Les dépenses du Fonds spécial de gestion de la pandémie Covid-19 ont atteint 24,7 Mds de DH à fin août selon la situation des charges et ressources du Trésor (STCR) communiquée par le ministère des Finances. Par ailleurs le déficit budgétaire s'est établi à 46,5 Mds de DH, contre 30,7 Mds de DH un an auparavant. Détails. Cet impact, qui est perceptible au niveau aussi bien des recettes que des dépenses, a pu être atténué grâce aux ressources mobilisées dans le cadre du Fonds spécial de gestion de la pandémie Covid-19, lesquelles ont atteint près de 33,7 Mds DH contre des dépenses de 24,7 Mds DH. Ainsi, cette situation fait ressortir les principales évolutions suivantes : Fléchissement en août de la reprise des recettes fiscales entamée depuis le mois de juin : Comparativement aux prévisions de la loi de finances rectificative 2020, le taux de réalisation des recettes ordinaires, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, s'est situé à 64,3%, soit le même niveau qu'un an auparavant. Par rapport à la même période de l'année 2019, ces recettes ont enregistré une baisse de 13,8 Mds DH, dont 11,5 Mds DH au titre des recettes fiscales et 2,3 Mds DH au titre des recettes non fiscales. Concernant les recettes fiscales, leur taux de réalisation s'élève à 68,2%. Néanmoins, après une amélioration des recouvrements au mois de juillet (14,6 Mds DH contre 11 Mds DH en moyenne entre avril et juin), les réalisations du mois d'août (12,3 Mds DH ) témoignent d'un fléchissement des principaux impôts à l'exception de la TVA. * les recettes tirées de l'IS, bien qu'établies au même niveau constaté à fin août 2019, soit près de 28 Mds DH, ont enregistré un taux de réalisation de 65,3%, sachant que cet impôt est basé essentiellement sur les résultats de 2019. Le mois d'août, à lui seul, a enregistré une recette de 0,8 Mds DH après 1,8 Mds DH en juillet et 1,1 Mds DH comme moyenne mensuelle entre avril et juin. * Les recettes au titre de l'IR font ressortir un taux de réalisation de 69,2% et une baisse de 6,4% (-1,9 Mds DH ). Le seul mois d'août a enregistré une recette de près de 3 Mds DH, après 3,5 Mds DH en juillet et une moyenne mensuelle de 3,1 Mds DH au titre de la période avril-juin. * Les droits d'enregistrement et de timbre ont enregistré un taux de réalisation de 70% et une baisse de 21,3% (-2,4 Mds DH). Les recouvrements à ce titre ont atteint 824 MDH en août, après 961 MDH en juillet et une moyenne de 440 MDH au titre des mois d'avril, mai et juin. * Les recettes au titre de la TVA globale ont affiché un taux de réalisation de 72,1% et une baisse de 9,2% (-3,7 Mds DH). Cette baisse est attribuable principalement à la TVA à l'importation (-4 Mds DH), la TVA à l'intérieur ayant connu une légère hausse de 366 MDH. Sur une base mensuelle, ces recettes ont poursuivi leur amélioration avec des réalisations de 5 Mds DH après 4,7 Mds DH en juillet, contre une moyenne mensuelle de 3,8 Mds DH au titre de la période avriljuin. * Les taxes intérieures de consommation ont enregistré un taux de réalisation de 61,9% et une baisse de 12,8% (-2,5 Mds DH) par rapport à la même période de 2019. Après une amélioration des recouvrements en juillet (2,7 Mds DH) contre une moyenne mensuelle de 1,8 Mds DH entre avril et juin, le mois d'août a connu un fléchissement avec des réalisations de 1,9 Mds DH. * Concernant les droits de douane, ils ont enregistré un taux de réalisation de 73,5% et une baisse de 6,6% (-409 MDH). Au seul mois d'août, ils ont atteint 775 MDH après 737 MDH en juillet, contre une moyenne de 592 MDH au titre des mois d'avril, mai et juin. En ce qui concerne les recettes non fiscales, leur baisse est attribuable à la non-réalisation de recettes de privatisation durant cette période (-4,4 Mds DH), au retard accusé par les versements en provenance de certains établissements et entreprises publics (-0,6 Mds DH). Cette baisse a été atténuée par une amélioration des « autres recettes » (+2,8 Mds DH), attribuable principalement à l'augmentation des fonds de concours (+3,6 Mds DH). Une exécution des dépenses globalement en ligne avec les prévisions de la LFR et en hausse par rapport à fin août 2019 : Les dépenses ordinaires ont enregistré, à fin août 2020, un taux d'exécution de 67% par rapport aux prévisions de la loi de finances rectificative et se sont inscrites en hausse de près de 8,7 Mds DH (+5,8 %) par rapport à la même période de l'année 2019. Le rythme d'exécution de ces dépenses recouvre les principales évolutions suivantes : * Une augmentation des dépenses de biens et services de près de 9 Mds DH (+7,6%) se traduisant par un taux de réalisation de 64,7%, en ligne avec les prévisions de la loi de finances rectificative; * Un accroissement des intérêts nets de la dette de 0,4 Mds DH (+1,9%) enregistrant un taux d'exécution de 76,9%; et * Une baisse de 664 MDH (-6,4%) de la charge de la compensation en relation avec la baisse des cours internationaux du gaz butane. Par rapport aux prévisions de la LFR 2020, le taux de réalisation ressort à 81,3%. Concernant les dépenses d'investissement, les émissions ont atteint 39,9 Mds DH, soit un taux de réalisation de 56,4 % par rapport aux prévisions de la LFR et une baisse de près de 2 Mds DH (-4,7%) par rapport à la même période de 2019. Cette évolution résulte principalement de la baisse des dépenses au titre des budgets ministériels. Quant aux comptes spéciaux du Trésor, ils ont dégagé un excédent de 9,4 Mds DH contre 4,6 Mds DH un an auparavant, soit une augmentation de 4,8 Mds DH. Cette hausse s'explique principalement par l'excédent de 9 Mds DH dégagé par le Fonds spécial de gestion de la pandémie Covid-19, les autres comptes spéciaux du Trésor ayant enregistré globalement un flux positif de 0,4 Mds DH contre 4,6 Mds DH à fin août 2019. L'évolution des recettes et dépenses ordinaires s'est traduite par un solde ordinaire négatif de près de 16 Mds DH, contre 12,9 Mds DH à fin juillet, traduisant une accélération du rythme d'exécution des dépenses ordinaires par rapport à celui des recettes. Compte tenu de ce qui précède, le déficit budgétaire s'est établi à 46,5 Mds DH, contre 30,7 Mds DH un an auparavant, soit une hausse de 15,8 Mds DH. Par rapport au mois de juillet, ce déficit est en augmentation de 4,6 Mds DH, dont 3,9 Mds DH correspondent aux dépenses d'investissement du mois. Si l'on exclut l'excédent enregistré par le Fonds spécial de gestion de la pandémie Covid-19, le déficit s'élève à près de 55,5 Mds DH, en aggravation de près de 24,8 Mds DH par rapport à la même période de l'année 2019. Lire également : LE DEFICIT BUDGETAIRE ATTEINT 41,9 MDS DE DH À FIN JUILLET
