Ceux qui contestent l'avènement de l'ère nouvelle par esprit revanchard ou par résistance au changement devront déchanter. La démocratie marocaine est en marche avec la vitesse graduelle et les normes exigées par l'ancrage de ce processus dans les mœurs d'une nation. Ceux qui contestent l'avènement de l'ère nouvelle par esprit revanchard ou par résistance au changement devront déchanter. La démocratie marocaine est en marche avec la vitesse graduelle et les normes exigées par l'ancrage de ce processus dans les mœurs d'une nation. La démocratie ne se décrète pas, elle s'installe dans le temps avec ses multiples mécanismes, ses outils juridiques, administratifs et électoraux. Le gouvernement d'alternance a mené, avec un train d'exécution acceptable, ce processus jusqu'au terme de son mandat. Certes tout n'était pas parfait, mais la volonté et la bonne foi de l'équipe gouvernementale ne peuvent aucunement être mis en cause. À preuve cet acheminement d'un dossier aussi brûlant que celui du CIH depuis son enquête préliminaire en passant par plusieurs étapes pour atterrir en fin de compte devant la justice. La loi a été respectée rigoureusement en tenant compte des droits des uns et des devoirs des autres. Personne n'est en mesure de prouver que cette enquête a été bâclée comme le fut l'assainissement de 1995 ou que les faits reprochés aux mis en cause relèvent de règlements de comptes. L'affaire a commencé avec un rapport de l'inspection des finances et a été relayée, pour la première dans l'histoire du Maroc, par une commission d'enquête parlementaire avant que celle-ci ne soit peaufinée par les investigations de la police judiciaire. Il est encore plus difficile de taxer la commission parlementaire de partialité quand on sait que ses 23 membres proviennent de plusieurs groupes parlementaires. Autrement toute suspicion est écartée quant à la bonne foi des représentants de la nation qui peuvent, certes, commettre des erreurs lesquelles seraient rattrapées par la police judiciaire et le juge d'instruction. Ce qui est encore plus réconfortant dans cette affaire, c'est que l'arrestation des mis en cause dans l'affaire du CIH comme celle de la BP ne s'est produite qu'après la fin des élections législatives. C'est dire aussi que le gouvernement n'a pas influencé la justice pour que les accusés soient apprehendés avant ou en pleine campagne électorale afin de servir les intérêts des partis de la coalition. Il faut se rendre à l'évidence et convenir que la majorité de la population récuse l'ère de l'impunité sans que cette attitude ne soit assimilée à l'acharnement ou à la chasse aux sorcières. C'est une réaction normale de gens ou plutôt de contribuables qui sont directement touchés par la dilapidation des deniers publics. La population a trop souffert d'une justice à deux vitesses pour qu'elle n'ait pas droit de cité dans des détournements qui grèvent le budget de l'Etat et par conséquent celui des bourses moyennes. Il est vrai que la cour spéciale de justice n'a plus raison d'être dans le Maroc nouveau. Mais comme la réforme de la justice n'a pas été menée à terme pour que les tribunaux ordinaires puissent la suppléer, il est difficile aujourd'hui de s'en passer. Autrement, tout le monde souhaite que le procès des fonctionnaires accusés se passe dans les meilleures conditions avec le maximum d'équité.