La galerie marrakchie MCC présentera du 3 avril au 29 mai les œuvres de l'artiste pluridisciplinaire marocain Amine El Gotaibi le temps de l'exposition/action appelée «Visite à Okavango». Un événement dans lequel l'artiste tisse, selon la galerie, un passage vers la lumière. Un travail qu'il a entamé depuis 2011. «De la genèse à l'œuvre totale, l'artiste conçoit Visite à Okavango, un laboratoire spatio-temporel africain à la rencontre de 16 pays, de leurs artistes et de leurs territoires», indique cet espace d'art à propos de l'exposition. En détail, «Visite» traverse 9 projets développés entre 2011 et aujourd'hui par Amine El Gotaibi. Le tout dans une scénographie immersive et labyrinthique. «Comme en atteste l'exposition, cette période est irriguée par une révélation, prélude à un cheminement dans lequel chaque projet de l'artiste vient s'inscrire tel un nouveau chapitre ouvrant un ensemble de questions», ajoute la galerie. Mieux encore, la source de ce parcours remonte, selon MCC, à 2007, lorsque Amine El Gotaibi amorce son projet «Rivière sèche» qui interroge la notion de rivière sèche comme symbole de fertilité et comme métaphore d'un pouvoir stérile. «Quatre ans plus tard, il découvre l'existence d'Okavango, l'un des plus grands fleuves endoréiques au monde et dont le delta ne rejoint pas la mer, mais, le désert du Kalahari au Botswana», poursuit la même source. Cette découverte bouleverse El Gotaibi qui, dès lors, ressent l'impérieux besoin de rendre visite à Okavango, devenu symbole d'émancipation, libérateur des normes et éveil absolu à l'altérité. En tout, l'exposition/action «Visite» trace le lien et le cheminement de l'artiste à travers son œuvre vers Okavango et vers l'Afrique. Pour l'artiste, «Visite» crée le moment parfait pour produire les œuvres restées en gestation pendant plusieurs années. Le public y découvrira une sélection d'œuvres pour la plupart inédites, issues des 9 projets, et qui ainsi rassemblées racontent Visite à Okavango qui est une destination tout autant qu'un chemin collaboratif à l'échelle du continent africain, générant tour à tour l'essentiel des valeurs humaines. Et ce n'est pas tout ! Comme plate-forme, «Visite à Okavango» invite des artistes locaux conscients et engagés pour leur pays, non connus en dehors de leurs frontières. Pour rappel, Amine El Gotaibi est diplômé de l'Institut national des beaux-arts de Tétouan en 2008. En début 2020 en préambule à ce projet, c'est en Afrique du Sud, non loin d'Okavango, qu'Amine El Gotaibi alors résident à la fondation Nirox, réalise l'ambitieux Sun(W)hole_piece cradle 1 : un mur en terre pisé de 15 mètres de long percé d'un trou comme un appel positif contre l'immobilisme. En octobre 2019 lors de la Biennale Young Congo, il présente son installation monumentale Ba moyi ya afrika (Les soleils d'Afrique), une œuvre originale composée d'une dizaine de projecteurs – tels des soleils qui illuminent le continent. Celle-ci s'institue comme prolongement à la réflexion qu'il a amorcée en 2016 sur la notion des territoires avec Attorab Al Watani (Territoire national): une œuvre participative s'étendant sur l'ensemble des régions du Maroc et présentée à Marrakech lors de la COP22. Et bien avant, il a enchaîné les créations ayant fait l'objet d'expositions nationales et internationales.