Mon intention n'est pas de suggérer aux lecteurs une éventuelle réédition du scénario suivant. D'ailleurs, les circonstances et le contexte ont complètement changé et l'appréhension de nos relations avec le voisinage valent une approche nouvelle. Mon but est simplement de revenir à l'histoire, de voir comment feu SM le Roi Hassan II et le président Chadli Bendjdid avaient procédé, en 1988, pour dépasser la situation de rupture des relations diplomatiques, alors décidée par le Royaume , 12 ans plus tôt (janvier 1976), suite à la reconnaissance par l'Algérie, la première sur la planète Terre, de la fantomatique république Sahraouie, qui a élu domicile, depuis, dans la région de Tindouf. Feu SM le Roi Hassan II avait reçu le 10 mai 1988 des émissaires algériens, et non des moindres, envoyés par le président Chadli Bendjdid, porteurs d'une invitation personnelle au Souverain, pour participer au quatrième sommet arabe extraordinaire qui devait se tenir du 7 au 9 juin 1988 dans la capitale algérienne. Le président Chadli Bendjdid, qui avait rencontré le Souverain marocain à deux reprises, à la frontière algéro-marocaine, dans le cadre de bons offices arabes (Arabie saoudite) (1983 et 1987), avait notamment dépêché un poids lourd à l'époque. Il s'agissait de Mohamed Chrif Messaadia, idéologue du FLN. Feu SM le Roi Hassan II aurait alors estimé devant ses hôtes qu'il ne pouvait pas faire le déplacement à Alger, alors que les relations diplomatiques entre les deux pays étaient rompues. Les deux pays décidèrent alors, suite à une navette Rabat-Alger, le rétablissement immédiat des relations diplomatiques et la nomination d'ambassadeurs de haut rang dans les deux capitales. Feu SM le Roi Hassan II nomma son médecin personnel, le PR Abdellatif Berbiche, tandis que le président Chadli Benjdid désigna son ambassadeur à Paris, Abdelhamid Mehri. Le Souverain défunt se rendit à Alger en bateau et participa au sommet arabe, qui a été l'occasion pour les chefs d'Etat des pays du Maghreb de se retrouver à Zeralda, pour un mini-sommet précurseur de l'Union du Maghreb arabe (UMA), née une année plus tard à Marrakech. Un petit incident a failli dissuader feu SM le Roi Hassan II de participer à l'ouverture du sommet. Un membre du polisario avait été aperçu dans le hall de l'hôtel El Ourassi, qui abritait le sommet arabe. Le président Chadli Bendjdid avait alors envoyé au Souverain des émissaires au port d'Alger pour rassurer le Souverain, après que les services de sécurité algériens eurent chassé l'élément du polisario de l'hôtel. les relations avaient évolué positivement entre les deux pays, jusqu'en 1994, date à laquelle un attentat contre l'hôtel Atlas Asni à Marrakech avait été perpétré, faisant des victimes occidentales, le 24 Aout, dont les auteurs étaient tous des franco-algériens. *journaliste et écrivain