Un programme d'envergure consacré au développement des cultures sucrières a été lancé dans le périmètre du Loukkos, afin de porter à près de treize mille hectares la superficie réservée à la canne à sucre et à la betterave sucrière pour la campagne agricole 2025-2026, a indiqué l'Office régional de mise en valeur agricole du Loukkos (ORMVAL). Réuni sous la présidence du directeur de l'ORMVAL, Abdelkrim Kenfaoui, le comité technique régional des cultures sucrières a examiné les préparatifs engagés pour garantir la réussite de la prochaine campagne. Cette réunion, tenue en présence des représentants des services techniques, du groupe Cosumar, de la Chambre régionale d'agriculture, des associations professionnelles et des autorités locales, a permis d'arrêter le programme détaillé des superficies destinées aux deux cultures, dans les zones irriguées comme dans les zones bour. M. Kenfaoui a souligné «l'importance stratégique des cultures sucrières pour l'économie régionale et leur rôle essentiel dans l'approvisionnement continu du marché national en sucre», appelant à «mobiliser toutes les énergies pour mener à bien le programme arrêté». Il a salué les résultats de la dernière campagne, qui avait porté sur 6 003 hectares de betterave sucrière et 730 hectares de canne à sucre, avec des rendements respectifs de 55 tonnes à l'hectare (T/ha) et 73 T/ha. Le nouveau programme prévoit l'exploitation de 12 800 hectares, dont 9 000 hectares de betterave sucrière – parmi lesquels 5 000 hectares irrigués – et 3 800 hectares de canne à sucre, dont 1 000 hectares de nouvelles plantations. Le comité a par ailleurs étudié les difficultés rencontrées lors de la récolte, notamment le manque de main-d'œuvre et la gestion de l'eau d'irrigation, tout en mettant en avant le recours accru à l'arrachage mécanique, qui a couvert près de 40 % de la production livrée la saison précédente. De nombreux agriculteurs de la plaine du Loukkos ont d'ores et déjà entamé les préparatifs des semis selon un calendrier de rotation destiné à préserver la fertilité des sols et à diversifier les cultures. Farouk El Houlani, exploitant à Ksar El Kébir, a affirmé que «la betterave sucrière demeure une culture essentielle, qui permet de maintenir l'équilibre des terres et de répondre aux besoins du marché national». Son confrère Lahcen Saykook a pour sa part salué «la rentabilité élevée des cultures sucrières et la disponibilité des ressources en eau d'irrigation, rendues possibles grâce à l'accompagnement constant de l'ORMVAL». Le chef de la circonscription de développement agricole de Rissana, Badr El Kebdi, a précisé que «les cultures sucrières occupent une place stratégique dans l'écosystème agricole régional», ajoutant que le programme des nouvelles plantations de canne à sucre a déjà atteint un taux d'avancement de 78 %, avec 780 hectares réalisés sur les 1 000 prévus. Il a également fait état de 9 000 hectares de betterave sucrière établis dans les bassins de Ksar El Kébir, Dar Khrofa (province de Larache) et Asjen (province d'Ouezzane). L'ORMVAL a, en outre, mis en place des plates-formes numériques à destination des agriculteurs pour le suivi des techniques modernes de production, destinées à accroître les rendements, à améliorer la qualité et à soutenir la compétitivité de la filière. Ces mesures traduisent les recommandations issues de la dernière réunion du comité technique, qui a arrêté un plan d'action commun, prévoyant une vaste campagne de sensibilisation et un encadrement adapté à chaque zone de production.