La capitale algérienne et sa périphérie immédiate ont connu, jeudi 18 et vendredi 19 septembre, un quadrillage sécuritaire d'une rare intensité à la suite de la disparition du général-major Abdelkader Haddad, dit Nasser El-Djinn, ancien directeur de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), rapporte Le Monde. Des barrages et des fouilles qui paralysent la capitale Le quotidien français décrit une mobilisation qui «n'avait pas été observée depuis la décennie noire des années 1990.» Selon son récit, «de très nombreux barrages de police et de militaires ont été installés, les fouilles de véhicules ont concerné jusqu'aux automobilistes ordinaires, parfois contrôlés par des agents en civil, et des hélicoptères ont survolé la ville durant des heures.» Toujours d'après Le Monde, «ces mesures ont provoqué des embouteillages monstres, laissant des automobilistes bloqués durant de longues heures, et donnaient l'image d'une traque méthodique visant un fugitif de haut rang.» L'homme recherché, précise encore le journal, est «un ancien responsable du renseignement, considéré naguère comme l'un des plus puissants du pays, limogé en mai 2025 après avoir dirigé la DGSI pendant moins d'un an.» Assigné à résidence dans la capitale après un passage en prison militaire, Abdelkader Haddad aurait échappé à la surveillance de ses gardiens en milieu de semaine. Incertitudes sur le sort de l'ex-patron du renseignement Le Monde souligne que «le Haut conseil de sécurité s'est réuni en urgence, mais aucun détail n'a été communiqué quant aux circonstances de la fuite ni au lieu où pourrait se trouver l'ancien chef de la DGSI.» Des hypothèses contradictoires circulent : «certaines rumeurs laissent entendre qu'il aurait quitté le pays pour l'Espagne, tandis que d'autres affirment qu'il se cacherait toujours en Algérie», écrit le quotidien. Des arrestations d'officiers soupçonnés de complicité auraient également eu lieu, sans qu'aucune source officielle ne confirme ces informations. Purges répétées dans l'appareil sécuritaire Selon Le Monde, cette affaire s'inscrit dans un climat de bouleversements récurrents au sommet de l'appareil militaire algérien : «plus de 200 officiers supérieurs, dont une trentaine de généraux, seraient actuellement détenus.» Le journal rappelle que «le limogeage brutal de Nasser El-Djinn avait déjà suscité la surprise, tant il était considéré comme proche du président Abdelmadjid Tebboune, dont il avait accompagné la réélection à un second mandat en septembre 2024.» Cette disparition vient désormais exposer au grand jour les fractures persistantes d'un système sécuritaire fragilisé par des rivalités internes et des purges successives.