Le Parlement britannique a approuvé la création de Great British Energy (GBE), société publique appelée à jouer un rôle décisif dans le financement des énergies renouvelables. Dotée de 8,3 milliards de livres sterling sur quatre ans, cette entreprise d'Etat pourrait également ouvrir la voie à une concrétisation accélérée du projet Xlinks, reliant le Maroc au Royaume-Uni par un câble électrique sous-marin de près de 3 800 kilomètres. Cette société nouvellement instituée disposera d'un mandat clair : soutenir des projets énergétiques d'envergure en partenariat avec des capitaux privés, afin d'accélérer la mise en service de technologies telles que l'éolien en mer à fondations flottantes. Son action s'inscrira dans le cadre des efforts déployés par Londres pour atteindre un réseau électrique totalement décarboné à l'horizon 2030. Une ambition nationale adossée à l'investissement public «Great British Energy naît d'un principe simple : les ressources naturelles de notre pays doivent profiter au peuple britannique», a déclaré Ed Miliband, secrétaire à l'énergie, qui a également souligné la volonté du gouvernement de faire du Royaume-Uni «une puissance énergétique propre et souveraine» tout en abaissant durablement le coût de l'électricité pour les ménages. «Nous donnons aux citoyens une part directe dans l'énergie propre et leur rendons les bénéfices générés», a-t-il affirmé. Juergen Maier, président du conseil d'administration de Great British Energy, a salué un «soutien sans réserve», déclarant : «Nous disposons désormais du cadre nécessaire pour étendre notre action, fédérer les investissements et appuyer des projets énergétiques sur l'ensemble du territoire.» Le projet Xlinks à l'orée d'une décision capitale L'adoption de cette loi pourrait accélérer le calendrier du projet Xlinks, qui prévoit de relier la région marocaine de Guelmim-Oued Noun au sud-ouest de l'Angleterre par des câbles à courant continu haute tension (HVDC). Cette infrastructure, longue de 3 800 km, transportera jusqu'à 11,5 gigawatts d'électricité d'origine solaire et éolienne, appuyée par des capacités de stockage par batteries. Selon les informations relayées par Bloomberg, la décision finale d'investissement (Final Investment Decision – FID) est attendue en 2025, avec une clôture financière prévue en 2026. Les travaux de construction devraient débuter avant la fin de l'année prochaine pour une mise en service estimée à 2031, peu après l'échéance fixée par le gouvernement britannique pour la décarbonation complète du réseau électrique. Parmi les partenaires stratégiques figurent notamment GE Vernova, qui a investi 10,2 millions de dollars en 2024 ainsi que TAQA (Emirats arabes unis), TotalEnergies (France) et Octopus Energy (Royaume-Uni). Les conseils financiers du projet sont assurés par J.P. Morgan et Société Générale.