L'opération de privatisation de quelque 12.000 entreprises publiques algériennes s'est révélée peu concluante à ce jour, avec seulement 430 entreprises qui ont trouvé preneur, alors que 161 entreprises parmi ce lot sont proposées à la dissolution faute d'acquéreur, selon un document public diffusé par la presse. 13.822 emplois sont ainsi menacés par la fermeture de ces unités déstructurées qui s'activent principalement dans le bâtiment, l'agro-alimentaire et le textile, précise ce document émanant du ministère algérien des Participations et des Investissements. L'opération de privatisation massive lancée par le gouvernement algérien depuis plus d'une année (soit 1.200 entreprises publiques sur les 1.303 existantes) est qualifiée de "semi-échec" puisque n'ayant abouti à la cession que de 430 unités, et ce pour diverses raisons liées notamment à l'absence de marché, de moyens de production adaptés, ou aux contraintes sociales imposées aux éventuels acquéreurs. Compte tenu du nombre de ménages concernés, ce sont 100.000 personnes qui seront affectées par les mesures de dissolution des entreprises non viables. Les retards dans le paiement de salaires des employés de ces entreprises s'élèvent à quelque deux milliards de dinars. Les wilayas les plus touchées par ces fermetures sont celles d'Alger, avec 23 entreprises et 4.220 travailleurs menacés, Batna (5 entreprises et 437 emplois), Blida (sept entreprises et 942 employés) et Bouira (9 entreprises et 458 employés). Sont également concernées, les wilayas de Tlemcen et Tiaret avec 8 entreprises chacune et plus de 900 emplois au total. Les entreprises proposées à la dissolution s'activement principalement dans les secteurs des le bâtiment, et travaux publics et hydraulique ( BTPH), soit 65 avec un effectif de 6539 employés, les entreprises agricoles et de la filière agro-alimentaire au nombre de 56 ainsi que celles spécialisées dans le textile, la confection, le cuir et le bois. Le secteur du transport où des entreprises sont en butte à des impayés de salaires cumulés de plusieurs mois, feront également les frais de cette opération de mise en liquidation, est-il précisé. Le total prévisionnel des entreprises, qui seront privatisés à fin 2006, table sur un nombre de 500 unité, sachant qu'entre juin et décembre 2005, quelque 270 entreprises ont été privatisées dont 67 privatisations totales, 22 partielles, 60 reprises par les travailleurs, 18 opérations de partenariat et 58 cessions aux institutions publiques. Le montant des dettes rachetées par les acquéreurs se montent à 32 milliards de dinars.