Le ministre de l'intérieur Abdelouafi Laftit a fermement souligné, dans une circulaire consultée par Barlamane.com, «l'impérieuse nécessité» pour les collectivités territoriales «de placer les projets liés à la gestion de l'eau au cœur de leurs priorités dans l'élaboration de leurs budgets pour l'année 2025», en raison des défis pressants liés aux changements climatiques et à la rareté des ressources hydriques. Le Maroc, qui enregistre une baisse annuelle moyenne des précipitations de près de 21 % au cours des deux dernières décennies, fait face à un déficit hydrique préoccupant, avec des réserves en eau qui avoisinent actuellement à peine 30 % de leur capacité globale. Cette injonction, adressée aux walis des régions et aux gouverneurs des préfectures et provinces marocaines, détaille les lignes directrices pour la préparation et l'exécution des budgets des collectivités territoriales au titre de l'année 2025. Les projets hydriques revêtent une importance stratégique dans un contexte où le stress hydrique affecte déjà 60 % des communes rurales du pays, avec des prévisions annonçant une aggravation si des mesures rapides ne sont pas rapidement adoptées. Dans sa circulaire, M. Laftit a insisté sur «l'importance cruciale» de l'accélération de la mise en œuvre des projets programmés dans le secteur hydrique, conformément aux orientations royales. À cet égard, «les collectivités territoriales sont invitées à adopter une gouvernance financière stricte et à rationaliser leurs dépenses, en veillant à ce qu'aucun retard ne soit pris dans l'exécution des projets destinés à renforcer l'accès à l'eau potable», note le texte. Actuellement, près de 40 % de la population rurale du Maroc dépend de systèmes d'approvisionnement en eau fragiles. Pour faire face à l'épuisement progressif des ressources hydriques, le gouvernement a alloué une enveloppe budgétaire de 115 milliards de dirhams pour la période 2020-2027, dédié au programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation. Les collectivités territoriales sont ainsi priées de consacrer une part substantielle de leurs ressources à la réalisation de ces projets afin de garantir la continuité de l'accès à l'eau dans les zones vulnérables. Le gouvernement aspire à augmenter la capacité de stockage des barrages à 32 milliards de mètres cubes d'ici 2030 et la réutilisation des eaux usées traitées devrait passer de 25 à 100 millions de mètres cubes par an d'ici 2025, un objectif auquel les communes devront activement participer. M. Laftit a également insisté sur la nécessité d'une gestion budgétaire rigoureuse fondée sur la rationalisation des dépenses de fonctionnement, en vue de financer les infrastructures nécessaires, notamment la construction de nouveaux barrages, le développement des réseaux de distribution et la promotion de technologies innovantes pour le traitement des eaux usées.