Le Maroc est actuellement en pourparlers avancés avec trois sociétés émiraties, dont Masdar, AMEA Power et Abu Dhabi National Energy Company (connue sous le nom de TAQA), en vue de l'implantation de vastes parcs éoliens dans le Sahara occidental, ont indiqué des sources informées citées par la plate-forme Attaqa, spécialisée dans les questions énergétiques. Selon les éléments recueillis, le royaume ambitionne de porter la part des énergies renouvelables à 52 % de son bouquet électrique à l'horizon 2030. Les projets en discussion pourraient mobiliser entre huit et dix milliards de dollars américains, pour une capacité cumulée de 5 000 mégawatts (MW), soit l'équivalent de plusieurs centrales thermiques de grande envergure. Un potentiel éolien hors pair dans les provinces méridionales La région du Sahara offre des conditions aérologiques particulièrement favorables, avec une vitesse moyenne du vent évaluée à 8,4 mètres par seconde. Cette configuration permet l'installation de turbines de grande puissance, sans entrave liée à l'occupation humaine, les sites retenus se trouvant à bonne distance des zones habitées. Le territoire compte déjà quatre parcs en exploitation, totalisant 750 MW : Tarfaya (300 MW), Aftissat (200 MW), Laâyoune (50 MW) et Akhfennir (200 MW). Deux nouvelles installations sont en cours d'aménagement à Boujdour (300 MW) et à Tiskrad (100 MW), portant la capacité attendue à 1 150 MW dans les mois à venir. Dans un contexte de dépendance aux importations d'hydrocarbures pour ses centrales thermiques, le Maroc privilégie depuis 2015 les ouvrages éoliens dans le Sud, afin de contenir sa facture énergétique et de consolider la résilience de son réseau national. Accords d'envergure et interconnexions stratégiques Le 20 mai, un groupement d'intérêts marocains et émiratis a signé avec les autorités gouvernementales une série d'accords d'investissement totalisant près de 14 milliards de dollars. Ces conventions portent notamment sur la production et le transport d'électricité issue du vent et du soleil, ainsi que sur des installations de dessalement d'eau de mer. Le consortium Taqa Maroc – fruit d'un partenariat entre TAQA et des acteurs privés marocains – prévoit l'édification d'une ligne à haute tension de 1 400 kilomètres entre les provinces méridionales et Casablanca, destinée à évacuer l'électricité produite par les futurs parcs et à garantir l'acheminement de 1 200 MW supplémentaires vers le nord du pays. Au mois de juin, le groupe marocain Ynna Holding a conclu un accord stratégique avec AMEA Power en vue de la création d'un parc éolien de 100 MW à Laâyoune. La mise en service de cette installation, prévue pour 2027, devrait permettre d'éviter l'émission annuelle de plus de 330 000 tonnes de dioxyde de carbone. Selon les données les plus récentes de la plate-forme Attaqa, la capacité installée en énergie éolienne au Maroc s'élevait à 2 368 mégawatts fin 2024, contre 1 898 mégawatts l'année précédente. La part de l'éolien dans la production électrique nationale a ainsi atteint 21,23 %, contre 15,4 % un an plus tôt.