Il n'est plus surprenant de voir un investisseur arabe investir des milliards de dollars au Maroc. Sama Dubaï avait créé la surprise en annonçant un chiffre de 2 milliards de dollars. Maintenant, c'est au tour d'un opérateur privé de miser gros. Près de 1,2 milliard de dollars. C'est le montant que compte investir Damac Properties, l'un des premiers promoteurs immobiliers privés des Emirats Arabes Unis au Maroc. Et ce n'est qu'un début. Le groupe envisage de concrétiser de méga projets, à condition de trouver le foncier nécessaire, à la hauteur de ses ambitions. C'est le cas par exemple d'une station balnéaire nouvelle qu'il souhaite monter sur plusieurs hectares. Le promoteur est prêt à financer ce projet mais faute de terrains, il doit encore prendre son mal en patience. Au départ, il espérait trouver un site au Nord du pays, entre Tanger et Tétouan. Mais la rareté du foncier lui a fait changer de plan. Désormais, c'est vers le Sud qu'il se tourne pour chercher des opportunités, du côté d'Agadir ou vers Dakhla. «Nous avons besoin d'un grand terrain. Et pour cela, nous menons les études qu'il faut pour étudier la faisabilité de ce projet dans cette région», confie Tayeib Dajani, président de Atlas Advisory, représentant les intérêts de Damac Properties au Maroc. Damac est prêt à investir l'argent nécessaire pour ce genre de projet, comme c'est le cas en Egypte où le groupe n'a pas hésité à programmer sur une dizaine d'années un investissement de 16 milliards de dollars pour la construction de «Gamsha Bay», un projet lancé au bord de la Mer rouge. Damac aimerait en faire autant pour le Maroc en construisant une ville nouvelle à la fois touristique, administrative, commerciale, résidentielle... son investissement dépendrait alors de la superficie qu'il trouvera. En attendant de trouver ce qu'il cherche, le promoteur émirati va néanmoins démarrer ses activités immobilières et touristiques dans trois villes simultanément. Marrakech, Agadir et Fès sont les heureuses élues. Elles vont abriter de nouveaux projets de luxe. Aussi, des bureaux de représentations devront-ils ouvrir leurs portes dans ces villes. Casablanca, Rabat et Tanger devront suivre à terme. Les projets de Marrakech et d'Agadir vont coûter la bagatelle somme de 160 millions de dollars chacun. Il s'agira de construire des hôtels (120 chambres), des villas, des appartements, des restaurants, un spa… «Nous aurions aimé réaliser des projets plus importants mais les superficies disponibles limitent notre investissement», lance Dajani. Au contraire, à Fès, le groupe a réussi à dénicher un terrain plus grand, de plus de 150 hectares, pour réaliser son projet touristique et immobilier en dehors du centre ville. Une mise de 1,2 milliard de dollars Le montant global de ces trois projets s'élèvera alors à près de 1,2 milliard de dollars. «C'est un niveau de petit voir moyen projet. Mais ce n'est que le début de notre activité au Maroc», souligne le patron de Atlas Advisory. Les négociations avec les autorités compétentes vont bon train, l'aboutissement de ces projets ne devrait pas trop tarder. Sauf imprévu, les travaux pourraient démarrer au début de l'année 2008. Les projets d'Agadir et de Marrakech seraient bouclés en l'espace de deux voire trois ans. Celui de Fès, de plus grande taille, nécessiterait plus de temps, de trois à sept ans. Pour financer tous ces desseins au Maroc, le groupe compte procéder comme dans les autres pays où il opère. Il suit d'ailleurs les mêmes procédures en puisant notamment dans les fonds propres et en utilisant les acomptes versés par les clients lors des achats sur plan. Ces derniers servant à financer les achats de terrain. Damac a jeté son dévolu sur le Maroc. Le groupe entend bien rentabiliser son projet. Selon une étude menée auprès de ses collaborateurs, émanant de 160 pays différents, une majorité a exprimé leur intérêt à acheter des biens au Maroc. De quoi rassurer.