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Le manque d'eau fait peser une lourde menace sur le Maroc, un sursaut citoyen s'impose
Publié dans Barlamane le 15 - 07 - 2022

L'irrigation consomme environ 80 % de l'eau du Maroc chaque année. Une reconsidération du poids excessif du secteur agricole dans l'économie marocaine et une responsabilité citoyenne sur l'importance de l'eau doivent être érigées en priorités.
Nos barrages sont presque à sec, les plus optimistes des écologistes le sont aussi. L'Organisation météorologique mondiale tire la sonnette d'alarme, la terre se vide de son or bleu. En 2015, l'Organisation des Nations unies avait alerté dans son rapport annuel qu'au rythme actuel «le monde devrait faire face à un déficit hydrique global de 40 %» dès 2030.
Faut-il l'écrire ? le Maroc est confronté à son déficit pluviométrique le plus grave depuis septembre 2021 et une baisse alarmante des réserves des barrages de près de 89 % par rapport à la moyenne annuelle, comment le confirment les statistiques officielles.
Il faut finir par croire qu'aucune misère n'épargnera cette génération ni celle à venir. Les prédictions du ministère de l'agriculture ne sont guère joyeuses : la sécheresse devrait s'intensifier progressivement au Maroc jusqu'en 2050 sous l'effet d'une pluviométrie très capricieuse (- 11 %) et d'une augmentation des températures (+ 1,3 °C).
L'ombre d'une grave pénurie d'eau douce se profile sur la scène mondiale et sans grande surprise le bassin méditerranéen est en alerte rouge. Au Maroc, le développement économique et social est intimement lié au secteur agroalimentaire, qui représente 21 % du PIB et près de 38 % de l'emploi. Et les mises en gardes sont éloquents : le pays n'a pas enregistré une telle situation depuis le début des années 1980, selon les spécialistes des politiques de l'eau.
Le Maroc est loin d'être une exception, pire encore nous faisons partie de la liste restreinte des 20 pays les plus menacés. Connu sous l'horrible nom de « La diagonale de la Soif », la zone géographique s'étendant du Royaume chérifien jusqu'à la péninsule indienne est une région à forts enjeux géopolitiques liés directement aux ressources hydriques. Les collapsologues prophétisent déjà les scénarios les plus lugubres pour cette partie du monde si rien n'est fait pour inverser la tendance.
Il est vrai qu'à force d'avoir le luxe des robinets open-bar, on pourrait facilement oublier la nature aride de nos terres et que notre ciel n'a pas pour première qualité la générosité. Néanmoins ce luxe se perd de plus en plus dès qu'on s'éloigne de l'axe Casablanca-Rabat. Le « Jour Zéro » n'est plus un avenir à craindre mais une réalité qu'a connu la région de Souss-Massa lors des dernières coupures imposées par la RAMSA pour rationaliser la consommation des foyers.
Depuis et heureusement, les robinets ont repris leurs flots mais étonnamment la leçon n'a pas grandement servi. Les modes de vie n'ont pas changé d'un iota. Nous sommes toujours de plus en plus gourmands en eau.
Agadir, à son tour, s'est offert un petit luxe de quelques hectares : un parc urbain flambant neuf. Un poumon pour la ville certes ; mais tant qu'un arrosage 100% écoresponsable n'est pas encore strictement respecté, il est légitime de se poser la question suivante : Priorité au vert ou au bleu ? Il est à rappeler que la menace d'un déficit en eau potable menace Agadir à hauteur de 70 % en mars par rapport à ses besoins. Un risque contrôlé grâce à la nouvelle station de dessalement alors que les plans pour l'élargir sont plus que jamais d'actualité.
Les chiffres sont pourtant là pour nous rappeler que la menace pèse sur tous et ce même dans le confort du quartier le plus aisé de la capital du royaume. Ce que nous pensons être acquis aujourd'hui ne le sera pas éternellement. Nizar Baraka, le ministre de l'Equipement et de l'Eau, a récemment souligné que nos réserves ont connu une baisse importante d'environ 84% par rapport à l'année normale. Les disponibilités annuelles en eau douce par marocain sont actuellement établies à 600 mètres cube, nous sommes très loin des 2500 mètres cube par habitant recensés en 1960.
Ces constats sont clairement inquiétants, les discours des politiques se succèdent et les promesses se multiplient. Oui, des promesses. Nous en sommes là. On passe de la promesse d'un monde futuriste tel que l'avait imaginé les plus grands scénaristes d'Hollywood à une simple promesse modeste de la garantie d'accès à l'eau potable pour les 40 prochaines années.
En réalité, derrière chaque initiative à visée écologique se cache l'entrelacement indémêlable que forment l'intérêt économique et la réalité environnementale. Les cœurs chavirent pour les deux, à tort ou à raison.
Face à ce dilemme, l'intelligence humaine ne cessera de me surprendre. A défaut de remettre en question notre modèle agricole, on innove pour artificialiser nos ressources. Moins de cultures d'avocatier ? c'est impensable. Dessalons l'eau de mer, ça a l'air plus facile.
Si le programme 2020-2027 d'approvisionnement en eau potable sont plus que salutaires et rassurants pour les futures générations, il n'empêche que la crise est imminente et que les solutions à long terme ne suffisent pas à elles seules pour contrer la pénurie.
La campagne de sensibilisation contre le gaspillage de l'eau a été officiellement lancée par le ministère de tutelle. Chaque citoyen est appelé à en être acteur. Touristes et MRE inclus.
Et si l'histoire du Maroc est faite de collectivité et de solidarité, il est temps de renouer avec ces valeurs pour que la société urbaine reprenne conscience du destin commun qu'elle partage avec le monde rural. Par une consommation responsable cet été, irriguons le pays par notre volonté à changer la donne même à notre petite échelle… Les agriculteurs n'auront d'autre choix que de suivre le mouvement tôt ou tard.


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