La Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), composante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a de nouveau affiché son alignement sur la thèse séparatiste défendue par l'Algérie concernant le Sahara marocain. Une posture assumée publiquement par son représentant à Alger, Nader Al-Qaisi, lors d'un événement organisé à l'occasion du 48e anniversaire de la création du mouvement, en présence de représentants du polisario. Selon une publication de l'+agence de presse+ du front séparatiste, Al-Qaisi a affirmé que « la lutte des peuples palestinien et sahraoui serait commune pour la liberté et l'autodétermination », reprenant mot pour mot la rhétorique algérienne autour d'un dossier, pourtant encadré par des processus onusiens clairs et par un consensus international de plus en plus favorable à la solution marocaine. Cette prise de position révèle, selon plusieurs observateurs, les contradictions profondes d'un courant politique palestinien qui a longtemps fondé sa légitimité symbolique sur les notions d'unité arabe et de lutte collective contre la fragmentation, tout en soutenant aujourd'hui un projet séparatiste ciblant l'intégrité territoriale d'un État arabe. Ce n'est pas la première sortie du genre. À la mi-2024, le même responsable avait accusé le Maroc, dans des médias algériens, de « collusion » avec Israël, allant jusqu'à qualifier le Royaume de « puissance occupante » au Sahara, des propos qui avaient déjà suscité l'indignation au sein de cercles diplomatiques palestiniens. Ces déclarations interviennent paradoxalement au moment où le FPLP appelle, dans un communiqué politique récent, à « élargir la mobilisation arabe et internationale en faveur de la Palestine », et à « reconstruire l'unité nationale palestinienne » à travers une réforme en profondeur de l'OLP et de ses institutions, censée mettre fin aux divisions internes. L'OLP désavoue une dérive individuelle Contacté par Hespress, un responsable au sein de l'Organisation de libération de la Palestine a tenu à prendre ses distances avec ces déclarations, affirmant que « les propos de Nader Al-Qaisi n'engagent que lui ». « L'OLP, en tant que cadre représentatif du peuple palestinien, a toujours exprimé son soutien clair et constant à l'unité territoriale du Royaume du Maroc, Sahara compris », a-t-il dit. Il a de même rappelé que la position officielle palestinienne s'inscrit dans le respect des décisions de la légalité internationale, y compris la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara, ajoutant que « ces orientations sont en parfaite cohérence avec l'approche majoritaire du monde arabe et musulman ». Pour le responsable palestinien, « les appels à la division et à l'encouragement des projets séparatistes visant un pays frère comme le Maroc sont non seulement irresponsables, mais nuisent aussi à l'unité arabe que le peuple palestinien appelle pourtant de ses vœux ». Cette sortie, somme toute sans importance ni conséquences, confirme, une fois de plus, que le dossier du Sahara est instrumentalisé par certains acteurs idéologiques au service d'agendas régionaux précis, au détriment de la cohérence politique et de la solidarité arabe qu'ils prétendent pourtant défendre.