La recherche scientifique a permis de développer des techniques innovantes et durables pour améliorer la qualité des fruits et légumes, tout en réduisant le gaspillage alimentaire dans le secteur agroalimentaire. C'est ce qu'a dévoilé le ministre de l'Agriculture, Ahmed El Bouari, détaillant les initiatives mises en place. Dans une réponse à une question écrite adressée par le président du groupe du Mouvement Populaire à la Chambre des représentants, Driss Sentissi, El Bouari a souligné l'impact significatif des pertes post-récolte sur la sécurité alimentaire et l'économie agricole du Maroc. Selon lui, la lutte contre ces pertes constitue un enjeu crucial qui nécessite des mesures adéquates et une collaboration renforcée entre les acteurs du secteur. Dans ce cadre, l'Institut national de recherche agronomique (INRA) s'engage dans une série de recherches visant à réduire le gaspillage alimentaire et à améliorer la qualité des légumes et fruits après récolte. Les efforts sont concentrés sur des cultures robustes et flexibles face aux changements climatiques, a précisé le ministre, mettant en avant les initiatives déjà mises en œuvre. Pour les agrumes, l'INRA a élaboré un guide complet sur les bonnes pratiques agricoles. Ce document fournit des informations techniques pour produire des agrumes de haute qualité, en veillant à préserver leur aspect extérieur ainsi que leur qualité nutritionnelle. Le guide traite également des méthodes de lutte contre la pourriture potentielle, des techniques de stockage dans des chambres réfrigérées, et propose la formulation de nouveaux produits basés sur la pectine issue des écorces d'agrumes. Concernant les grenades, le ministre a fait savoir que des efforts sont déployés pour améliorer les conditions de stockage à froid, afin de réduire les pertes après récolte. L'identification de cinq types de champignons responsables de la pourriture et de quatre produits antifongiques s'avère essentielle pour garantir la qualité de ces fruits sur le marché. S'agissant du poivron doux « Niora », des avancées notables ont également été réalisées. Les recherches se concentrent sur les techniques de séchage adaptées à la zone de production, permettant de respecter les normes sanitaires et de préservation des caractéristiques sensorielles du produit, a ajouté El Bouari. Quant aux dattes, le responsable a indiqué que des études visent à valoriser les dattes de qualité inférieure en développant des produits dérivés tels que des confitures et des boissons. Récemment, des solutions innovantes ont également permis d'extraire de la poudre et de l'huile à partir des noyaux de dattes, provenant de 30 variétés principales cultivées dans plusieurs oasis marocaines. Parallèlement, des recherches sur les caroubiers et les figues sont en cours pour développer des produits à haute valeur ajoutée. Des méthodes de séchage avancées, y compris le séchage au micro-ondes et à l'énergie solaire, sont explorées pour optimiser la conservation des figues. L'INRA a également produit de nombreuses fiches techniques concernant les conditions de stockage d'une variété de fruits et légumes, incluant tomates, oignons et pommes de terre. Cependant, pour aboutir à une réduction significative du gaspillage alimentaire, El Bouari a insisté sur la nécessité d'adopter des mesures structurelles. Cela comprend l'amélioration de la chaîne d'approvisionnement, la mise en œuvre de techniques de suivi des stocks et la promotion d'une commercialisation directe facilitée par le commerce électronique. Pour conclure, le ministre a affirmé que la lutte contre le gaspillage alimentaire et l'amélioration de la qualité des produits nécessitent une collaboration totale entre tous les acteurs de la chaîne alimentaire, du producteur au consommateur.