Selon la BAD, l'économie marocaine connaîtra un affaiblissement dû à la réduction prévisionnelle des activités touristiques, tout en estimant que le Royaume est parvenu à une relative stabilité macro-économique. Le dernier rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD), consacré au « développement rural et réduction de la pauvreté en Afrique », énonce des résultats plutôt positifs pour le Maroc. Les observateurs de la BAD relève que l'économie marocaine a enregistré un taux de croissance de 6% au titre de l'année 2001, contre une moyenne annuelle de 1,6% enregistrée entre 1997 et 2000. Cette évolution trouve son origine dans « l'amélioration des conditions climatiques et à d'importantes incitations fiscales ». Ces dernières ont particulièrement intéressé le secteur des BTP, celui du transport et les manufactures. Même si le taux d'inflation reste maîtrisé, la subvention de l'Etat en matière de pétrole y est pour beaucoup. Toutefois, le rapport de la BAD souligne la croissance du déficit budgétaire. Son taux a atteint 7,1% du PIB en 2001, contre une moyenne annuelle 4% entre 1997 et 2000. Par ailleurs, certaines conclusions ont été avancées par les analystes de la BAD. La réduction de l'assiette fiscale et des recettes publiques est estimée à 14%. Elle résulte de la baisse des recettes des exportations et des transferts de fonds des travailleurs marocains à l'étranger. Pour sa part la politique monétaire, malgré la dévaluation de 5% du dirham a enregistré « une correction de la parité en faveur de l'euro ». La BAD traite également de la démarche suivie par la banque centrale marocaine, qui misait sur une croissance de 9,5% de la masse monétaire pour l'exercice 2001. Objectif : faciliter l'accès au crédit pour le secteur privé et ramener son coût à 4,75% en 2001. Le bilan de la politique des privatisations a également été passé au crible par les observateurs de la BAD. Ils rappellent que depuis 1990, 60 entreprises ont été cédées au privé. Une cinquantaine d'établissements publics doivent également faire l'objet de passation. Le clou de cette opération demeure la cession des 35% du capital de Maroc Télécom et la déréglementation du secteur des télécommunications. Les prévisions en ce domaine durant l'année en cours concernent la cession de près de 40% de la Royal Air Maroc, la vente de la SOMACA et de la Régie des Tabacs. D'autres désengagements des pouvoirs publics sont attendus dans les secteurs de l'électricité et de l'eau. L'année 2001 s'est également distinguée par la dégradation des échanges. Elle se traduit par l'alourdissement de la facture pétrolière, la baisse des exportations et un déficit commercial de 2,1%. Autre constat. « Etonnamment en 2001, les recettes du tourisme ont poursuivi leur trajectoire ascendante (+39% environ), malgré le ralentissement de l'industrie touristique suite aux attentats du 11 septembre », note la BAD. Les 10 millions de touristes restent difficiles à réaliser. Du côté de la dette extérieure, les efforts d'ajustement et de reconversion sont salués par la BAD. De 15,68 milliards de dollars en 2001, elle comptabilise moins de 5 milliards qu'en 1988.