Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Sahara : la note mensuelle du Conseil de sécurité met à nu l'isolement d'Alger et ses positions caduques, la survie de la Minurso évoquée pour la première fois
Le Conseil de sécurité des Nations unies s'apprête à renouveler, avant le 31 octobre, le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara (Minurso) alors que le processus politique reste enlisé et les tensions régionales vives, notamment à cause des réticences algériennes, selon les prévisions mensuelles (octobre 2025, pp. 19–21, New York, Nations Unies) de l'organe exécutif responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Selon la même source, l'envoyé personnel du secrétaire général, Staffan de Mistura, a multiplié ses déplacements diplomatiques pour relancer un dialogue paralysé. Le document rapporte qu'en septembre, à New York, il a rencontré le conseiller spécial américain pour l'Afrique, Massad Boulos, lequel a déclaré que «l'autonomie authentique sous souveraineté marocaine constitue la seule issue réaliste au différend». Le 16 septembre, à Alger, M. de Mistura s'est entretenu avec le ministre algérien des affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui a réaffirmé le soutien de son pays «à l'autodétermination», une issue compromise. Quelques jours plus tard, à Rabat, il a été reçu par le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, lequel a défendu «une solution politique réaliste et pragmatique fondée exclusivement sur le plan d'autonomie du Maroc», dans le respect de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du royaume. Sur le terrain, le rapport évoque une recrudescence d'incidents armés entre les forces marocaines et les éléments du Front Polisario. «Le 27 juin, quatre roquettes ont frappé la ville de Smara, en territoire administré par le Maroc, dont l'une à proximité d'un site de la Minurso», précise le document, ajoutant que le mouvement sahraoui en a revendiqué la responsabilité. L'armée marocaine aurait répliqué par des frappes aériennes ciblant les auteurs présumés. L'Organisation des Nations unies relève en outre que «la Minurso demeure entravée dans la mise en œuvre de son mandat, en raison de la durée du conflit». Cette impasse prolongée, selon le rapport, «accroît le risque de reprise des hostilités et fragilise la stabilité régionale». Clivages internes au Conseil et soutien croissant au plan marocain Les positions au sein du Conseil de sécurité demeurent tranchées. Les Etats-Unis, dépositaires du dossier («penholder»), maintiennent leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le territoire depuis décembre 2020. La France considère le plan d'autonomie marocain comme «la seule base sérieuse d'une solution politique» tandis que le Royaume-Uni le qualifie de «proposition la plus crédible et pragmatique». D'autres membres, tels que le Danemark et la Grèce, jugent le plan de Rabat «sérieux et crédible». Le rapport souligne cependant la division persistante du continent africain : la Sierra Leone soutient la position de Rabat alors qu'Alger, isolé, continue d'appuyer le supposé «droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination». En novembre 2024, le Panama avait suspendu ses relations avec la RASD, son ministre des affaires étrangères qualifiant le plan marocain de «base la plus sérieuse, crédible et réaliste» pour un règlement durable. Lors de la précédente prorogation du mandat de la Minurso (résolution 2756 de 2024), l'Algérie avait, selon le rapport, «dénoncé le fait que ses vues avaient été délibérément ignorées» au moment où la Russie et le Mozambique s'étaient abstenus lors du vote. Perspectives et défis du processus onusien La mission de M. de Mistura demeure ardue. Le rapport relève que les membres du Conseil pourraient, à l'approche des consultations d'octobre, «exprimer leur appui aux efforts de l'envoyé personnel et exhorter les parties à reprendre les négociations, à faire preuve de souplesse et à présenter des propositions constructives» en vue d'une issue politique conforme aux résolutions des Nations unies. Dans un contexte de contraintes budgétaires et de réformes internes de l'Organisation, la survie même de la Minurso dépendra, selon plusieurs diplomates cités, «de la volonté du Conseil à maintenir une présence crédible sur le terrain et à préserver l'espoir d'une issue pacifique».