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Banques et fenêtres participatives : vers une situation oligopolistique ?
Publié dans EcoActu le 21 - 12 - 2020

Depuis trois ans que les banques et fenêtres participatives militent en faveur de l'édification d'un modèle pérenne et efficient en l'absence d'un écosystème favorable à leur développement. Les réalisations bien qu'encourageantes, restent en deçà des ambitions de démarrage du secteur il y a trois ans. Et des défis guettent ce marché. Décryptage.
L'avènement de la finance participative au Maroc en mai 2017 avec cinq banques et trois fenêtres marquait le début de la construction d'un nouvel écosystème d'ingénierie financière et bancaire conforme à la Charia.
Trois ans plus tard, l'écosystème est toujours en cours de construction mettant au défi l'activité des banques et fenêtres participatives. Pour dresser un bilan d'étape, Finéopolis Institute a organisé ce 17 décembre, en partenariat avec l'Académie de la finance participative (APAF) et EcoActu.ma, un webinaire qui a permis d'évaluer les performances du secteur, les freins à son expansion et ses perspectives d'avenir.
D'emblée, Abderrahmane Lahlou, président de l'Académie de la finance participative (APAF) a rappelé que la finance participative est un complément de la finance conventionnelle, mais qu'elle est affinitaire puisqu'elle répond à des convictions religieuses et éthiques.
Au préalable, le constat actuel est qu'un grand nombre d'acteurs sont convaincus des principes de la charia mais quand il s'agit de finance, ils hésitent encore à franchir le pas sauf lorsqu'il s'agit de se financer.
Un véritable challenge pour tous les acteurs du secteur de sensibiliser à la finance participative parce qu'elle offre toutes les caractéristiques d'une banque universelle au quotidien.
Dans son intervention, Abderrahmane Lahlou a passé au crible les réalisations du secteur à fin septembre 2020, en premier lieu l'emploi des ressources.
Décryptage des performances financières
A fin septembre 2020, les financements accordés par les banques et fenêtres participatives ont totalisé 8,56 Mds de DH contre 7,7 Mds de DH en juin 2020 et 6,52 Mds de DH en décembre 2019, en progression de 31 % sur les 9 mois de 2020. Soit 53 % en variation annuelle comparativement à la même période 2019.
Alors que la variation annuelle enregistrée par le secteur conventionnel n'est que de 2,9%.
« Bien entendu ce financement ne représente que 0,9 % des 957 Mds de DH de financements du secteur bancaire, mais pour un secteur naissant 53 % en glissement annuel est tout à fait remarquable », souligne-t-il.
Analysant, les financements hors marge puisque c'est ce qui est comparable au crédit bancaire, on retrouve pratiquement les mêmes chiffres, 30% de progression en 9 mois et 51 % de variation annuelle.
Cela pourrait vouloir dire que les marges se sont un peu amenuisées.
Aussi, la part de la Mourabaha immobilière demeure-t-elle forte encore passant de 89 % en décembre 2019 à 87 % en septembre 2020, mais avec une variation annuelle de 48% de financements.
Son pendant, la Mourabaha équipement fait un timide démarrage, avec une variation annuelle de 623 %.
Mais ça reste peu significatif en raison des montants des financements accordés.
« Le défi aujourd'hui est de structurer l'offre en faveur de la Mourabaha équipements versus la Mourabaha immobilière et en faveur des autres financements de dette notamment Ijara et Salam qui sont des produits tout à fait puissants. Les banques seront appuyées prochainement pour proposer des produits de participation (Moucharaka et Moudaraba). J'y crois et je milite pour ça », déclare le Président de l'APAF.
Concernant les dépôts à vue, certes ils ont augmenté, puisqu'ils n'étaient que de 2,6 Mds de DH en décembre 2019 passant à 2,9 Mds de DH en juin, 3,4 Mds de DH en septembre et un peu plus en octobre 2020 soit une progression de 11 % en six mois, 23 % en 9 mois et 47 % en glissement annuel, alors que le conventionnel n'a progressé que de 5,9%.
A. Lahlou estime que c'est un résultat encourageant mais le secteur participatif ne représente que 0,01% de l'ensemble des dépôts.
Pour les dépôts d'investissement qui ne contribuaient presque en rien en décembre 2019, 365 MDH, ils sont passés à 700 MDH à fin septembre, en progression de 97% en neuf mois.
« Les banques bien entendu ont cherché au-delà de ces dépôts à vue et dépôts d'investissement à trouver les ressources nécessaires pour tous ces financements et donc le complément était outre le capital, car épuisé dépassant les limites prudentielles de BAM, à la Wakala bil istithmar. Ce qui leur a permis d'avoir recours à des montants liquides auprès des maisons mères et ouverts également à d'autres institutions financières. Les banques emploient les fonds et répercutent une partie des revenus à leurs maisons mères pour une durée illimitée et à des taux étaient assez élevés, ramené au niveau du taux directeur, à 1,5%.
La Wakala Bil Istithmar a commencé en décembre 2019 avec 2,78 Mds de DH à 3,3 Mds de DH actuellement comme complément nécessaire », relève-t-il.
En termes de bilan les progressions sont intéressantes, soit de 12 Mds de DH en décembre 2019 à 15,3 Mds de DH à fin juin 2020, soit une évolution de 11 % en six mois.
En termes de PNB, Covid-19 oblige, le secteur est passé de 200 MDH en décembre 2019 à 140 MDH en juin 2020, soit un net recul.
« Mais ce n'est pas un signe de fatigue ni de désapprobation du marché vis-à-vis du produit, c'est seulement le signe du courage de l'investisseur qui doit attendre quelques années avant de trouver ses repères et les références de son business plan initial », Abderrahmane Lahlou.
Toujours en termes de résultats, le coefficient d'exploitation (rapport des charges au PNB) est passé de 303 % en décembre 2019, à 224% en septembre 2020 (contre 53 % pour le secteur bancaire conventionnel). Une amélioration résultant de la progression des banques et à leur maîtrise des charges et des coûts. Mais, il n'en demeure pas moins que les banques et finances participatives doivent investir trois dirhams pour dégager un dirham de résultat, soutient l'expert.
En termes de comptes, le secteur affiche 36 % de progression en glissement annuel avec 107.000 comptes ouverts et 16 % de progression du réseau avec 149 agences à fin septembre 2020.
Autre chiffre qui interpelle est le ratio de transformation, qui était 263 % en décembre 2019, pour se détériorer à 277 % en juin et à 335 % en septembre 2020.
« Cela signifie que les dépôts enregistrent une toute petite amélioration alors que les financements progressent plus vite. Après avoir usé le capital, et le recours à la Wakala bil Istithmar, les banques et fenêtres participatives mettront le paquet sur le dépôt d'investissement. Ce ratio est de 106 % dans le secteur bancaire conventionnel, cela signifie que ce secteur est pratiquement de la situation de surliquidité », compare Abderrahmane Lahlou.
Des écueils persistants
A cause de la faiblesse des dépôts, le ratio de transformation n'est pas en faveur des banques et fenêtres participatives. Et il est impératif pour le secteur de l'améliorer pour qu'il se rapproche du niveau de celui conventionnel, suggère le président de l'APAF.
Le deuxième écueil est que les banques sont confrontées à deux risques majeurs : les créances en souffrance qui tendent à augmenter vu la conjoncture économique et le risque de décès-invalidité à cause de la Covid-19, le tout en l'absence du Takaful.
En plus du surcoût de la ressource, le secteur participatif fait face au mismatching ou l'absence de correspondance des maturités entre les emplois très concentrés sur l'immobilier et d'autre part des ressources de courtes durées, notamment des dépôts d'investissement à trois mois, de six mois, douze mois.
Aussi, le secteur est-il confronté à la quasi absence des sources de refinancement, notamment les Sukuk et l'absence d'un marché interbancaire
Le dernier point soulevé par le Président de l'APAF, est la difficulté à lancer avec la force qu'il faut des produits et des services à l'international alors que les banques conventionnelles le font depuis longtemps. Certaines banques participatives ont osé le faire et c'est important parce que cela attirera le Corporate.
Un marché oligopolistique
Abderrahmane Lahlou a procédé par la suite à l'analyse des parts de marché en répartition des dépôts et des placements entre les opérateurs.
En termes des dépôts à vue, les deux premiers acteurs totalisent 68,3% de l'ensemble du marché avec un écart de 10 % entre le premier et le deuxième opérateur.
En termes de dépôts d'investissement, les deux premiers acteurs s'accaparent 77% du marché mais avec un écart inversé puisque le deuxième acteur du marché, qui adopte une politique agressive en la matière, dépasse de 10 fois le premier.
En termes de financements, les deux premiers acteurs du marché totalisent près de 59 % du marché, le premier dépassant de 50% le deuxième.
Le reste du marché est réparti entre les six autres acteurs qui totalisent en moyenne 6,8% de part de marché chacun. En dépôts, la part est de 5,2 % pour chacun des six autres opérateurs.
« Cela signifie que nous sommes en présence d'une situation oligopolistique naissante, alors qu'en livrant 8 agréments le régulateur du marché (BAM) aspirait à une atomisation du marché assez vite. En trois ans, la situation est devenue donc oligopolistique à l'opposé du secteur conventionnel », révèle Abderrahmane Lahlou.
Et de conclure que quelle que soit la politique qui sera adoptée par l'un des petits acteurs du marché participative, elle dépendra dans une petite proportion du comportement du marché mais dans une grande proportion de la décision des grands acteurs, c'est ce qui produit les externalités négatives sur le secteur.
« Mais pour rester sur une note positive, il y a un autre indicateur qui montre que la variable importante pour la montée en activité pour ces acteurs qu'est la capillarité, car le nombre d'agences est corolaire des dépôts et donc contribue à rééquilibrer le marché », soutient-il.
Ce qui peut nuire dans cette situation oligopolistique est qu'il y ait moins de concurrence et moins de compétitivité sur les prix et là encore c'est une crainte très limitée car BAM veille sur le secteur.
Abderrahmane Lahlou demeure optimiste conforté en cela par le récent rapport de la BID qui salue le développement de la banque islamique au Maroc et encourage ce développement qui enregistre les meilleurs taux de progression de la finance islamique dans le monde.
Les professionnels challengés au quotidien
En l'absence d'un écosystème complet, les banques et fenêtres participatives doivent faire face à plusieurs défis. Le webinaire organisé par Finéopolis Institute a été l'occasion de jauger le vécu de ces opérateurs qui depuis trois ans militent en faveur d'un modèle participatif résilient été efficient.
Dans ce sillage, Mouna Lebnioury, la Directrice générale de Bank Al Yousr, affiche son satisfecit des réalisations des banques participatives qui affichent des indicateurs d'évolution à deux chiffres.
« Certes, la base est encore timide puisque nous sommes encore loin de ce que réalise la banque conventionnelle, mais faut-il rappeler que nous n'avons que trois ans d'activité », rappelle-t-elle.
Toujours est-il que les réalisations sont encore loin des attentes des opérateurs et de ce qu'annonçaient les enquêtes de pré-implantation des banques.
Tout en rappelant que le modèle participatif se cherche encore et requiert la participation de tout le monde, elle estime que tout le monde ne participe pas au même pied d'égalité.
« Quand on voit tous ces problèmes auxquels la banque participative fait face : celui de l'adossement, le problème de la rareté de la ressource, celui de coûts structurels, le problème de PNB, le problème de résultat, on se demande si aujourd'hui l'urgence est au volume ou à la complétude. Il faut compléter l'offre, compléter l'écosystème, compléter le modèle avant cette course aux volumes », relève-t-elle.
Elle soulève par ailleurs le travail fastidieux pour les banques participatives pour s'aligner sur les conditions du marché bancaire dans son ensemble lorsqu'on n'est mono produit, quand on paye la ressource pratiquement à 200 points de base...
La directrice générale de Bank Al Yousr souligne que c'est une gymnastique, un questionnement, un arrêt sur image au quotidien pour se demander à chaque fois si l'on est sur la bonne voie et se demander comment faire pour vite rentrer dans les rails et la feuille de route tracée.
« Ce constat fait, lorsque vous comparez ce qui a été réalisé en seulement trois ans comparativement au modèle conventionnel qui a plus de 60 ans d'activité, il y a beaucoup de points de satisfaction à tirer », soutient-elle.
Elle n'a pas manqué d'ailleurs de saluer les équipes des banques participatives pour le travail de construction de l'offre.
« Nous menons également des travaux intra banques tout en faisant face à différentes challenges, notamment des impératifs réglementaires, opérationnels, de marché, de technologies qui évoluent rapidement... ce sont autant de défis que nous affrontons au quotidien », révèle-t-elle.
Et de reconnaître aussi les efforts fournis par les pourvois publics, notamment lorsqu'ils ont instauré le principe de neutralité fiscale pour les deux modes participatif et conventionnel, l'offre participative devenait plus compétitive.
« Par ailleurs, lorsque la CCG a lancé la fenêtre participative pour garantir les financements des banques participatives, elle a donné du confort au secteur pour aller à la conquête de l'entreprise marocaine.
Il faut également saluer les établissements de formation tant publics que privés qui ont joué un rôle important dans l'amélioration des compétences des ressources humaines dans le secteur », rappelle Mouna Lebnioury.
Tout en étant optimiste pour l'avenir, elle s'arrête sur l'épineuse question du Takaful et au danger encouru par les banques et les familles. Pour elle, c'est l'une des urgences pour la pérennité du secteur.
Ceci dit, au bout de trois ans, les résultats enregistrés par le secteur
Pour sa part, Youssef Baghdadi, président du Directoire de Bank Assafa, partage ce constat de décalage entre les ambitions tracées et les réalisations des banques participatives qui demeurent toutefois satisfaisantes et prometteuses.
« Je me permets de rappeler l'histoire, quand on était Dar Assafa. Nous militions ensemble depuis 2013 en faveur du lancement de la banque participative au Maroc. A l'époque nous recevions des clients et même des conférenciers qui s'impatientaient. Il y avait un engouement et une demande pressante pour ce modèle bancaire. Je suis frustré par l'attitude au moins de ces militants pour la finance participative qui après son lancement, ils n'ont pas franchi pas », estime-t-il.
Toutefois, le responsable affiche sa satisfaction des perspectives prometteuses du fait que l'écosystème de la finance participative a démontré sa viabilité, preuve en est qu'en cette période de pandémie, les banques participatives n'ont pas autant souffert que les autres banques.
« Au fur et à mesure de la progression de l'activité, nous avons élargie la sensibilisation et la vulgarisation de ces produits participatifs auprès de la population. Dans ce sens, les banques et fenêtres participatives ont fourni un important investissement dans la communication. Toujours est-il que les clients ne franchissent nos portes que lorsqu'ils ont besoin d'un financement alors que leurs revenus et dépôts demeurent auprès des banques conventionnelles », poursuit Youssef Baghdadi.
Les financements participatifs représentant trois fois les dépôts, posent le problème du refinancement et d'une tarification compétitive par rapport au marché conventionnel.
Les banques ne pouvant investir indéfiniment, tablent sur le comportement des clients et leur perception de la banque participative comme une banque universelle.
« Au niveau de l'offre, nous avons du pain sur la planche et nous travaillons au niveau du GPBM sur de nouveaux produits qui seront soumis au Conseil supérieur des Ouléma pour étoffer l'offre produits que ce soit à l'international ou sur le plan national pour attirer plus de clients », informe le Président du Directoire de Bank Assafa.
Il soutient également que l'absence à ce stade de Takaful, représente non seulement un risque pour les banques participatives mais également un frein pour le financement parce que beaucoup de clients ne veulent pas contracter de financement participatif sans couverture.
« C'est pour dire que non seulement nous avons un portefeuille qui frôle les 10 Mds de DH sans Takaful avec un risque très important, mais que la performance du secteur dépend grandement du parachèvement de l'écosystème dans sa globalité », conclut-il.


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