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Sarah Daniel : «Entre l'Algérie, avec laquelle il a longtemps espéré, en vain, sceller une réconciliation et le Maroc, le président français a choisi, enfin»
Dans sa chronique intitulée Le choix du Maroc, publiée dans la dernière édition du Nouvel Obs, la journaliste Sara Daniel revient sur la récente visite d'Etat du président Emmanuel Macron au Maroc, un événement qu'elle décrit comme «décisif pour les relations entre la France et le royaume chérifien.» Elle cite l'annonce de M. Macron de soutenir catégoriquement le plan d'autonomie marocain pour le Sahara, qualifié de «seule base sérieuse pour une solution politique», un soutien qu'elle présente comme le «sésame pour la réconciliation.» Le contexte politique et diplomatique général a poussé Emmanuel Macron à faire un pas de plus vers la réconciliation d'avec le Maroc. En juillet 2024, dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, la France a officialisé sa reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara. En parallèle, les relations avec l'Algérie, que la France avait espéré rétablir, restent très tendues, voire au bord de la rupture. Face aux échecs des tentatives de rapprochement avec Alger, la France semble avoir choisi de se tourner résolument vers Rabat, note la journaliste. Sara Daniel souligne également que cette visite de trois jours (28-30 octobre) marque un tournant dans la diplomatie française au Maghreb. En renforçant ses liens avec le Maroc, Emmanuel Macron aurait trouvé un partenaire stratégique dans une région complexe où les rapports de force évoluent constamment, a-t-elle affirmé en substance. La relation franco-algérienne traverse depuis l'été une impasse politique d'une rare virulence. Cette crise, selon Paris, révèle une double fracture : d'une part, le refus de l'Algérie d'adopter des réformes démocratiques qui satisfassent les attentes de la société civile algérienne, et d'autre part, la rhétorique antifrançaise du régime d'Alger pour mobiliser l'opinion publique et justifier des positions nationalistes rigides et éculées. Selon les informations de Barlamane.com, le récent ajout de l'Algérie à la liste grise du Groupe d'action financière (GAFI), qui place le pays sous surveillance accrue pour ses manquements en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a été perçu par le gouvernement algérien «comme une manœuvre orchestrée avec la complicité tacite de la France», une théorie que les relais du pouvoir cherchent à accréditer. La France, qui s'efforce d'approfondir son partenariat stratégique avec le Maroc, notamment à travers un soutien affirmé au plan d'autonomie pour le Sahara, est confrontée à une Algérie qui voit dans cette démarche un affront direct à ses propres intérêts régionaux. Paris s'est heurté à l'intransigeance d'un régime algérien qui perçoit toute concession comme une faiblesse et qui voit d'un mauvais œil l'ambition d'un Maroc qui ne cesse de raffermir son ancrage international, notamment auprès des puissances mondiales. Pour la France, il ne fait aucun doute que l'Algérie instrumentalise la question mémorielle pour réconforter sa légitimité interne et détourner l'attention de ses propres dilemmes politiques.