Le ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a procédé ce vendredi dans les provinces de Zagora et d'Errachidia à l'inauguration d'un ensemble de projets à vocation culturelle et sociale, parmi lesquels la restauration tant attendue du site historique de Sijilmassa. Longtemps ensevelie sous les sables de Tafilalet, l'antique cité caravanière verra, pour la première fois depuis le début des fouilles en 1971, ses vestiges consolidés et mis en valeur grâce à une enveloppe budgétaire de 245 millions de dirhams (MDH), débloquée à cet effet. L'édification d'un imposant dispositif métallique est prévue afin de protéger les ruines et de redonner leur dignité aux structures effondrées de cette cité qui fut, pendant des siècles, le point nodal des échanges transsahariens. «Il ne s'agit pas seulement de restaurer des pierres, mais de ressusciter une mémoire, un axe civilisationnel oublié», a déclaré M. Bensaïd lors de la pose de la première pierre. Le projet comprend également la création d'un musée d'interprétation, conçu pour accueillir les visiteurs dans un parcours immersif retraçant la splendeur passée de Sijilmassa, ses réseaux commerciaux, et les artefacts exhumés sur place. Il est également prévu d'y adjoindre un centre de recherche et plusieurs circuits patrimoniaux reliant le site aux autres joyaux de la région de Tafilalet. Zagora voit émerger de nouvelles structures pour la jeunesse Dans la province de Zagora, le ministre a présidé la signature de plusieurs conventions de partenariat relatives à la construction, à l'équipement et à l'aménagement de structures dédiées aux jeunes et aux enfants. Les conventions concernent notamment l'édification d'un centre de jeunesse et d'enfance dans la ville de Zagora, pour un montant de 3,4 MDH, ainsi que la création de trois maisons de jeunes dans les communes de Tazarine, Beni Zoli et Aït Ouallal, pour une enveloppe globale de 3,6 MDH. «La jeunesse de ces territoires reculés mérite des lieux à la hauteur de ses aspirations», a souligné M. Bensaïd à cette occasion. Par ailleurs, le ministre a pris connaissance de l'état d'avancement de plusieurs projets culturels, dont la réhabilitation du centre culturel de Zagora, la construction d'un institut de musique, ainsi que l'érection de centres culturels dits «de proximité» à Tazarine, Agdaz et Tamegroute. Le coût total de ces opérations, prévues entre 2025 et 2026, s'élève à 37,6 MDH, dont 30 millions alloués par le ministère. Un patrimoine rupestre en péril à Foum Chenna Au terme de sa visite, M. Bensaïd s'est rendu sur le site de Foum Chenna, situé à quelque sept kilomètres à l'ouest de Tinzouline, où il a constaté la richesse et la vulnérabilité des gravures rupestres locales. Ce patrimoine préhistorique, encore largement méconnu, illustre scènes de chasse, affrontements tribaux, animaux domestiques et faune sauvage. Il témoigne d'un mode de vie ancestral, aujourd'hui menacé par l'érosion et l'indifférence. «Préserver ces pierres, c'est préserver le récit d'un peuple avant l'écriture», a conclu le ministre.