Le ministère du tourisme, de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire a annoncé la publication, au Bulletin officiel, de cinq arrêtés complétant la loi n° 80‐14 sur l'hébergement touristique, ouvrant la voie à une métamorphose en profondeur du paysage hôtelier national et à une élévation substantielle des exigences de qualité. Ce nouvel ensemble réglementaire instaure un système de classement par étoiles à portée universelle, à la fois simplifié et conforme aux références internationales. Toutes les catégories d'établissements, y compris les maisons d'hôtes, les résidences de tourisme, les hôtels clubs, les Riads et les Kasbahs, seront désormais intégrées dans une même grille de classement, facilitant leur lisibilité auprès de la clientèle nationale et étrangère. Loin de toute uniformisation, ce cadre commun permet à chacun de ces établissements de mettre en exergue sa singularité sans renoncer à la rigueur des standards. La lisibilité accrue de l'offre, tout comme la clarté dans les critères d'appréciation, devraient permettre une orientation plus éclairée du choix des voyageurs. Ce système confère également aux exploitants une boussole transparente, adossée à des référentiels exigeants, dans leur effort quotidien d'amélioration de l'accueil. Désormais, la qualité du service sera scrutée avec un soin particulier, à toutes les étapes du parcours du client. Des audits inopinés, menés par des agents spécialisés, viendront évaluer la prestation à l'aune d'une grille d'observation d'une grande minutie – jusqu'à huit cents critères selon la catégorie –, élaborée en partenariat avec l'Organisation mondiale du tourisme (ONU-Tourisme). La classification perd son caractère définitif : elle fera l'objet de révisions périodiques, tous les sept ans pour les établissements nouvellement classés, puis tous les cinq ans. L'un des apports notables de ce dispositif réside dans l'introduction des Résidences immobilières adossées (RIA), réservées aux établissements cinq étoiles et de luxe. Ce modèle novateur autorise la construction de villas attenantes à l'hôtel, cédées à des particuliers tout en étant gérées au bénéfice d'une clientèle en quête de séjour exclusif. Il s'agit, selon le ministère, d'un levier destiné à encourager les placements immobiliers haut de gamme au service de l'hospitalité. Fatim-Zahra Ammor, ministre du tourisme, de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire, a déclaré à ce sujet : «Notre gouvernement est parvenu à achever les textes d'application de la loi 80‐14, adoptée en 2015, au terme d'un travail soutenu conduit de concert avec les professionnels du secteur et l'ensemble des intervenants.» Et d'ajouter : «Il s'agit là d'une avancée décisive pour notre industrie touristique, qui, bien au-delà de la seule réforme normative, positionne désormais le Maroc parmi les destinations de référence à l'échelle mondiale.» Une période de transition de vingt-quatre mois est accordée aux professionnels pour se conformer aux nouvelles exigences, tant en matière d'infrastructure que de formation des équipes, afin de préparer les futures évaluations. Le ministère a précisé qu'un corpus réglementaire additionnel viendra prochainement encadrer trois segments spécifiques de l'hébergement touristique : les bivouacs, l'hébergement chez l'habitant, et les formules dites alternatives – telles que les cabanes ou les structures modulaires. Seront également concernés les logements proposés par l'intermédiaire des plateformes numériques les plus fréquentées. Ces futurs arrêtés auront pour objet d'établir des cahiers des charges stricts garantissant la sécurité et l'excellence des prestations, d'ouvrir un cadre juridique à des acteurs jusqu'ici demeurés hors du champ formel, et d'élargir l'éventail des possibilités offertes aux voyageurs. Ce réaménagement du secteur devrait également favoriser une meilleure régulation des tarifs, notamment durant la saison estivale, sans préjudice pour la qualité du séjour.