Abdelmadjid Tebboune a tenu des propos sans équivoque sur le dossier taïwanais, les Chinois ont été interloqués face à son insistance à soutenir le séparatisme du Polisario. Le président chinois Xi Jinping, soucieux de s'ouvrir vers de nouvelles sources d'approvisionnement en énergie, a plaidé mardi pour un renforcement des liens avec l'Algérie. Abdelmadjid Tebboune, qui a entamé le 17 juillet une visite d'Etat de cinq jours en Chine, la première depuis son accession à la présidence de son pays fin 2019, était une nouvelle fois victime de ses contradictions : s'il a affirmé soutenir la «politique d'une seule Chine», c'est-à-dire ne reconnaître officiellement qu'un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, le président algérien a étalé ses obsessions antimarocaines. «Condamner les forces séparatistes militant pour l'indépendance de Taïwan et appuyer le Polisario et ses velléités destructrices en Afrique du Nord, quelle cohérence !», ironisent nos sources, lesquelles rappellent que la position de Pékin, selon laquelle Taïwan est une partie inaliénable de la Chine unique, jouit d'un appui algérien tandis que la junte s'active partout pour voir le Maroc morcelé. Surtout, l'Algérie, isolée diplomatiquement, cherche à rejoindre le groupe des BRICS, qui comprend la Russie et la Chine, un conglomérat qui serait contrepoids de taille face aux puissances économiques occidentales dominantes. Sauf que les BRICS, qui comprennent l'Inde, l'Afrique du Sud et le Brésil, ainsi que l'Organisation de Coopération de Shanghai, ne sont pas sur la même longueur d'onde sur ce sujet. L'appartenance au groupe des BRICS est un des points cardinaux dans le domaine de la politique étrangère algérienne. L'Algérie, en mauvaises relations avec ses voisins européens, surtout la France et l'Espagne, entend utiliser l'arme de l'énergie pour revenir sur le devant de la scène. En Russie, Tebboune est inaudible quand il attaque le Maroc Si le président russe Vladimir Poutine a exprimé son souhait de renforcer le «partenariat stratégique» entre Moscou et Alger, en recevant Abdelmadjid Tebboune, il a été peu réceptif au discours de de ce dernier sur l'affaire du Sahara. Sous les ors de la salle de réception Saint-Georges, au Grand palais du Kremlin, Abdelmadjid Tebboune, qui assure le dossier du Sahara est entre le Maroc et le Polisario, a défendu les visées séparatistes des milices de Brahim Ghali. Sauf que la Russie, comme la Chine, cherche à s'imposer comme le partenaire privilégié de plusieurs Etats en Afrique, et les deux puissances tiennent à cultiver des rapports solides avec le Maroc. Tandis qu'Abdelmadjid Tebboune ajourne incessamment une visite d'Etat en France maintes fois annoncée, la communauté internationale exprime de plus en plus son attachement à l'intégrité territoriale du Maroc.