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Interview avec Ali Alaoui Sossey : « Le Book Club Le Matin, un rôle de médiateur entre les auteurs, les lecteurs et le monde »
Publié dans L'opinion le 07 - 10 - 2025

Ali Alaoui Sossey, Directeur administratif et financier du Groupe « Le Matin » et fondateur du Book Club « Le Matin », détaille l'ambitieux partenariat de son initiative avec le festival néerlandais Read My World. Soutenue par l'Ambassade des Pays-Bas, cette collaboration marque une étape clé vers l'internationalisation de la scène littéraire marocaine. Entretien.
- Le Book Club « Le Matin » s'associe au festival Read My World grâce au soutien de l'Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Quels sont les tenants et aboutissants de ce projet ?
- Le Book Club « Le Matin » est une initiative culturelle portée par le Groupe « Le Matin » pour promouvoir la lecture et accompagner les auteurs marocains. Depuis son lancement, nous avons organisé de nombreuses rencontres littéraires, lancé des formats innovants comme Ramadaniyat Book Club, et créé des espaces dédiés à la lecture, notamment le kiosque d'Anfa Park. Notre ambition est de rapprocher les écrivains marocains du public, de donner plus de visibilité à la création littéraire nationale et de faire du livre un véritable vecteur de lien social et de développement culturel. C'est dans cette dynamique que le Book Club « Le Matin », en partenariat avec le festival Read My World basé à Amsterdam, a répondu à l'appel à projets lancé par l'Ambassade des Pays-Bas au Maroc. Parmi une cinquantaine de candidatures, notre projet a été retenu ; une belle reconnaissance de la pertinence de notre démarche et de la qualité de cette coopération culturelle. Cette première collaboration donnera lieu à des échanges littéraires inédits entre auteurs marocains et écrivains de la diaspora installés aux Pays-Bas. Des textes originaux seront créés et traduits pour favoriser une véritable circulation des idées et des œuvres. Ce projet ouvre un nouveau chapitre pour le Book Club « Le Matin », en l'inscrivant dans une dynamique internationale et en posant les bases de futures coopérations avec d'autres festivals et institutions à travers le monde.
- Au-delà du prestige de la collaboration, quel rôle le Book Club « Le Matin » cherche-t-il à jouer dans la diplomatie culturelle entre le Maroc et les Pays-Bas, et, plus largement, entre le monde francophone/arabophone et l'Europe ?
- La diplomatie culturelle est un levier essentiel pour rapprocher les nations, encourager la compréhension mutuelle et valoriser la diversité des cultures. En tant qu'initiative privée, le Book Club « Le Matin » croit profondément en son importance et souhaite, à son échelle, y contribuer de manière concrète et durable. À travers ce type de partenariat, nous voulons apporter notre pierre à l'édifice, en favorisant les échanges littéraires et le dialogue entre les créateurs d'horizons différents. Le Maroc a su, ces dernières années, renforcer son image et son rayonnement grâce au sport ; nous pensons que la culture peut, elle aussi, devenir un levier complémentaire tout aussi puissant. C'est tout le sens de notre collaboration avec le festival Read My World : une première initiative qui ouvre de nouvelles perspectives pour la littérature marocaine et pour notre présence culturelle à l'international. Et nous espérons que d'autres acteurs s'inscriront dans la même dynamique, car la promotion de notre culture est l'affaire de tous.
- Quels sont les critères de sélection des cinq projets retenus, et qu'apportent-ils spécifiquement à la promotion de la littérature marocaine contemporaine ?
- Je n'ai pas connaissance des critères de sélection retenus par l'Ambassade, mais nous avons eu le plaisir d'apprendre que notre projet commun avec le festival Read My World faisait partie des cinq initiatives retenues parmi une cinquantaine de candidatures. C'est une belle reconnaissance pour notre démarche et une motivation supplémentaire pour poursuivre notre engagement en faveur de la littérature marocaine. Je pense aussi que le fait que le Book Club « Le Matin » soit porté par une institution médiatique reconnue comme le Groupe « Le Matin » a contribué à instaurer un climat de confiance et de crédibilité, aussi bien auprès de notre partenaire Read My World que de l'Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Cette dimension institutionnelle renforce la portée du projet et crédibilise davantage notre ambition de faire rayonner la littérature marocaine au-delà de nos frontières. Au-delà du résultat, je vois surtout dans cette sélection un signal fort : celui d'une ouverture internationale pour la scène littéraire marocaine et d'un intérêt croissant pour ses voix, ses récits et sa diversité. Cela conforte le rôle que le Book Club « Le Matin » s'efforce de jouer depuis sa création ; un rôle de médiateur entre les auteurs, les lecteurs et le monde.
- Comment voyez-vous l'impact à long terme de ce type de partenariat avec un festival comme Read My World ? S'agit-il d'un modèle reproductible pour des collaborations futures avec d'autres institutions ou festivals littéraires internationaux ?
- Je considère ce partenariat comme une première étape et surtout comme un modèle à répliquer. Notre ambition est de tisser d'autres collaborations avec des festivals et institutions culturelles dans d'autres pays, pour ouvrir davantage la littérature marocaine à l'international et multiplier les espaces de dialogue entre les cultures. Un axe important à développer est celui de la traduction, domaine stratégique où le Maroc pourrait devenir un hub régional. L'idée est de recevoir des œuvres venues d'ailleurs et de les traduire vers les marchés francophone et arabophone. En rendant accessibles ces textes à un nouveau public, nous contribuons à renforcer notre rôle de carrefour culturel et intellectuel. Je crois aussi à une logique d'émulation : en montrant qu'une initiative privée comme le Book Club « Le Matin » peut créer de tels ponts, nous espérons inspirer d'autres acteurs à lancer, eux aussi, des projets autour du livre et de la lecture. À long terme, ce type d'initiatives contribuera au développement des Industries Culturelles et Créatives (ICC) au Maroc, un secteur appelé à devenir un moteur du rayonnement et du développement économique du pays.
- En tant qu'observateur privilégié du paysage littéraire, quelles sont, selon vous, les tendances émergentes ou les défis majeurs que rencontrent aujourd'hui les jeunes auteurs marocains ?
- Dans le champ des industries culturelles et créatives, le secteur du livre est sans doute l'un de ceux qui souffrent le plus. Les défis sont nombreux, mais ce n'est pas une raison de se décourager. Bien au contraire : cela doit nous pousser à une mobilisation collective, où chaque contribution compte. À mes yeux, il existe trois grands défis qui concernent l'ensemble des acteurs de la chaîne du livre. Car pour progresser, il faut une approche systémique qui améliore tout l'écosystème. Premièrement, la gouvernance de la chaîne du livre en mettant en place des règles claires et transparentes pour un marché plus structuré et équitable ; deuxièmement consolider le lien entre culture et éducation en renforçant la coordination entre le ministère de la Culture et celui de l'Education nationale afin de faire de la lecture un pilier de l'apprentissage, dès le primaire ; et puis impliquer le secteur privé et public en encourageant les grandes entreprises à soutenir des initiatives citoyennes autour du livre et de la lecture. Le véritable défi, finalement, n'est pas seulement celui des auteurs, mais celui d'un écosystème à construire ensemble, pour donner au livre la place qu'il mérite.
- Si vous deviez faire une prédiction sur l'avenir de la lecture et du livre au Maroc pour les dix prochaines années, quelle serait-elle ?
- Nous vivons dans un monde où le digital, l'image et désormais l'Intelligence Artificielle occupent une place grandissante dans nos vies. Ces évolutions offrent d'immenses opportunités, mais elles comportent aussi un risque : celui de nous éloigner de notre humanité, happés par la vitesse et la superficialité. Je crois que dans les dix prochaines années, la lecture jouera un rôle encore plus essentiel. Elle restera un moyen de cultiver la pensée critique, de nourrir l'imaginaire et de préserver notre rapport au monde. Je suis convaincu que le livre connaîtra un nouvel élan : plus accessible grâce au digital, mieux intégré à l'éducation et soutenu par des initiatives citoyennes et privées. J'aime rappeler cette phrase d'Umberto Eco : « Celui qui lit vit mille vies ». C'est une conviction personnelle : la lecture nous relie aux autres, élargit notre regard et nous aide à rester profondément humains dans un monde en mutation permanente.


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