Peu connue du grand public, STS Systems Defense s'est vue confier la mission de reconfigurer l'architecture avionique de ces deux plates-formes emblématiques. Pour les F-16, les travaux concerneront notamment le système de gestion de l'armement, les calculateurs de tir et les dispositifs radar, dont l'intégration du capteur APG-83 SABR (Scalable Agile Beam Radar) développé par Northrop Grumman. Ce dernier, fondé sur la technologie à antenne active (AESA), permet un repérage plus fin à longue distance, une meilleure résistance aux brouillages et une capacité de poursuite simultanée de multiples cibles. Pour le Maroc, dont la montée en gamme de l'armée de l'air s'appuie notamment sur des F-16 de dernière génération, l'élévation du niveau technologique de ces systèmes pourrait nourrir à moyen terme un approfondissement de la coopération technique avec les Etats-Unis. Le département américain de la Défense a conclu un contrat de 58,8 millions de dollars avec la société STS Systems Defense afin de rehausser les capacités techniques des chasseurs F-16 et F-5 de l'US Navy, en privilégiant une refonte approfondie de leurs systèmes radar, avioniques et dispositifs de guerre électronique. Cette opération incarne une stratégie assumée de maintien d'un potentiel aérien souple à moindres frais, au moment où les Etats-Unis cherchent à affiner leur réponse aux défis aériens croissants, notamment en Indopacifique. L'accord, conclu fin avril, confie à cette entreprise relativement peu médiatisée, installée à Jensen Beach (Floride), la mission d'actualiser les équipements de chasseurs conçus pour certains dans les années 1970, mais dont la polyvalence demeure précieuse pour les besoins d'entraînement et de simulation tactique. Contrairement aux plateformes de dernière génération telles que le F-35, les F-16 et F-5 sont ici destinés à incarner des adversaires crédibles dans les exercices interarmées, en reproduisant avec précision les signaux émis par des aéronefs tels que le Su-35 russe ou le chasseur furtif chinois J-20. Outre la révision de leurs capacités de communication, de navigation et de détection, le programme prévoit l'intégration du radar à antenne active APG-83 SABR (Scalable Agile Beam Radar), développé par Northrop Grumman, qui confère au F-16 des aptitudes proches de celles d'un appareil de cinquième génération, tant en portée de repérage qu'en résistance aux brouillages. Les systèmes de gestion d'armement, les calculateurs de mission, les afficheurs tête haute, les liaisons de données et les récepteurs d'alerte radar seront également repensés afin d'offrir aux pilotes une compréhension plus fine de l'environnement de combat. La marine aux commandes Si l'US Air Force reste l'opérateur principal des F-16, c'est bien la Marine qui pilote ce programme, bien qu'elle n'utilise ces appareils qu'en nombre restreint, notamment au sein de ses escadrons d'agresseurs comme le VFC-13 basé à Fallon (Nevada) ou le VFC-111 à Key West (Floride). Ces unités, dont le rôle consiste à simuler des adversaires réalistes, bénéficient directement des améliorations apportées à la cellule du F-5, qui verra ses capacités de simulation électronique notablement enrichies. Ce choix technologique possède par ailleurs des prolongements géopolitiques. Les améliorations techniques envisagées pourraient alimenter les programmes de refonte entrepris par plusieurs partenaires stratégiques de Washington, à commencer par le Maroc et Taïwan, dont les flottes de F-16 constituent un pilier essentiel de la posture de défense. L'actuel chantier de transformation des F-16 taïwanais vers le standard F-16V tire précisément parti des innovations mises au point aux Etats-Unis, tant pour les capteurs que pour les réseaux de commandement. Rabat, de son côté, ayant engagé une politique de redéploiement de ses moyens aériens, pourrait bénéficier d'un transfert de savoir-faire comparable. Par le biais de ce contrat, le Pentagone témoigne de sa volonté de maintenir une profondeur stratégique fondée sur la pérennisation des plates-formes éprouvées, dont l'efficacité opérationnelle demeure centrale dans les scénarios de dissuasion régionale et les expérimentations de doctrines. L'attribution d'un marché d'une telle ampleur à une société de taille moyenne comme STS Systems Defense pourrait également révéler une inflexion dans les critères d'attribution des marchés militaires américains, fondés moins sur la puissance financière que sur la compétence technique et la fiabilité contractuelle.