Le Maroc conserve sa note A4 décernée par Coface. La bonne tenue de l'économie devrait se poursuivre en 2011. La Coface a établi un rapport dans lequel elle a révisé les notes environnement des affaires de plusieurs pays et procédé ainsi à 7 reclassements de pays émergents, dont deux dégradés. Le Maroc n'est pas concerné par ces changements, la situation étant assez stable. C'est du moins ce qui ressort de cette étude. En effet, la Coface considère que le Maroc a entrepris des réformes structurelles profondes et suffisamment significatives pour garantir un climat serein à l'investissement dans le pays, et a décidé de reconduire sa note pour cette année. Le Maroc conserve ainsi sa note A4 décernée par Coface, tant pour l'environnement des affaires que pour le risque pays. Non seulement sa note est restée inchangée, mais il fait l'objet de commentaires assez positifs. On remarque à cet effet que les révoltes dans le Monde arabe et les manifestations du Mouvement du 20 février n'ont pas eu de graves répercussions sur la situation économique du Royaume. De plus, les réformes politiques annoncées par le Souverain et la nouvelle Constitution qui vient d'être votée ont, quant à eux, eu un impact assez positif. Par ailleurs, la capacité du pays à faire face à ses engagements extérieurs semble assurée, quels que soient les chocs défavorables que pourrait subir l'économie. En effet, l'économie marocaine a fait preuve d'une très bonne résistance à la crise mondiale en 2009 et, en 2010, sa croissance a été principalement portée par la demande interne, avec une reprise des activités non agricoles. Cette tendance devrait se poursuivre en 2011, marquée par la vigueur du secteur secondaire et de nombreux autres devraient en bénéficier, notamment l'énergie, l'automobile ou encore le bâtiment, sous l'impulsion du développement du logement social par le gouvernement, alors que la production céréalière serait en légère baisse. La contribution déterminante de la demande interne explique, en partie, que la croissance devra rester soutenue au Maroc, en dépit d'une dépendance envers l'Union européenne (UE) où celle-ci restera molle. L'économie demeure néanmoins tributaire des performances du secteur agricole et donc des aléas climatiques, malgré une diversification accrue dans des secteurs à plus haute valeur ajoutée. Par ailleurs, avec un régime de change administré et un niveau de réserves confortable, le pays dispose d'une capacité de résistance satisfaisante à un retrait brutal de capitaux. De plus, le système bancaire est le plus développé d'Afrique (en dehors de l'Afrique du Sud), et demeure bien capitalisé, liquide et rentable, tandis que l'amélioration de la réglementation macro-prudentielle progresse. Bahreïn déclassée Globalement, ce sont les perspectives économiques et politiques incertaines qui sont de nature à perturber le comportement de paiement et, par ricochet, la notation d'un pays. C'est le cas notamment de Bahreïn qui a vu sa note déclassée de A3 à A4. Ce déclassement s'inscrit dans le contexte du Printemps arabe dans lequel l'efficacité du gouvernement est mise à mal par un fort ressentiment de la population à l'égard du pouvoir. «Si le pays demeure au-dessus de la moyenne des émergents, il y a néanmoins une forte détérioration de l'accessibilité des données financières», Concernant la Grèce et Chypre, ils s'offrent les plus mauvaises notes de l'Europe et se placent ainsi parmi les pays les plus mal notés de l'Union européenne. En effet, les notes environnement des affaires de la Grèce et de Chypre sont déclassées à A3. Pour ce qui est de leur note risque pays, elles ont diminué aussi d'un cran et ressortent ainsi à B pour la Grèce et A4 pour Chypre. Une dégradation qui confirme l'impact de la crise souveraine grecque sur les entreprises de ce pays. Pour la Coface, «le risque chypriote augmente en raison de l'exposition de son secteur bancaire au risque grec ». Du côté de l'Amérique Latine, Coface améliore d'un cran, à A4, la note environnement des affaires de la Colombie, qui se positionne au-dessus de la moyenne des pays émergents et au premier rang de l'Amérique Latine en matière d'accessibilité et de fiabilité des données financières. Malgré la corruption persistante, Coface constate une fiabilité accrue des informations financières, grâce à des contrôles fiscaux plus stricts. En Afrique subsaharienne, trois pays bénéficient d'une amélioration de leur note environnement des affaires : le Ghana de C à B, le Mozambique et la Tanzanie, tous deux de D à C. Pour ces pays, les progrès réalisés en matière de lutte contre la corruption justifient en partie l'amélioration de la note. En Europe centrale, trois pays voient leur note environnement des affaires s'améliorer: la Pologne de A3 à A2, la Lituanie de A3 à A2 et la Macédoine de C à B. Ces pays ont en commun une amélioration de l'accès aux données financières des entreprises.