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Khalida Azbane, vice-présidente de la CGEM et présidente du Conseil d'Affaires Maroco-Singapourien : «Pas besoin d'un titre d'ambassadeur pour servir notre pays»
La CGEM vient de mettre en place quelques nouveaux conseils d'affaires coiffant, chacun, un pays à travers le monde, de l'Algérie à la Chine en passant par la Russie ou encore la Jordanie… Khalida Azbane revient sur le rôle de ces structures. Challenge Hebdo : comment a émergé l'idée même de créer un conseil d'affaires pour Singapour? Khalida Azbane : personnellement, je connais bien l'Asie. J'ai compris depuis longtemps l'importance du rôle que jouent ces pays dans le monde et ceci, en partie grâce à leur culture, à leur discipline et à leur respect pour le travail dur et continu. En 2007, nous avons reçu à la CGEM une délégation importante d'hommes d'affaires singapouriens accompagnés de leurs ministres d'Etat, et une délégation plus importante encore d'hommes d'affaires chinois (plus de 400 personnes). J'ai eu le privilège de participer aux travaux de ces 2 délégations. Et puis, je tiens à rappeler les performances économiques exceptionnelles de Singapour. C'est un pays de 4 millions d'habitants, 2ème place financière d'Asie après le Japon et en 9ème position sur la liste des exportateurs et des importateurs mondiaux de l'OMC. Et cerise sur le gâteau, sa dette publique extérieure est nulle et sa croissance économique est en moyenne de 8% par an ! Mais il faut savoir qu'au sein de la CGEM, nous avons plusieurs conseils d'affaires avec différents pays européens, asiatiques, africains et autres. En ce qui concerne l'Asie, nous avons un président de conseil d'affaires pour chaque pays choisi, à savoir la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Inde et récemment, Singapour, que j'ai l'honneur de présider. Le fait de créer un conseil d'affaires spécifique à chaque pays nous donne la possibilité de travailler en profondeur pour obtenir des résultats probants et pour réaliser les objectifs établis pour chaque mission entre les deux pays concernés. C. H. : justement, quel est concrètement le rôle de ce conseil d'affaires? K. A. : ma mission principale est non seulement de promouvoir des relations amicales et d'entente entre les communautés d'affaires des organismes partenaires, CGEM et SBF (Singapour Business Federation), mais aussi de promouvoir et d'encourager le commerce, l'investissement et la coopération économique et technique entre le Royaume du Maroc et la République de Singapour. Nous allons donc d'une part organiser des consultations régulières et effectives entre les entreprises d'affaires au Royaume du Maroc et en République de Singapour, et d'autre part, organiser des rencontres entre les patronats respectifs, alternativement au Royaume du Maroc et en République de Singapour. Le tout s'accompagnera de contrats fréquents entre les représentants respectifs de ce conseil. Et pour atteindre les objectifs cités ci-dessus, notamment l'encouragement du commerce, de l'investissement et du transfert de technologie, nous allons mettre en place des groupes de travail. C. H. : de quels moyens humains et financiers disposez-vous pour mener à bien votre mission ? K. A. : nous n'avons pas de budget proprement dit pour mener à bien notre mission de président de conseil d'affaires. Ce dont nous disposons en réalité, c'est de notre volonté et de notre expérience pour développer notre économie et véhiculer la meilleure image de notre pays dans les pays dont nous avons la charge. C. H. : vous avez participé, les 14 et 15 février derniers, à un congrès en Inde, durant lequel vous avez été primée. Quelles ont été vos motivations et y avez-vous représenté la CGEM ou votre propre entreprise ? Ou bien les deux à la fois? K. A. : en ce qui concerne l'Inde, j'ai eu la chance de connaître ce pays pour la première fois, un pays merveilleux et plein de contrastes. J'ai été choisie parmi des dizaines de personnes de 30 nationalités différentes pour recevoir un trophée concernant la gestion des ressources humaines lors du Congrès de l'Asie Pacifique à Mumbai, du 14 au 16 février 2008. J'ai représenté aussi bien la CGEM que notre société Les Laboratoires Azbane. J'avoue que j'étais très fière de représenter le Maroc et comme d'habitude, je me suis considérée comme ambassadrice de mon pays. Nous n'avons pas besoin d'avoir le titre d'ambassadeur pour servir dignement notre pays et c'est ce que je fais avec beaucoup de plaisir. PARCOURS 1985 Diplôme de chimiste de l'Institut Supérieur International de Parfums, Cosmétiques et Arômes Alimentaires (ISIPCA) à Paris. 1990 Diplôme de management à Tokyo. Directeur général du groupe Azbane. 2004 Élue meilleure femme manager du Maroc par «Khmissa». 2006 Vice-présidente de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc).