Employés sans vrai contrat, au noir ou dans le secteur informel, de nombreux travailleurs admis à bénéficier des facilités des aides publiques s'inquiètent pour leur survie. Certains travailleurs du secteur informel, à revenu faible ou intermédiaire et faisant parti des trois quarts des personnes ne bénéficiant d'aucune couverture sociale et inscrit dans le registre d'assistance médicale destinée aux ménages les plus démunis (Ramed), s'impatientent afin de bénéficier de l'aide annoncé par l'Etat, jusqu'à 1.200 dirhams. Parmi eux, des familles qui vivent au jour la journée dans toutes les villes et villages, et qui, pour cause de malheur de fléau, peinent à s'entretenir. Plusieurs travailleurs affirment leur incapacité à pourvoir de loin à leur subsistance, et purgent leur quarantaine plongés dans la désolation., au moment où, pour exténuer le péril de la contagion, le gouvernement a décrété quatre semaines supplémentaires de confinement. La situation retient l'attention au Maroc, avec un taux d'activité très bas (moins de 50%) et un taux d'emploi informel de 79,9% selon les chiffres publiés en 2018 par l'Organisation internationale du Travail (OIT). Si une plate-forme électronique a été lancée ex-nihilo pour permettre aux travailleurs du secteur informel de bénéficier de l'assistance publique, force est de reconnaître que le traitement des dossiers connaît certaines longueurs. Tous ceux qui ne figurent sur aucun registre officiel et dont l'existence administrative est précaire attendent aussi leur tout pour profiter de l'aide publique, soumise à certaines conditions. Face au contrecoup social, un conseil de veille économique spécial a déjà adopté des mesures d'aide pour les entreprises et les travailleurs, des primes mensuelles de 2.000 dirhams pour les salariés affiliés à la sécurité sociale qui dépourvu de leur emploi, ainsi que, si demandé, des reports d'échéance pour les crédits bancaires. Et « des mesures d'accompagnement pour les quelque quatre millions de ménages du secteur informel sont en cours de discussion » pour un déploiement prochain, avait assuré Mohamed Benchaâboun, le ministre de l'Economie. Le tout financé par un fonds d'aide d'urgence de plus de 34 milliards de dirhams alimenté à la fois par l'Etat et par les contributions d'entreprises ou de privés.