Le Maroc a pris part à l'opération Neptune VII, coordonnée par Interpol (Organisation internationale de police criminelle), qui a permis d'identifier 328 individus signalés, parmi lesquels 57 soupçonnés de liens avec le terrorisme, lors de contrôles menés sur plus de soixante-dix points frontaliers en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Selon l'organisation basée à Lyon, cette vaste opération, conduite entre juillet et septembre 2025, a réuni vingt pays autour d'un objectif commun : renforcer la vigilance sur les routes maritimes méditerranéennes, mais aussi sur les principaux aéroports et postes terrestres de la région. Interpol souligne que «le nombre de vérifications effectuées dans ses bases de données a presque doublé par rapport à l'an dernier, atteignant trente millions contre seize millions en 2024 tandis que les arrestations sont passées de 66 à 153.» Arrestations majeures et coopération marocaine déterminante Les services marocains, entre autres, ont joué, selon Interpol, un rôle «décisif» dans la détection de profils suspects transitant entre l'Afrique du Nord et le sud de l'Europe, notamment grâce à une coordination efficace avec les autorités européennes. Parmi les personnes interpellées figure Igor Grechouchkine, propriétaire du navire ayant transporté le nitrate d'ammonium à l'origine de l'explosion du port de Beyrouth en 2020. Il a été arrêté à l'aéroport de Sofia, en Bulgarie, sur le fondement d'un avis rouge émis par le Liban où il est poursuivi pour «actes de terrorisme». Interpol rapporte encore que «vingt-trois autres arrestations ont été opérées dans le cadre d'avis rouges ou de diffusions rouges concernant des crimes liés aux stupéfiants et à la criminalité organisée», mentionnant notamment «l'interpellation à Algésiras de deux individus recherchés pour terrorisme et trafic de drogue.» Traçabilité des combattants étrangers et saisies stratégiques L'opération Neptune VII a également permis d'enrichir les renseignements sur les déplacements de combattants terroristes étrangers. Interpol a précisé que «dix diffusions bleues ont été publiées pour des suspects liés au terrorisme» et que «près de soixante individus ont pu être identifiés ou localisés grâce à des concordances dans les bases de données internationales.» Plusieurs profils auparavant inconnus ont ainsi été recensés. Le secrétaire général de l'organisation, Valdecy Urquiza, a déclaré : «Les groupes terroristes cherchent à semer la terreur et à exploiter la criminalité organisée pour financer leurs activités. Cette opération illustre la force de la coopération policière internationale dans la prévention de telles menaces.» Neptune VII a également conduit à des saisies notables : «Cent trente concordances ont été relevées dans la base des documents de voyage volés ou perdus», dont «de nombreux passeports vierges subtilisés par des groupes opérant au Moyen-Orient». D'autres prises ont concerné «deux cent vingt kilogrammes de résine de cannabis, vingt kilogrammes d'argent métal, cent trente mille dollars en espèces et plusieurs véhicules de luxe dérobés.» Outre le Maroc, ont pris part à l'opération l'Albanie ; la Bosnie-Herzégovine ; la Bulgarie ; la Croatie ; Chypre ; la France ; la Grèce ; l'Irak ; l'Italie ; la Jordanie ; le Liban ; la Libye ; Malte ; le Monténégro ; le Portugal ; la Slovénie ; l'Espagne et la Tunisie. Interpol précise que l'opération Neptune VII a été financée par Affaires mondiales Canada, le Royaume des Pays-Bas et Frontex (Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes).