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MAGAZINE : Kouider Bennani, le cinéma quand on aime la vie
Publié dans L'opinion le 13 - 07 - 2025

Parmi ceux appelés à la haute destinée du Centre cinématographique marocain (CCM), on ressort avec trois noms bouleversants de pragmatisme, tonnants et tonitruants. Ils se nomment tel un déchirement orageux. Le Maroc les a eus, plus depuis. Cela fait partie des spécificités incompréhensibles d'une contrée pourtant assez éloignée des tractations réfléchies. Les trois dompteurs de cette inénarrable jungle s'intitulent Nour-Eddinee Saïl, Souhaïl Benbarka et Kouider Bennani.
Commençons par le sympathique agriculteur, homme radio-télé et cinéma. Sa tâche première est de soupeser les aléas d'une chaîne au bord du manichéisme. La mission n'est pas de tout repos mais quelques bonnes volontés se manifestent ça et là. De nos jours, gérer une télévision est d'une facilité désinvolte. On rassemble quelques poids mouches qu'on qualifie de guerriers en oubliant de les draper d'armes. Intellectuellement, le choix préalable tombe sous tous les sens du bouleversement stratégique. Et cela démarre mal, très mal. Le reste, on le voit, on l'écoute, non sans se lamenter. Au début des années 1970, le combat est autre. Un matheux originaire de Taza est approché pour maintenir à flots une barque appelée à se doter d'un moteur à vitesses variables. Il s'appelle Kouider Bennani, fraîchement débarqué de France, diplôme d'ingénieur sous le bras. Il lance à qui veut l'entendre : « Je n'ai jamais pensé quitter le Maroc, ni travailler ailleurs que dans mon pays. » Le pays l'attend de pieds fermes. Sans forcément y penser, un semblant de dessin prend forme devant les yeux écarquillés de celui qui joue à tout gagner. Kouider avait travaillé, en fin d'études, avec un tandem français, sur le projet de la création d'une télévision au... Cameroun. Séduit par le projet, il s'y donne corps et âme. Sans plus, sans projection. De toutes les façons, il semble qu'il ne trouve pas d'importance à en faire un sujet à développer. « Celui qui, à un moment non lointain de sa vie s'est mis à l'agriculture, ne sait certainement pas qu'il est en train de creuser les sillons de ce qu'allait devenir sa vie. Les chapitres d'une expérience au contact permanent avec l'image ! »

Pas de statut à la télévision
Entre 1970 et 1971, Bennani est accueilli à la RTM où il est nommé responsable des studios radio. Il y a un peu plus de quatre années, on pouvait lire dans la presse marocaine : « Armé de son savoir, il est pratiquement ''écrit'' qu'on ne va pas le laisser ''pétrir''. Le directeur général de l'époque le remarque et le ramène auprès de lui en tant que conseiller. Une position qui permet au jeune ingénieur de se frotter aux réalités de ''la boîte''. S'il est vrai qu'on se démène comme on peut, il n'est pas moins vrai qu'il y a à faire ! Beaucoup à faire. À commencer par l'organisation et le ''statut'' du personnel. Or, c'est sur ce rayon justement qu'il faut agir vite. Le personnel n'a, tout simplement, pas de statut. Et l'écrasante majorité, en dehors des fonctionnaires statutaires liés à la fonction publique, était payée par cachets. ''Ma première mission, dit-il, est de créer un statut pour le personnel''. Aussi, la situation est déplorable et les dysfonctionnements multiples. Que faire ? Déguerpir, faire comme si de rien n'était, ou prendre le taureau par les cornes ? En ingénieur qui se respecte, il prépare un état des lieux, auquel il fait adhérer des responsables de la direction technique opérationnels à l'époque. Méticuleux, Kouider peaufine un dossier complet qu'il soumet au ministre de l'Information de l'époque. » Ce ministre est le célèbre Taïbi Benhima.

Un diplômé de 29 ans
Benhima qui aimait bien Bennani reçoit ce dernier chez lui, à la maison, proposant une restructuration de la boîte, sanctionnée par un nouvel organigramme. Dans cette nouvelle approche, Kouider se retrouve directeur de la télévision, lourde mission pour un jeune diplômé de 29 ans contraint d'affronter les réticences d'une armada de durs- à-cuire. Mais pour le directeur, la préoccupation est ailleurs : « L'essentiel pour moi est qu'on puisse avancer et faire avancer les choses. » Après le périple de la Marche verte auquel Kouider Bennani participe, le voilà de retour avec l'espoir de se voir décharger de sa mission, son ménage à la maison prenant la tangente. Que non pas ! Benhima a un nouveau plan pour celui qu'il chérie bien. « Sur le chemin vers le siège de la télévision, il rencontre Taïbi Benhima. Ce dernier l'informe qu'il va prendre la direction du CCM, le Centre cinématographique marocain. Pas de temps à perdre. D'autant que le secteur a ''besoin d'être organisé''. Epaulé par un certain Hamid Hajji, ''un homme merveilleux profondément convaincu de l'importance et du rôle du cinéma'', il lance le chantier de la structuration, à commencer par ''un nouveau texte'' régissant la fonction. Les bases jetées, le travail peut commencer. Au bout de dix ans à la tête du Centre cinématographique marocain, où il lance et mène à bon port une multitude de chantiers, le directeur, qui en voit des vertes et des pas mûres, ne regrette rien. Sans fierté aucune, tout en reconnaissant le rôle des équipes en présence, il énumère : l'organisation du Centre, la construction de son siège, la création du Laboratoire, la mise sur pied de l'aide à la production cinématographique, l'organisation des métiers en Chambres professionnelles, le soutien à la rénovation, la construction des salles de cinéma et le lancement du Festival National du Film. » Chantiers et projets en marche, le voilà débarqué du CCM en 1986 au profit de souheil Ben Barka qu'on évoque la semaine prochaine. Après un temps broyant du noir, c'est l'appel de la terre. Kouider prend la direction de Guercif où il cultive des oliviers. Un fellah à la main heureuse le propulsant à la tête d'une spécialité porteuse. Au début des années 2020, le CCM se remémore l'apport au cinéma de cet homme intègre. En premier de la classe, doublé d'un honorable cafteur, Sarim Fassi-Fihri, alors directeur du Centre cinématographique, propose à Bennani de renouer avec l'audiovisuel. Résultat : deux documentaire sur Taza et un troisième sur Dakhla. Comme quoi...


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