cet institut ne peut pas imposer à tous les Amazighs d'écrire en tifinagh. Cette liberté appartient à l'individu qui peut opter pour la graphie latine ou arabe. Donc, personne ne s'oppose aux recommandations de l'IRCAM quand il choisit d'adopter dans des textes personnels ou dans activités culturelles la graphie arabe. En ce qui me concerne, et je suis Amzigh et j'aime la graphie arabe quand j'écris en amazigh. Ma position personnelle est ferme sur ce sujet. L'amazighe doit se transcrire en arabe. Les Amazighs l'ont fait depuis des siècles, sans que cela ne mette en péril leur culture. Il existe un patrimoine riche dans ce sens. Je ne vois pas pourquoi je vais apprendre le tifinagh, rien que pour faire plaisir à l'IRCAM.


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