La société CWP Global, fondée et dirigée par Mark Crandall, a réitéré son attachement au territoire mauritanien, en dépit du gel temporaire de son projet géant d'hydrogène vert Aman, initialement conçu pour produire jusqu'à dix millions de tonnes d'ammoniac renouvelable par an à partir de 30 gigawatts de sources solaires et éoliennes. Ce gel, confirmé par les propos récents de M. Crandall, découle de l'absence persistante d'engagements contractuels de rachat (offtake) – condition jugée indispensable à la viabilité économique d'une telle entreprise. Le projet devait également permettre la production de fer «vert» à des fins d'exportation, en recourant à l'hydrogène issu des installations. Un autre projet piloté par CWP, en collaboration avec la compagnie pétrolière nationale angolaise Sonangol, ainsi que les sociétés Conjuncta et Gauff Engineering, et portant sur une capacité de 600 mégawatts, a lui aussi été suspendu pour les mêmes raisons. Malgré ces difficultés conjoncturelles, l'entreprise a affirmé, dans une publication diffusée sur la plateforme professionnelle LinkedIn : «En ce qui concerne la présence de CWP en Mauritanie, nous sommes là, et nous resterons là.» Le groupe reconnaît toutefois que l'absence de « dispositions législatives claires et prévisibles » à l'échelle internationale freine l'éclosion de filières pérennes de production d'énergie propre, tout en soulignant qu'il ne s'agit nullement d'un écueil propre à la Mauritanie. CWP Global insiste par ailleurs sur la qualité exceptionnelle du gisement solaire et éolien mauritanien, qu'elle qualifie de «parmi les plus prometteurs au monde», estimant que la République islamique serait appelée à jouer un rôle décisif dans les efforts mondiaux de décarbonation. «Il n'est nullement question pour nous de nous retirer de la Mauritanie», ajoute la société, précisant qu'elle entretient un dialogue suivi avec les autorités nationales et l'entreprise minière publique afin d'étudier les modalités d'une transition énergétique dans la région de Zouerate. «Nous avons la conviction que ce partenariat stratégique verra le jour. D'ici là, des travaux substantiels devront encore être entrepris au cours des mois et des années à venir», conclut CWP. Cette déclaration intervient alors qu'une récente étude de référence estime que les exportations africaines d'hydrogène renouvelable vers l'Europe resteraient difficilement soutenables sans garanties publiques significatives de la part de l'Union européenne (UE), et ce malgré l'avantage comparatif du continent en matière de coût de production. Les observateurs du secteur énergétique attendent désormais de voir si CWP parviendra à concrétiser, à terme, ses ambitions à long terme sur le sol mauritanien.