La compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) s'apprête, selon des informations rapportées par la presse économique française, à conclure pour la première fois un accord d'envergure avec l'avionneur européen Airbus, rompant avec une fidélité de plusieurs décennies à Boeing. Ce choix marque une inflexion notable dans la trajectoire industrielle de l'opérateur, qui prévoit de quadrupler sa flotte pour atteindre 200 appareils d'ici 2037, dans la perspective d'une montée en puissance du trafic touristique, notamment à l'approche de la Coupe du monde de football 2030 que le Maroc coorganisera. Selon La Tribune, hebdomadaire financier réputé, Airbus aurait été retenu comme l'un des deux fournisseurs privilégiés dans le cadre d'un appel d'offres lancé officiellement le 15 avril 2024. Une source qualifiée, citée par la publication, aurait déclaré : «Airbus a été sélectionné parmi les futurs partenaires de Royal Air Maroc. Des avions français porteront bientôt les couleurs du pavillon marocain.» Ce rééquilibrage serait imputable aux retards de livraison persistants observés chez Boeing, ainsi qu'à une détente manifeste des relations diplomatiques entre Rabat et Paris. D'après des observateurs proches du dossier, RAM chercherait également à obtenir une réciprocité accrue dans les droits de trafic aérien et les créneaux horaires, notamment à l'aéroport de Paris-Orly (ORY), qu'elle estime actuellement alloués de manière inéquitable au profit des transporteurs français opérant vers le Royaume. À ce jour, la flotte propre de Royal Air Maroc comprend deux B737-8, vingt-huit B737-800, un B747-400, cinq B787-8, quatre B787-9, quatre Embraer E190, et un B767-300F destiné au fret. Trois A320-200, affrétés auprès d'opérateurs européens (Electra Airways, Heston Airlines et Nouvelair), viennent ponctuellement compléter l'offre. La compagnie assure également l'exploitation de l'escadrille gouvernementale. Sa filiale régionale, Royal Air Maroc Express (RXP), déploie six ATR72-600 au départ de Casablanca Mohammed-V (CMN).