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«Le Royaume du Paradis» sous le feu de la critique
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 08 - 2004

Sa sortie officielle n'est prévue qu'en mai 2005. Et pourtant, «Kingdom of Heaven» (Le Royaume du Paradis) de Ridley Scott, tourné en partie au Maroc, commence d'ores et déjà à faire parler de lui. Retour sur des critiques, aussi «croisées» que véhémentes, d'un film qui se veut pourtant fair-play.
Son tournage ayant été entamé le 12 janvier dernier au Maroc, le prochain né du réalisateur britannique, Ridley Scott, n'a cessé depuis de susciter des réactions diverses, indépendamment du point de vue de chacun, mais unanimes quant à la méfiance par rapport aux faits que relate le film. Derrière cette polémique, le scénario de « Kingdom of Heaven ».
Écrit par William Monahan et produit par 20th Century Fox, ce projet d'envergure doté d'un budget de 130 millions de dollars suivra la trace d'un jeune forgeron (Bloom) qui devient chevalier et qui aidera à défendre Jérusalem contre les croisés au 12ème siècle. Au cours de son aventure, il tombera amoureux d'une princesse (Eva Green) promise à un autre. Une histoire à travers laquelle c'est toute l'Histoire qui a été revisitée, revue et corrigée. Les réactions, souvent critiques, fusent de partout. Les dernières en date ont été relayées par le quotidien américain «New York Times». Assurant que cette histoire est « fondée sur des personnages ayant existé, en l'occurrence Balian D'Ibelin et Salah Eddine », le quotidien remarque, d'abord, que les deux personnages ne se sont jamais « croisés» en vérité. Alors que Salah Eddine est mort en 1193, Balian D'ibelin n'était, quant à lui, né qu'en 1239. Mais là n'est pas le fond du problème. Le quotidien s'arrête davantage sur l'opportunité de ressusciter maintenant un vieux conflit religieux. Et le quotidien de citer Laila al-Qatami, porte-parole du Comité arabe-américain contre la discrimination, à Washington, qui n'a pas caché son inquiétude. « Il faut voir ce que l'idée d'un tel film signifie dans le discours américain aujourd'hui.
J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de rhétorique, de mots qui volent, avec des personnalités majeures affirmant que l'islam est incompatible avec le christianisme et les valeurs américaines. Ce genre de film va renforcer ce sentiment. »
Khaleb Abu el-Fadl, professeur à l'université de Californie à Los Angeles, également cité par le journal, estime, pour sa part, que «le scénario est offensant et plein de stéréotypes sur les Arabes et les musulmans. Je pense que ce genre de film enseigne la haine des musulmans ».
Ridley Scott dit ne pas comprendre ces critiques, lui qui considère faire simplement un film sur « une éthique de boy-scout », a-t-il récemment déclaré. « Mon œuvre est sur la nécessité de faire usage de son cœur et de sa tête, d'avoir une éthique personnelle.
Comment peut-on contester cela ? », peut-on lire sur les colonnes du «Courrier international».
Mais là n'est pas tout, d'autres voix, clamant tout à fait le contraire des avis précités, se sont également élevées. Cette fois-ci, en Grande-Bretagne, où le film est perçu comme une apologie du personnage de Salah Eddine, par opposition à la « barbarie » des croisés. Plusieurs personnalités britanniques, et pas des moindres, nous apprend le quotidien «Daily Telegraph», ont marqué une opposition farouche au film, mais pour des raisons complètement à l'opposé de celles précitées. Certains académiciens britanniques vont même jusqu'à accuser le réalisateur d'avoir déformé l'Histoire, en donnant une image favorable des arabes et des musulmans.
Si le film, avec en vedette, entre autres, Orlando Bloom, Jeremy Irons et Liam Neeson, est décrit par ses producteurs comme valable historiquement et désigné comme une fascinante leçon d'Histoire, ses détracteurs outre-manche, à leur tête le professeur Jonathan Riley-Smith, présenté par le «Telegraph» comme une autorité britannique en matière de Croisades, ne tarissent pas de critique à l'égard du scénario du film. Pour eux, « Kingdom of Heaven » est non seulement « faux», « ridicule », « pure imagination », mais aussi « dangereux ». Ceci, parce que les moines-guerriers ayant mené la guerre contre Salah Eddine y sont dépeints comme étant « les méchants».
Alors que Salah Eddine est présenté comme un leader qui a su faire s'allier musulmans, chrétiens et juifs pour défendre Jérusalem. Un véritable « héros de la paix », comme a dit le porte-parole du réalisateur qui va être rejoint, dans sa cause comme dans sa guerre, par tous les héros du film. Ce qui est, du point de vue historique, et toujours d'après le porte-parole de Ridley Scott, vrai. Une affirmation qui n'est pas pour plaire au professeur Riley-Smith. Ce dernier avance que « Kingdom of Heaven est un amas de non-sens». Et d'ajouter que le film n'est autre qu'une version romantique du « Talisman », livre consacré aux croisades et écrit par Sir Walter Scott. Un livre publié par ailleurs en 1825 et qui décrit les musulmans comme fins et civilisés. Pour Dr Jonathan Philips, conférencier d'Histoire à l'Université de Londres, en défendant Salah Eddine, c'est le fondamentalisme islamique que défend M. Scott. Pour lui, le film est la version d'Ossama Ben Laden de l'Histoire. Une lecture que rejette d'ailleurs le porte-parole de Ridley Scott.
Pour ce dernier, « la présentation positive faite des Arabes est une manière d'être juste. Nous espérons que le monde musulman aura l'occasion de voir comment l'Histoire a été rectifiée ». Comme quoi, aussi bien l'Histoire que le cinéma ont été rattrapés par la pseudo-guerre contre le terrorisme. Et gare à celui qui ose avancer que les musulmans sont autre chose que des terroristes.


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