Le Maroc procède à un redéploiement en profondeur de ses capacités navales fondé sur l'introduction de systèmes militaires israéliens à haute technicité. Cette réorientation tactique, amorcée dans le sillage des accords de 2020, place la marine royale sur une trajectoire de puissance régionale, apte à opérer sur l'ensemble du théâtre maritime nord-africain, de l'Atlantique au détroit de Gibraltar. Selon le très informé PlanoBrazil, les frégates Mohammed-V et Hassan-II, issues de la classe Floréal, jusque-là dotées de missiles Exocet et Mistral, «recevront le missile Spike NLOS, un armement développé par la société israélienne Rafael, dont la portée atteint 32 kilomètres». Ce vecteur, capable de frapper des cibles sans ligne directe de visée, confère une souplesse d'engagement inédite aux forces marocaines. «Cette intégration représente un saut qualitatif dans la capacité offensive de la flotte, jusqu'ici limitée par des systèmes de portée réduite et de génération antérieure», affirme le site spécialisé. Le Barak 8 équipe les patrouilleurs de la classe Avante Outre les frégates modernisées, les patrouilleurs océaniques Avante 1800, conçus par le chantier espagnol Navantia, sont appelés à jouer un rôle structurant dans la nouvelle posture navale du pays. D'après les informations publiées, ces bâtiments seront dotés du système de défense aérienne Barak 8, produit par IAI (Israel Aerospace Industries), qui permet l'interception de missiles, d'aéronefs et de drones dans un rayon tactique étendu. «L'introduction du Barak 8 rehaussera sensiblement le profil tactique des Avante 1800, en leur conférant une fonction de dissuasion aérienne», souligne PlanoBrazil. Depuis la reprise des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv, les contrats signés avec les industries israéliennes se sont multipliés. Outre les Spike NLOS et le Barak 8, le Maroc aurait réceptionné le système de défense Barak MX et des unités d'artillerie automotrice ATMOS 2000, également d'origine israélienne. L'armée royale développe des capacités sous-marines et de surveillance La transformation navale dépasse la simple question des missiles. D'après la même source, la marine a acquis un drone naval Hermes 900, conçu par Elbit Systems, adapté à la surveillance maritime et aux opérations antisubmersibles. Cette plate-forme devrait être opérée en coordination avec la frégate Mohammed VI, actuellement le navire le plus avancé de la flotte marocaine. Par ailleurs, Rabat envisage, pour la première fois de son histoire militaire, de se doter de sous-marins d'attaque. Deux options seraient à l'étude : la classe Scorpène du groupe français Naval Group, équipée de batteries lithium-ion, et un modèle de ThyssenKrupp Marine Systems, inspiré des classes Dolphin AIP ou 209. «Cette composante submergée offrirait au Maroc une profondeur stratégique jusque-là absente, susceptible de modifier l'équilibre naval régional», note l'article. Un effort budgétaire proportionné à l'ambition maritime La nouvelle orientation militaire s'appuie sur une hausse substantielle des crédits alloués à la défense. En 2025, le budget militaire a dépassé 133 milliards de dirhams, soit près de 13 milliards de dollars, attestant d'une inflexion politique manifeste. «Le Maroc cherche à se prémunir contre les tensions persistantes avec l'Algérie et à sécuriser les 3 000 kilomètres de littoral, de Tanger à Lagouira, en passant par les zones disputées du Sahara occidental», rappelle PlanoBrazil. L'ensemble de ces acquisitions et réorganisations place la marine marocaine dans une logique de montée en puissance maîtrisée. Le site conclut : «La transformation d'une force littorale traditionnelle en flotte multidimensionnelle d'intervention démontre une volonté claire d'inscrire le Maroc parmi les puissances navales émergentes d'Afrique du Nord».