Quatre ressortissants marocains, enlevés en janvier dernier dans la zone dite des trois frontières, ont été libérés à l'issue d'une opération de renseignement conduite conjointement par l'agence nationale de la sécurité d'Etat (ANSE) de la République du Mali et la direction générale des études et de la documentation (DGED) du Royaume du Maroc. Leur enlèvement avait été revendiqué par une entité se réclamant de l'«Etat islamique dans la province du Sahel». Selon le communiqué publié le 3 août par le gouvernement de transition du Mali, les chauffeurs marocains avaient été capturés le 18 janvier «dans la zone nord-est du Burkina Faso, à la lisière de la frontière nigérienne» avant d'être «transférés dans une zone contrôlée par les groupes terroristes opérant dans le Sahel central». Le texte précise que les services de renseignement maliens ont agi «en coordination étroite avec les services partenaires marocains» pour parvenir à la libération des otages. Une action conduite sous la seule autorité des services de sécurité africains Dans sa communication, le gouvernement malien salue l'efficacité de l'ANSE, relevant du ministère de la sécurité et de la protection civile, dirigée par le général de corps d'armée Modibo Koné, et se félicite de la coopération opérationnelle avec la DGED marocaine. Il précise que les investigations et interventions ayant conduit à la libération des otages se sont déroulées «dans la discrétion, la méthode et la détermination». Aucun affrontement n'a été rapporté ; l'opération ayant reposé sur des dispositifs de renseignement, de pression et de coordination silencieuse, à distance des fronts armés. Le communiqué n'évoque ni rançon, ni concession politique ou militaire. Le gouvernement affirme que cette réussite «témoigne de la montée en puissance des capacités de renseignement des Etats africains» et de leur «aptitude à assurer la sécurité de leurs ressortissants et de leurs partenaires, sans assistance extérieure». Une cérémonie solennelle au Palais de Koulouba À l'issue de leur libération, les quatre chauffeurs ont été accueillis par le président de la transition, Assimi Goïta, au palais présidentiel de Koulouba. Le chef de l'Etat malien a réitéré, selon les termes du communiqué officiel, sa volonté de «consolider les partenariats fructueux dans le cadre de la coopération Sud-Sud» et a souligné que «le Mali ne ménagera aucun effort pour lutter contre les groupes armés terroristes». Enfin, le texte conclut que cette action conjointe démontre que «l'Afrique peut assurer sa propre sécurité, en misant sur la solidarité, la rigueur et la mutualisation de ses moyens».