Le Centre culturel de l'Agdal a abrité, ce samedi 14 mai, un concert de Gospel. Organisée par l'association Lawnouna, cette manifestation se veut un espace d'échange entre les Subsahariens et les Marocains. Des chants «acapella» étaient à l'honneur, ce samedi soir au Centre culturel de l'Agdal. Ils étaient une vingtaine, du groupe All men à venir animer un concert de gospel et de chants africains. Ce concert a été organisé sous l'initiative de l'association tout fraîchement créee: Lawnouna. C'est en fait la première activité à but socio-culturel organisée par cette association. Cet organisme à but non lucratif aurait pour mission d'organiser des activités pour le dialogue entre les Africains subsahariens et les Marocains. Ce concert de Gospel, organisé ce samedi 14 mai à 19 heures au Centre culturel de l'Agdal, entre dans cette perspective. Les recettes de ce concert seront, selon Lawnouna, «versées à deux autres associations, l'AEA (Organisation internationale d'aide et d'assistance aux étudiants africains) et l'AFVIC (Association des amis et familles des victimes de l'immigration clandestine)». Le groupe All men a donc été invité au Maroc pour animer un concert de gospel et de chants africains. Cette formation, qui s'est épanouie aux Etats-Unis, regroupe en fait des musiciens de nationalités différentes. Ils viennent du Burkina Faso, du Congo, du Cameroun et de Madagascar. Ils ne possèdent pas la même culture, mais ils se réunissent autour de la même musique : le gospel. Ce groupe de choristes, dirigé par le Dr Martin Sanou, reprend l'héritage de l'engagement véhiculé par les Gospel songs». Ils chantent des liturgies acapella, accompagnés de congas ou de djembés. Ils ont proposé 3 séquences, une de negro spiritual, une autre de gospel contemporain et enfin une dernière de chants africains. Des classiques comme «Amazing grace», «We wish you well» et l'incontournable «Oh happy day». Le point commun de tous ces chants c'est qu'ils implorent la grâce de Dieu et son pardon. L'histoire raconte que l'origine de ces chants vient du temps de l'esclavage. Ces chants ont en effet des racines africaines. Au XVIIème siècle, ils étaient plusieurs Noirs a être exportés aux Etats-Unis. Ils faisaient part de leur souffrance à travers les chants. Ils imploraient Dieu et lui demandaient de venir à leur secours pour diminuer leurs souffrances. Ces chants ont pris, par la suite, une connotation religieuse. Le gospel, qui signifie «évangile», a commencé à être chanté dans les églises. Plusieurs groupes se sont constitués et ont construit leur renommée sur le plan international. All men fait partie de jeunes groupes qui ont le gospel pour credo. Le public marocain a eu l'occasion de découvrir cette formation ce samedi soir. Le groupe a présenté 5 chansons du negro spiritual qui associe le chant aux circonstances de la vie et 6 chansons du gospel contemporain. Ensuite le public a découvert «Midgnight Shem's». C'est une formation de 6 jeunes Marocains de Kénitra qui font du «gnawa gospel». Ils ont pour habitude de participer aux éditions du boulevard des jeunes musiciens à Casablanca. Ils pratiquent un nouveau genre encore peu connu. Ils ont surpris voire impressionné le public. Leur principe : chanter de la musique du patrimoine gnaoui sans aucun instrument. Ils chantent, de leur part, des chants gnaoui et également des chansons du répertoire de nass el-Ghiwnane. Une vraie originalité et une nouvelle façon de faire du gospel. Ainsi, Midnight Shem's ont chanté «Ya karimo», «Wa lâfou», et «Fin ghadi biya». En somme, le spectacle de samedi soir a été une occasion pour les férus de gospel d'écouter des chants traditionels tradition séculaire. Une musique qui, avec les âges et les génarations, a pris une allure contemporaine et tout public. Le temps d'une soirée, les All men ont chanté et les Midnight shem's sont venus à leur rencontre pour un brassage plein d'originalité.