La société australienne Zeus Resources Limited a annoncé, lundi 22 septembre, des résultats jugés probants de sa campagne géophysique menée sur le projet d'antimoine de Casablanca, au centre du Maroc, révélant plusieurs cibles prêtes au forage et présentant une continuité en profondeur. L'entreprise a expliqué que son levé géophysique, composé de vingt-cinq profils de résistivité dipôle-dipôle et de polarisation provoquée, couvrait environ seize kilomètres de lignes sur les grands axes structuraux de la zone. Selon elle, «les résultats ont permis d'identifier de nombreuses cibles prioritaires caractérisées par une double signature : une forte chargeabilité, indicatrice de la présence de minéraux sulfurés, au sein même de zones à haute résistivité, typiques des veines de quartz encaissantes.» Zeus Resources a ajouté que ces anomalies géophysiques recoupaient les veines de quartz-stibine déjà cartographiées, ce qui, selon ses termes, «confirme solidement le modèle d'exploration adopté.» L'entreprise a précisé que plusieurs anomalies gagnaient en intensité avec la profondeur, dépassant parfois la limite d'imagerie d'environ deux cents mètres, ce qui suggère «une minéralisation robuste dotée d'une extension verticale notable.» La société a résumé sa lecture des résultats en indiquant que «le levé confirme tant l'existence d'anomalies superficielles que la continuité de zones en profondeur, directement associées aux veines de stibine identifiées. Avec le lancement imminent des tranchées et la préparation du forage, le projet Casablanca se trouve dans une phase de progression méthodique.» Un cadre structural jugé propice à l'antimoine Zeus Resources a souligné que ses observations situaient la minéralisation le long du couloir de faille Smaala-Oulmès, interprété comme le principal contrôle structural. Elle a rappelé que des échantillons de roche prélevés antérieurement affichaient des teneurs remarquables comprises entre 7,8 % Sb et 46,52 % Sb. Une visualisation tridimensionnelle des anomalies de chargeabilité mettrait en évidence «la continuité en profondeur de ces corps minéralisés, illustrée notamment par des corridors orientés nord-est–sud-ouest dont les zones chargées se superposent aux anomalies structurales définies par la cartographie et la géochimie.» Pour les prochaines étapes, l'entreprise a présenté une stratégie graduelle : «lancer un programme de tranchées afin de tester directement les expressions superficielles des anomalies les plus prometteuses ; utiliser les résultats pour affiner l'orientation structurale et l'échantillonnage ; puis engager un programme de forage destiné à évaluer les anomalies en profondeur.» Les modèles géophysiques décrivent les corps cibles comme «sub-verticaux ou à pendage marqué, guidant une stratégie de forage privilégiant des trous inclinés pour mieux recouper les structures.» Antimoine critique et Maroc attractif Zeus Resources a replacé son projet dans un contexte plus large, rappelant que l'antimoine figure sur la liste des minéraux critiques pour les Etats-Unis, l'Union européenne, le Japon et l'Australie, en raison de ses applications stratégiques et de ses sources d'approvisionnement limitées. L'entreprise a détaillé que «le métal est essentiel à la production de retardateurs de flamme, aux batteries au plomb, aux semi-conducteurs, aux applications de défense et aux technologies de stockage d'énergie.» Selon elle, l'antimoine demeure «difficile à substituer et soumis à des tensions géopolitiques qui fragilisent la chaîne d'approvisionnement, dominée par la Chine.» Cette situation confère, d'après la société, «une dynamique de marché favorable aux nouveaux gisements en dehors des zones traditionnelles de production.» Enfin, Zeus Resources a souligné l'attrait du Maroc comme juridiction minière, mettant en avant «un cadre réglementaire moderne, une stabilité politique, une main-d'œuvre qualifiée, une proximité des marchés européens et un fort potentiel géologique.» L'entreprise a conclu que ces atouts offraient «un environnement propice au développement de son projet d'antimoine à Casablanca, avec un risque juridictionnel limité.»