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Une cartographie géologique d'une exactitude inédite dans la région d'Er-Rich par le croisement des observations terrestres et des données satellitaires
L'étude minutieuse de la région d'Er-Rich, sise au cœur du Haut Atlas central-oriental, permet désormais l'établissement d'une carte géologique d'une rare précision, issue du concours de la télédétection et des investigations de terrain. Cette zone, située au point de jonction des grandes fractures nord et sud-atlasiques, dévoile une architecture lithologique d'une singulière diversité où affleurent tant des formations carbonatées que des dépôts détritiques et des intrusions ignées, témoins éloquents de l'histoire tectonique et sédimentaire de la chaîne. Jusqu'alors, nul relevé ne rendait compte avec exactitude de la structuration du sous-sol en ces lieux, si ce n'est une ébauche cartographique établie à l'échelle de 1:200 000 dont les imprécisions entravaient l'analyse géologique d'ensemble. Quelques tentatives de restitution par télédétection avaient été menées, sans toutefois aboutir à une interprétation pleinement satisfaisante et sans être corroborées par une étude de terrain approfondie. Chercheurs marocains à l'œuvre Afin de remédier à cet état de fait, des chercheurs du laboratoire des géosciences Semlalia de l'université Cadi Ayyad (UCA) en collaboration avec l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP) ont conjugué l'exploitation des images satellitaires et l'observation directe des affleurements. L'analyse s'est appuyée sur les données multispectrales de Landsat 8 OLI et les images panchromatiques de Spot 5, associées aux relevés radar Sentinel-1 en double polarisation (HV-HH). Après avoir été soumises aux corrections radiométriques et atmosphériques requises au moyen du logiciel Envi, ces données furent affinées par fusion d'images, procurant une résolution spatiale de cinq mètres, propre à révéler les moindres variations lithologiques. L'application de la méthode du facteur d'indice optimal (OIF) et de l'analyse en composantes principales (ACP) permit d'extraire les compositions chromatiques les plus révélatrices, mettant en évidence les principales unités lithologiques : calcaires et marnes d'un côté, conglomérats, grès et siltites de l'autre, sans omettre les intrusions magmatiques disséminées au sein de ces formations. Les discontinuités structurales furent, quant à elles, relevées par interprétation visuelle des images radar Sentinel-1, soumises à des filtrages directionnels selon quatre orientations (N0, N45, N90, N135). Ces tracés, ainsi révélés, donnèrent naissance à une carte structurale synthétique de la région. Les résultats ainsi obtenus ont été ensuite confrontés aux cartes géologiques des zones adjacentes et soumis à l'épreuve du terrain, assurant leur validité. Par cette méthode, il fut enfin possible d'établir une cartographie géologique détaillée, conciliant la rigueur de l'observation et la puissance des outils modernes d'analyse spatiale, en accord avec les exigences scientifiques de l'institut Copernic. Cette étude, en restituant avec une exactitude inégalée l'architecture du sous-sol de la région d'Er-Rich, constitue une avancée majeure pour la compréhension du Haut Atlas oriental, dont l'histoire géologique se révèle avec une clarté inédite.